Le sang humain n'a qu'une manière de couler.
Pierre Jean Jouve.
Bien des années étaient passées après ce premier pas vers leurs nouvelles vies. Contrairement à ce que redoutait le colosse, ils ne vécurent que très peu d'aventures. Il était rare qu'ils croisent d'autres voyageurs comme eux et quand cela arrivait, ils leurs arrivaient de faire un bout de chemin ensemble avant de se séparer le plus simplement du Mira.
Ces deux êtres avaient compté pas moins de dix hivers depuis leur départ, Ana en avait déjà vécu six auparavant et Anton.... Seul Bog savait. Il semblait avoir arrêté de vieillir alors que la jeune fille n'avait cessé de se transformer.
- Si tu me fais encore fuir cet Ébat' de renard, je t'abandonne dans un trou !
- Et tu fais quoi si c'est ton rugissement qui le fait ENCORE fuir ? rétorqua la jeune femme en soufflant.
Ana savait faire beaucoup de chose, mais la chasse n'en faisait pas du tout partie. Elle n'avait ni la patience et encore moins le temps pour ce genre de chose. Par contre, elle avait tout son temps pour dévorer la viande que le colosse ramenait. D'ailleurs, pour la nourriture, c'était une vraie sauvage. Elle n'avait jamais pris la peine de déchirer sa viande séchée, elle préférait et de loin, croquer dans son morceau et le déchirer à la force des dents. Ce spectacle dépitait toujours autant l'ami. Parfois, cela l'amusait.
Un bruissement attira leur attention, le fameux renard venait de prendre ses neuf pattes à son cou.
Ana tourna les talons pendant qu'Anton ronchonnait.
- Reviens avec les couteaux.
- Encore !
- Dépêche-toi. Finit l'ami avec un sourire vicieux accroché sur le visage.
Depuis quelque temps maintenant, il avait pour objectif d'entraîner sa Kulka. Il tenait vraiment à ce qu'elle puisse se défendre. C'était vital pour lui, parfois que ce soit en plein jour ou en pleine nuit, il revoyait le gros la violer, il entendait ses pleurs et les gémissements de plaisir de l'autre. Cela venait par vague. Dans les moments les plus forts il préférait s'isoler, il avait l'a nette impression qu'il pourrait se montrer extrêmement violant sans le vouloir.
Ana n'en parlait jamais, elle ne montrait jamais rien, mais le colosse était loin d'être stupide. Il l'a voyait bien s'enrouler dans ses peaux tous les soirs, il voyait son regard partir au loin et ses iris se brouiller sans pour autant jamais ne verser de larmes. Elle ne parlait aussi que très rarement aux autres hommes qu'ils avaient croisés. Anton respectait son silence et acceptait qu'elle ne s'éloigne jamais de lui quand ils n'étaient pas seuls.
Même s'il comprenait parfaitement tout cela, cela ne l'empêchait pas d'avoir le cœur en feu quand il l'a voyait ainsi. Comment aborder ce sujet avec elle ?
La jeune fille, femme, maintenant marchait sans vraiment voir ou elle mettait les pieds en direction de leur camp de fortune. Tout autour d'elle, la forêt semblait vivre sa vie sans se soucier du Mira qu'elle habitait. Les arbres n'étaient pas très hauts, mais leurs troncs étaient épais et leurs feuilles immenses et pourvues d'un panel de couleur incroyable.
Leur camp de fortune était comme tant d'autres qu'ils avaient montés auparavant. Quelques peaux et des branchages en guise de toits et encore plus de peaux et de feuillages pour le sol.
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Vybor Kosilki, le choix de la faucheuse.
FantasíaJuste avant que tout ne cesse, un vent maudit s'était levé. Qui s'en souvenait ? Juste avant que tout ne recommence, ce même vent maudit balaya la terre une nouvelle fois. Qui s'en souvenait ? Juste avant que leurs trac...