Plus mon rang à d'éclat, plus l'affrontement est sanglant.

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Plus mon rang à d'éclat, plus l'affrontement est sanglant.
Molière.

Une fois de plus le colosse était furieux et tout en déversant sa colère sur tous les ennemis qui avaient eu le malheur de se trouver juste devant lui, il ne cessait de penser la brune. Depuis que cette âme sœur, maudite soit elle, avait débarqué chez eux tout partait de travers. Et Ana qui ne se rendait compte de rien... Bog que cela l'agaçait !

Quand son marteau rencontra une résistance, une infime partie de son esprit se réaligna avec le moment présent. Un idiot, muni d'une sorte d'épée en métal plus large que longue, se tenait devant lui. Sous les coups répétés et toujours plus puissants de l'ami, les pieds de son ennemi s'enfoncèrent dans le sol fait de pierre et de terre sèche. Le bougre déglutis bruyamment et se mit à prier le peu de divinités qu'il connaissait, aucune d'elles ne lui vinrent en aide. Il mourut écrasé sous les coups de l'arme du témoin qui était incapable de décolérer. Même quand son crâne n'était plus qu'une bouillie infâme et que l'odeur ferreuse de son sang saturait l'air environnant, l'ami eut du mal à s'arrêter.

Tout autour de lui, les soldats dont il était responsable se démenaient avec tant de hargne qu'il se sentit fier un instant. Après tout, Zoran s'occupait de leur formation et il avait formé Zoran.

- Ebat' ! Rugis ce dernier quand il se fit attraper par les épaules. Ses membres furent tirés en arrière avec tant de violence qu'il en perdit l'équilibre.

Alors qu'il était à deux doigts de tomber et donc d'être entièrement vulnérable, l'un des siens apparut de nulle part et broya la tête de l'agresseur entre ses deux mains sans aucun effort apparent.

Les deux hommes n'eurent pas le temps d'échanger le moindre mot qu'une nouvelle salve de guerrier leur sautait dessus. Les attaques furent continues et toujours nourries de beaucoup de monde et malgré tout ça, l'ami avait du mal à se concentrer. Une partie de son esprit restait focalisée sur la faucheuse, elle qui était leur chef, mais qui ne voulait pas tuer, même pour protéger sa vie, l'agaçait énormément.

Avec sa force colossale, l'ami n'avait pas besoin d'être précis, il lui suffisait d'être assez rapide pour ne pas être blessé et de foncer dans le tas pour faucher un maximum de vies. Quand il entendit le bruit mat et aigu de deux bouts de métal qui se fauchaient avec force il se déconcentra. Ce fut juste assez pour qu'il fasse tomber son arme au sol. Cette stupide faute finit par le mettre totalement en rage. Comme Zoran quelques secondes avant lui, il allait se laisser posséder par son côté le plus sombre, mais contrairement à son second il ne s'en était jamais caché.

Tous ici bas, ami ou ennemis savaient que quand le témoin de la Kosilka se mettait à siffler, le mira allait s'en retrouver changer. Ses deux bras le serrer long de son corps, ses poings fermés contre ses cuisses il se mit à utiliser son corps comme une arme de destruction massive. Toujours en sifflotant ces quelques notes de différentes façons, il coinça un cou entre son mollet et sa cuisse. Quand il y ajouta un peu de pression, la tête se détacha du corps avec un bruit de succion écœurant. Aucun hurlement ne retentit, pas un bruit ne vint vriller l'aire. Le macchabée, submergé par la douleur, fut incapable d'émettre le moindre son.

Le colosse, ravi, prit son temps pour se relever. Contemplant le Mira qui s'étendait devant lui, l'ami se sentit plus fort. Ces soldats, hommes ou femmes, protégeaient leur village avec une telle volonté qu'une poignée de frisson secoua son échine.

Plus personne ne bougeait, les siens excités par ce macabre spectacle donnaient de la voix tout autour de lui, les autres auraient fui s'ils le pouvaient. Quand l'ami fit un imperceptible mouvement en avant, l'horreur dans son plus simple appareil se déversa sur ce côté du village.

Vybor Kosilki, le choix de la faucheuse. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant