New Life [CharaXSans]

Partie 24

Ma chute est horriblement familière.
Longue, angoissante, surnaturelle.
Je ne me rends pas compte du moment où elle prend fin. Je tombais, et je me suis retrouvée sur le sol, sans impact, sans douleur.
Mais le sol est noir charbon, et c'est la même chose pour le plafond et les murs, en admettant qu'il y en ai. Tout est sombre, on dirait que rien n'existe.
Je me redresse, essayant de comprendre où je suis.
Une voix retentit derrière moi.
《 - Alors malgré ses avertissements, tu es venue. 》
Une voix froide, effrayante et pourtant courtoise.
Je me retourne et le vois vraiment pour la première fois.
C'est un grand squelette, dont le visages est fendu autour des yeux. Il me regarde d'un air supérieur, comme si ma présence le dérangeais. Et dire que c'est lui qui m'as "invitée".
《 - Oui. Et si vous n'avez pas de réponses à m'apporter, je jure que vous allez passez un mauvais moment. 》
L'ombre d'un sourire joue sur ses lèvres, mais ses yeux restent glaçants.
《 - Ne t'en fais pas. Je ne t'ai pas menti. Pose tes questions, je t'en prie. 》
Je me lève, regardant autour de moi.
《 - Où sommes nous ?
- Ce lieu se nomme le Void. Il est dur d'expliquer ou nous sommes : le plus simple est de dire que nous sommes nulle part, avec un accès à partout. 》
Je hoche la tête. Je crois que je comprends... Plus ou moins.
C'est à ce moment que je remarque la lueur rouge qui semble émaner de nulle part.
Non, qui semble émaner de... Moi.
Je regarde mes mains.
《 - Que- 》
C'est tout ce qui sort de ma gorge.
Le contour de mes mains semble tracé d'une lumière rouge. L'intérieur n'as plus aucune couleur.
En fait tout mon corps, mes cheveux, mes yeux sont ainsi. Et au niveau de mon coeur brille mon âme.
C'est comme si j'étais devenue transparente, avec des contours rouges.
《 - Qu'est-ce que c'est que...
- Ton apparence est liée au fait qu'ici seule ton âme subsiste. Je ne saurais expliquer; cependant ça ne me surprend pas. 》
D'accord...
《 - Et... Ou est passé mon corps ?
- Toujours dans ta réalité. Il a dû continuer sa chute dans l'Underground.
- Quoi ?!
- Ne t'en fais pas, tu n'es pas morte. Simplement, ton âme est ici, et ton corps, là-bas. Pour ceux de ta réalité, tu es dans une sorte de coma.
- Et... C'est possible de réunir mon âme et mon corps ?
- Bien sûr. Après tout, les deux t'appartiennent et ne font qu'un. 》
Bon, c'est déjà une bonne chose... Je suppose.
Je continue mon interrogatoire.
《 - Bon, commençons à parler sérieusement ;  pourquoi m'avez vous amenée ici ?
- Vois-tu, très chère, tu as réussi un tour de force très rare, et surtout, tu as commis des actes impardonnables. Je t'ai fait venir pour réparer tes dégâts. 》
Je n'ose pas parler. Oui, j'ai fait des choses impardonnables, mais ne sont-elles pas déjà réparées ?
《 - Je sais à quoi tu penses. 》 Dit-il, sur de lui. 《 Tu pense que tu as déjà payé pour tes actes et annulé tes erreurs. Et c'est vrai. Mais seulement dans ta réalité. 》
J'ai du mal à saisir ce qu'il raconte.
J'ai déjà envie de sortir d'ici.
《 - Dis-toi que chaque Reset, chaque manipulation temporelle,  c'est une réalité de plus. Une Timeline de plus, pour être précis. Et dit toi que chaque Timeline ne peut vivre sans celui qui possède le plus de détermination de tous ceux qui vivent dans cette Timeline.
Maintenant, dis-toi que cette personne peut recommencer une nouvelle Timeline à volonté. Tu commence à saisir ? Tu as cassé les réalités,  usant et abusant d'un pouvoir trop grand pour toi, brisant l'espace temps. En tant que Gardien de celui-ci, je ne peux le tolérer. 》
Ses explications me donnent le tournis. Je ne comprends pas tout à fait.
《 - Attendez, attendez, vous voulez dire que Reset à tort et à travers aurait brisé le monde ? Mais c'est Frisk qui avait ce pouvoir.
- Ça, c'est ce que tu as choisit de croire. Mais si tu veux,  tu peux même voir par toi même : après tout,  je te l'ai dit, nous avons un accès à partout, dans le lieu, et dans le temps. Laisse-moi te montrer les premiers essais de ta chère Frisk... 》
Je me suis sentie partir, comme le sol s'était à nouveau dérobé sous mes pieds, et que je tombais encore, sans m'en rendre compte immédiatement.
Lorsque cette impression m'a quittée, j'étais dans un endroit horriblement familier : la pièces qui contenait les fleurs dorées, celles qui amortissement la chute des humains qui tombaient.
La voix de Gaster a résonne dans ma tête.
《 - Tu es une simple spectatrice ici : tu n'as aucune incidence sur ce monde. Personne ne te vois, ne t'entends ou ne peux te toucher. Maintenant, regarde. 》
Frisk, tombée au milieu de ces fleurs, se relève doucement.
Elle n'est pas tellement moins âgée que celle que je connais, mais elle semble tellement plus jeune, tellement plus... Innocente.
Elle commence à paniquer, et je comprends que c'est sa première chute.
Une voix horriblement familière mais tellement lointaine résonne alors.
《 - Tiens, une nouvelle humaine. Ça va enfin devenir intéressant !  Bravo, petite,  tu es la septième ! 》
Ma voix, narquoise et assurée, persuadée que personne ne m'entends.
Mais elle, elle m'entends.
《 - Qui... Qui est là ? 》
Il y a plusieurs secondes de silence.
Puis "je" reprends.
《 - Hey, tu entends un fantôme ou quoi ? 》 Dit ma voix, avant d'éclater dans un rire moqueur.
《 -Qui me parle ? Pourquoi parlez vous de fantôme ? Êtes vous un fantôme ?  》 Demande la pauvre Frisk, terrifiée.
《 - C'est moi que tu entends, petite ? Parce-que si oui, ça risque d'être vraiment intéressant.
- Oui, c'est bien vous que j'entends ? Que voulez vous dire ?  Qu'est-ce qui va être intéressant ? 》
"Je" rit de nouveau.
《 - On va s'amuser, toi et moi ! 》