New Life [CharaXSans]

Partie 26

Sur le mont Ebott, juste devant le portail dans lequel Chara venait de se jeter, Sans se relevait, légèrement sonné.
《 - Ne fais pas...! 》Cria t-il, mais c'était déjà trop tard.

Il se précipita au bord du vide et tendit le bras, dans un geste désespéré.
Son oeil brilla soudain d'une lueur bleue.
La chute de l'humaine ralentit, puis s'arrêta, avant de s'inverser.
Le squelette fut un peu étonné de voir qu'elle ne se débattait pas mais la remonta à la surface, soulagé.
《 - Ne fais plus jamais ça, tu m'entends ? Jamais. 》
Mais elle ne l'entendait pas.
Il se rendit compte de l'inconscience de sa compagne.
《 - Chara...? 》
Il lui prit son poul, et poussa un soupir de soulagement en constatant qu'il battait encore. Et tout de suite après, s'alarma en découvrant qu'il était très faible.
Son coeur, lui, battait à mille à l'heure, et il ne réfléchit pas. Il composa un numéro en croisant les doigts pour que son interlocuteur réponde.
Après plusieurs longues sonneries, une voix ensommeillée retentit à l'autre bout du fil.
《 - Allo...? ...Qui que ce soit, vous avez intérêt à avoir une bonne raison de m'avoir réveillée.
- Frisk ?
- Sans ? Qu'est-ce que tu me veux ?  Le soleil n'est même pas levé.
- C'est Chara...
- Chara ? 》
Frisk, toujours dans sa chambre, se releva brusquement pour vérifier que son amie était toujours présente.
Ce n'était pas le cas.
《 - Qu'est-ce qu'elle a encore fait cette imbécile ? 》Dit-elle d'un ton mi-amusé, mi-exaspéré.
《 - Je pourrait pas te... Écoute,  je crois qu'elle est en danger. Je suis au Mont Ebott. Tu ne veux pas me rejoindre ?
- Quoi ? Mais, il fait nuit, et je... Tu ne peux pas venir me chercher ? Je vais mettre dix ans...
- Je ne veux pas la laisser.
- Elle est avec toi ?
- Il faut absolument que tu viennes m'aider. Je sais pas quoi faire. 》
Et il raccrocha.
Frisk se leva en marmonnant, et découvrit le mot sur le lit de Chara.
《 - " Il n'y a rien de très grave "... Étrangement Chara, j'ai comme un doute. 》Dit-elle à voix haute.
Elle déchira la feuille puis en écrivit une à son tour, destinée à quelqu'un d'autre.

Mon doudou,
C'est Frisk qui écrit, j'espère que tu t'en doutes. On dirait que ton imbécile de soeur s'est encore attiré des ennuis, puisque le soleil n'est même pas levé qu'elle a besoin d'aide. Je suis une bonne amie, je vole à son secours.
Veux-tu toi être un bon petit ami et inventer une quelconque excuses aux parents ? Je sais que tu vas vouloir venir, je prends mon portable. Appelle moi !
Bisous, ta Frisk qui part en mission.

Cachant son inquiétude par de l'humour, elle déposa sa lettre dans la chambre d'Asriel, en se faufilant le plus discrètement possible dans sa chambre.
Heureusement, Asriel avait le sommeil lourd.
Elle se prépara en vitesse et sortit de la maison, avant de courir le plus vite possible rejoindre Sans.

De son côté, Sans ressentait une panique grandissante au fur et à mesure que le temps passait.
Il savait que Frisk en aurait pour plusieurs dizaines de minutes avant d'arriver, mais ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'elle se dépêche, sans savoir si elle pourrait faire quoi que ce soit.
Il avait besoin d'aide, et c'était elle, son ancienne confidente et meilleure amie, qui lui était venu en premier à l'esprit, même s'ils ne s'étaient plus adressé la parole depuis longtemps.
Il avait toujours évité de renouer, de peur que Frisk le rejette pour toutes les fois où il l'avait agressé dans le passé, sans se douter une seule seconde que de son côté, Frisk ressentait exactement la même chose.
Lorsque celle-ci arriva quelques temps après, à bout de souffle, elle découvrit un Sans au bord de la crise de nerfs et une Chara étendue sur le sol.
《 - Mais qu'est-ce que... Comment... Est-ce qu'elle...? 》
Elle ne parvint pas à terminer une seule de ses questions, étant trop confuse, ou trop essoufflée.
Sans releva la tête vers elle, l'air partagé entre plusieurs émotions, dont la peur et le soulagement.
《 - Elle n'est quand même pas...? 》 Commença Frisk.
《 - Non. 》 L'interrompit Sans. 《 Non, mais je ne sais pas ce qu'il lui arrive.
- Tu ne sais vraiment pas ? Quoi, tu vas me faire croire que vous vous êtes donnés rendez vous au Mont Ebott et elle s'est écroulée dans tes bras sans explications ? 》
Elle réussit à arracher un sourire à Sans, sans plus.
《 - Bon. 》Dit-elle en soupirant. 《 Là, je me fiche de si c'est un secret d'état, tu vas me dire tout ce que tu sais en détails. Et tu as intérêt à ne rien oublier. 》
Et il s'exécuta.
Il lui expliqua toute l'histoire : qui était Gaster, ce qu'il faisait subir à Chara, et même une partie de ce qu'il s'était passé dans leur enfance commune.
Lorsqu'il eut terminé ses explications, Frisk, l'air horrifiée, bredouilla :
《 - Comment est-ce que j'ai fait pour ne rien voir ? Je savais qu'elle allait mal, mais...
- Arrête, Frisk. On sait tous les deux que si c'est la faute d'un de nous deux, c'est la mienne. Je n'ai pas réussi à la protéger, et même aujourd'hui, j'aurais pu la rattraper. Mais elle est tellement imprévisible...
- Elle est intelligente. Je pense qu'elle sait ce qu'elle fait. On à plus qu'à... Attendre qu'elle se réveille, ou... 》
Elle ne termina pas sa phrase,car c'était la seule chose qu'ils pouvaient faire : Attendre.
Un long silence s'étendit entre eux. Chacun dans leurs pensées, ils ne prêtaient pas attention l'un à l'autre, jusqu'à ce que Frisk remarqua l'air empli de remords de Sans. Elle s'approcha de lui.
《 - Sans... Ce n'est pas de ta faute. Arrête de t'en vouloir, tu n'aurait pas pu l'en empêcher et tu le sais comme moi : elle est bornée. Enfin, non, c'est plutôt qu'elle est trop déterminée. Elle ira au bout de ses idées même si ça signifie détruire le monde. C'est à la fois son pire défaut et sa plus grande qualité. Fais-lui confiance et arrête de t'en vouloir. 》
Les mots de l'humaine semblèrent le convaincre, mais il était toujours profondément inquiet pour celle qu'il aimait.
《 - Écoute. Si dans une heure elle ne s'est pas réveillée, on l'amènera chez Alphys. Elle pourra nous dire ce qu'il lui arrive. En attendant, évitons de la déplacer. 》
Sans hocha la tête. Après un autre moment de silence, il commença :
《 - Frisk ?
- Oui ?
- ...Non, rien. 》
Elle lui lança un regard découragé.
《 - Merci d'être venue. 》Finit-il par lâcher.
《 - Oh, ben... C'est normal. Il faut bien que je vienne aider Chara,  qu'est-ce qu'elle ferait sans moi ? 》
Ils rirent un peu.
《 - Je suis contente que tu m'ait appelée. 》Conclut-elle.
《 - C'était stupide, pas vrai ? De s'ignorer.
- Oui.
- C'est vraiment cool de ta part d'être venue. Après tout ça.
- Ne t'en fais pas, c'est... C'est moi, j'aurais dû faire le premier pas. 》
Elle se mit soudain à rire.
《 - On dirait presque une déclaration d'amour. 》
Sans rit à son tour.
《 - Ben... 》Finit-il par dire. 《 Tu n'as qu'à prendre ça comme une déclaration d'amitié. 》
Elle sourit, puis lui ouvrit ses bras.
《 - Câlin ? 》
Sans accepta l'étreinte en souriant. S'il y avait une seule bonne nouvelle dans cette nuit, c'était sa réconciliation avec Frisk.

Malheureusement, ce moment de calme ne dura pas, et c'est avec un grand sursaut qu'ils entendirent Chara pousser un son entre le hoquet de douleur et le gémissement.
Les deux amis se precipiterent vers elle, à la fois inquiets et heureux de la voir bouger.
Mais elle n'avait pas l'air bien : crispée, comme de douleur, elle semblait lutter contre quelque chose qui la dépassait.
《 - Qu'est-ce qui lui arrive ?! 》Demanda Frisk, paniquée.
《 - Je ne... Je sais pas ! 》Répondit Sans sur le même ton.
Il attrapa Chara par les épaules, comme pour la réveiller.
Elle ouvrit brièvement les yeux, juste assez pour que Sans puisse voir quelque chose de troublant : leur habituelle couleur rouge avait disparu, laissant place à un noir charbon.
Puis son corps se relâcha, et elle perdit connaissance à nouveau.
Frisk, horrifiée, attendit le diagnostic du squelette.
Celui ci, après un long silence, déclara :
《 - On l'emmène chez Alphys. 》
Elle hocha la tête.
Il hésita un moment à les téléporter, mais ne pouvait pas se résoudre à risquer d'aggraver encore la santé de Chara.
Il la prit alors dans ses bras, et ils se dirigèrent ainsi vers la seule personne plus qualifiée qu'eux pour ces cas là.