pluto | 07

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Таенуuиg

Été Seize

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Été Seize.

J'étais à ma fenêtre, c'était une belle journée d'été. La chaleur tapait la campagne coréenne de plein fouet et les feuillages d'arbres filtraient les rayons du soleil sur l'herbe verte. J'observais les branches qui dansaient au gré de la légère brise du soir, et ce spectacle aurait pu être parfait, digne des plus grands chefs d'œuvres romanesques que je me plaisais à lire, s'il n'y avait pas eu un bruit de fond désagréable venant du rez-de-chaussée.

Papa et maman se disputaient encore, pour ne pas changer. Des vagues de reproches et d'insultes sans limite s'échappaient de leurs lèvres, et c'était comme s'ils ne s'étaient jamais aimés. Des étrangers qui ne faisaient que se détester, mais qui persistaient à rester ensemble pour ne pas briser l'image de la famille parfaite aux yeux de mes jeunes frères et sœurs. Ils se foutaient pas mal de savoir comment se portait l'aîné, et si c'était normal qu'il passe ses journées de vacances seul, enfermé dans sa chambre, à apprendre nuit et jour un instrument démodé que la plupart des adolescents de son âge ne connaissaient même pas. Non, ils s'en foutaient. Parce que justement, c'était le plus grand. Donc le plus mature, celui qui n'avait pas le droit de se plaindre.

Je soupirai en entendant les bruits de verre cassé. Papa était encore rentré du travail ivre. Il bossait dans une usine où il gagnait à peine le nécessaire pour nous faire manger tous les cinq. La maison n'était pas un problème puisqu'elle lui appartenait depuis l'héritage qu'avaient laissé papi et mamie. Je savais qu'il cherchait plus, toujours. L'argent, l'argent, l'argent. Et c'était normal, il voulait s'en sortir, il voulait qu'on continue à manger quand les fins de mois approchaient. Il m'avait dit un jour que ses collègues à l'usine le quittaient un à un, trouvant d'autres postes beaucoup plus importants et rapportant plus. Il voulait faire la même chose mais ne trouvait pas. Les gens ne voulaient pas d'un type de cinquante cinq berges qui n'avait été qu'employé d'usine toute sa vie. Alors la boisson l'avait sauvé de la dépression.

Sauf que c'était maman qui trinquait. Mais maman n'avait jamais été ce genre de femmes à se laisser marcher sur les pieds, alors elle ripostait, toujours, sans s'arrêter, criant toujours plus fort que son pseudo mari. Lequel avait tort, lequel avait raison, au final, je ne savais plus. Papa buvait, maman criait, maman cassait la vaisselle et papa tapait dans les murs. C'était un bordel sans nom.

On toqua à ma porte de trois coups timides et je souris. Une petite tête brune entra après ma permission dans ma chambre, son doudou collé contre son petit corps. Minsoo se jeta presque dans mes bras et on bascula tous les deux sur mon lit défait.

- Ça va petit ange ?

- Pourquoi papa et maman se disputent encore ? souffla t-elle du haut de ses quatre ans et demi.

Je haussai les épaules pour ne pas l'inquiéter.

- Des affaires de grands.

- Quand est-ce que je serai grande ?

𝟭𝟯𝟰𝟯𝟰𝟬; 𝙥𝙡𝙪𝙩𝙤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant