𝘵𝘢𝘦𝘯𝘯𝘪𝘦
'je reverrai sa gueule d'ange directement en enfers.'
jennie kim est ce qu'on appelle une star des réseaux sociaux. obsédée par son image et la richesse, elle sait exactement comment se servir des gens pour arriver à ses fins. mais to...
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Je l'observe silencieusement.
Il était dos à moi, toujours assit sur ce banc, les cheveux au vent. Ses mèches grises voletaient légèrement autour de lui, et je restais pétrifiée comme une tombe derrière lui, incapable de faire le moindre pas. Il me détestait, c'était certain. Sauf que je n'étais pas prête à ça. Parce que jamais une personne que j'aimais ne m'avait détestée. C'était moi qui haïssais les gens sans raison particulière, moi qui jugeais et avais un air froid et supérieur. C'était moi et ma grande gueule qui imposais les règles, je n'étais jamais en danger. En tout cas pas par la faute des autres.
Sauf que ce soir-là, alors que le pâle soleil d'hiver descendait lentement derrière les buildings de la capitale, j'étais pétrifiée. Incapable de faire face à la réalité, et c'était la première fois dans ma stupide vie de sois-disant « star ». Star, mais de quoi ? Juste parce que tu affiches ton joli minet devant les caméras ? Quel est ton talent Jennie ?
Je pris mon courage à deux mains et entrouvris la bouche, mais les mots eurent du mal à sortir. La barrière des lèvres semblait scellée à tout jamais, en tout cas en face de Taehyung. Je fermai les yeux, peut-être que ça serait beaucoup plus simple après tout. T'as la trouille, pétasse.
- Je suis sincèrement désolée. Vraiment, pardonne-moi. J'ai fais tout un tas de conneries en si peu de temps, j'ai honte Taehyung. C'est Yoongi qui a détruit le bar. C'est lui qui a bousillé tes instruments et ta vie en général, même si j'y suis également pour une grande partie. Je suis désolée que tu n'ai plus de travail et que tu te sois fait virer de chez toi. Mais je suis encore plus désolée d'être partie sans rien dire, je... je...
Les mots ne sortaient plus. Pourquoi ? Parce que la peur avait envahi tout mon être, et que j'étais quelqu'un de faible. J'avais tous les défauts des méchants dans les histoires que me lisait mon père quand j'étais gamine. Vulgaire, méchante, méprisante et hautaine. Froide, manipulatrice, égoïste et menteuse.
- Tu as fini ?
Je sursautai. Quand j'ouvris les yeux, mon cœur loupa un battement en me rendant compte que Taehyung se tenait droit devant moi, à seulement quelques malheureux centimètres de mon corps déjà réduit en cendres devant lui. Mon regard eut le malheur de croiser le sien et s'en était déjà définitivement fini pour moi, ses orbes sombres semblaient me scanner l'âme, c'était limite effrayant. Mais j'étais comme addict à cette étrange sensation, insécurité meurtrière, comment expliquer ce doux malaise ? Nous restâmes immobiles un long moment, si bien que, réduite au néant devant lui, je finis par baisser les yeux vers le sol, me bouffant la lèvre inférieure pour m'empêcher de partir en courant, de fuir, de l'abandonner une nouvelle fois. Je ne devais plus être égoïste comme je l'avais toujours été. Taehyung ne méritait pas ça.
L'ange déchu effleura ma main avec ses doigts glacés et une décharge électrique me paralysa le système nerveux tel un poison mortel. Mes paupières se fermèrent toutes seules, oh pourtant, ce n'était seulement que deux mains qui s'effleuraient, mais bon sang, je devenais folle. Si je m'étais écoutée, je lui aurais sauté dessus et l'aurais embrassé passionnément, pour ne plus jamais le lâcher. Malheureusement, nous n'étions pas dans un film cliché à souhait. La vraie vie était plus dure, ouais.
