Chapitre 16

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La sonnerie de mon téléphone me réveille de mon sommeil profond. J'éteins le cadran que j'avais activé et regarde les lieux. La chambre dans laquelle je suis m'est étrangère. Je jette un œil à mon corps recouvert d'un simple chandail. Un t-shirt dont je ne connais pas l'origine. Une tonne de questions vient me bousculer l'esprit. Je débarque du lit et descends les escaliers pour essayer de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider à y voir plus clair. Nathan est négligemment couché sur le divan, recouvert d'une couverture. Son bras touche le sol, ce qui laisse percevoir son torse nu. Il faut l'avouer, il a une très belle musculature. J'arrête ma contemplation et reviens à la réalité. Je lui secoue doucement l'épaule pour le réveiller et qu'il m'offre des explications. Il ouvre les yeux peu à peu et me regarde avec de petits yeux.

-Qu'est-ce que je fais ici ?

-Tu n'avais pas tes clés.

Je hoche timidement la tête et me dandine d'un pied à l'autre, mal à l'aise.

-Est-ce qu'il y a quelqu'un chez toi ? me demande-t-il.

-Je n'en ai aucune idée.

Alors qu'il se lève et se dirige vers la cuisine, je monte dans sa chambre remplacer le chandail de Nathan par ma robe. Je vais ensuite dans la salle de bain enlever le maquillage que j'ai dans le visage. Après avoir rincé ma peau, je retourne au premier étage.

-Mes parents sont arrivés chez moi.

Nous sortons de sa maison et allons dans sa voiture. Tout le trajet se fait en silence. Aucun de nous deux n'ose engager la conversation en premier. C'est seulement lorsque l'auto s'immobilise devant chez moi que je le remercie. En entrant chez moi, je découvre mes parents évachés sur le canapé. Leur air fatigué me témoigne l'alcool en trop qu'ils ont absorbé, eux aussi. Seul ma sœur semble en forme. Elle n'a pas pris de boisson, elle, alors c'est compréhensible. En montant à l'étage, je me couche dans mon lit, afin de récupérer les heures de sommeil que j'ai perdues cette nuit.

* * *

Une sonnerie de cellulaire me sort brusquement de ma rêverie. Je cherche à l'aveugle mon téléphone sur ma table basse pour éteindre ce bruit agressant.

Je finis par ouvrir les yeux et réponds d'une voix endormie :

-Allo ?

-Salut, Alyssa. Ça te dit d'aller à La Ronde ?

Aller à un parc d'attractions signifie vomissement à tour de bras, maux de tête et mal de ventre garantis. Cependant, j'ai envie de profiter de cette belle journée en évitant de la passer dans mon lit, alors j'accepte.

* * *

Tous assis sur le banc, nous observons les manèges, les yeux brillants d'excitation. J'adore faire des manèges à sensations fortes, même si chaque fois, j'en ressors avec un terrible mal de cœur. Nous réfléchissons à notre parcours pour avoir le temps de faire toutes les attractions que nous désirons visiter.

-Je veux de la barbe à papa ! s'époumone Allie.

-On va commencer par faire des manèges, lui sermonne Édouard.

Allie lui lance un regard noir pour montrer son mécontentement et reporte son attention sur les attractions aux alentours.

-Alors, on commence par lequel ?

Édouard pointe du doigt Le Goliath, un manège qui tourne à l'envers et qui, je l'admets, est l'un de mes préférés.

-Oh non. Moi je n'y vais pas, tranche Nathan.

-Pourquoi ? Tu as peur ?

-Non.

-Alors viens et montre-nous que tu es un homme.

Je continuerai d'insister jusqu'à ce qu'il obtempère. Il ne restera pas assis sur un banc toute la journée.

-Ça va durer cinq minutes maximums, tu n'as rien à craindre.

Il fait le sourd et jette un œil en direction du Goliath. Allie continue d'insister et, je suppose qu'il en a marre, puisqu'il décide de nous emboîter le pas.

         Arrivés pour l'embarquement, je vais prendre place dans un siège et Nathan vient s'asseoir à côté de moi, ne voulant pas rester seul.

-Je regrette déjà, m'avoue mon coéquipier.

-Ça va bien se passer, ne t'inquiète pas.

-Qui s'amuse vraiment dans ces manèges ? demande-t-il en serrant la barre pour se tenir et en fermant les yeux.

-Les gens normaux.

Cette remarque est sortie toute seule. Je comprends mon erreur en voyant le regard malsain qu'il me lance. Je ne réplique rien sur le coup.

-Je crois qu'ils prennent des photos durant le manège qu'ils affichent à la fin.

-Ferme-la.

-Veux-tu me tenir la main ?

Il tend sa main vers moi, donc je l'attrape. Dans les minutes qui suivent, le manège se met à avancer. Il sert ma main et ferme les yeux, comme l'aurait fait un enfant apeuré.

         Lorsque le manège ralentit, annonçant la fin du manège, nous sortons, tour à tour. Toute notre bande en retire des commentaires positifs. Quand je me détourne pour demander à Nathan ce qu'il en a pensé, je le découvre complètement décoiffé.

-Plus jamais je ferai un tour dans ce manège, m'annonce-t-il, décidé.

Je m'esclaffe, puis jette un coup d'œil aux autres pour savoir notre prochaine destination.

* * *

L'attraction Le Démon se trouve juste en face de nous. C'est probablement l'un des seuls manèges que je n'ai pas envie de faire. J'ai observé les gens qui sont montés à bord de ce manège et ils sont restés la tête à l'envers pendant de nombreuses secondes, alors je ne monterai pas à bord de cette attraction. Je reste, donc, assise avec Nathan sur un banc pendant que les autres sont en file pour monter à bord du Démon.

-Tes cheveux vont bien depuis que je les ai coupés ?

Je lui donne un coup sur l'épaule et lui envoie un regard noir.

-Ils vont très bien.

-Si tu veux, je peux te faire une nouvelle coupe.

À ces mots, il attrape une mèche de mes cheveux et la passe entre son index et son pouce. Je m'écarte de sa prise et m'éloigne de quelques pouces pour être à une distance raisonnable de lui. Soudain, Nathan me demande :

-Qu'est-ce que tu n'aimes pas chez moi ?

Sa question soudaine me prend au dépourvu. Je réfléchis un moment pour bien choisir les mots que je vais utiliser. Nous nous sommes toujours détestés, mais nous n'avons jamais évoqué les raisons pour lesquelles nous nous haïssions.

-Je te trouve prétentieux. Tu dis toujours ce que tu penses même quand personne ne te l'a demandé, tu t'obstines tout le temps, il faut toujours que tu aies raison et tu te fâches facilement. Et toi ? 

-Tu es beaucoup trop intense. Tu es vraiment drama queen. Tu as une tête dure et tu mets la faute sur les autres sans entendre leurs explications.

Je ne réponds rien à ses propos. Comme il l'a mentionné, j'ai une tête dure et lui aime avoir raison, alors ce débat ne se terminera jamais. Le silence règne pendant d'éternelles minutes et je commence à me demander si les autres ne nous ont pas posé un lapin et se sont barrés. Je tourne la tête en direction de Nathan qui regarde droit devant lui. Ma contemplation dure plusieurs longues minutes, jusqu'à ce qu'il se tourne vers moi et remarque que je l'épie. Soudain, j'entends les autres venir vers nous, alors je me lève d'un bond pour les accueillir, m'épargnant ce moment gênant d'égarement.

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Coucou! Nous espérons que vous passez une bonne semaine. Sinon, pour se concentrer sur le chapitre, on peut constater un léger rapprochement au niveau de la relation entre Nathan et Alyssa. Bisous!

-Cass & Ana xx

The burning chillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant