The burning chill

Chapitre 23

Assis à une table de quatre personnes, le malaise est palpable. Je me sens littéralement comme le mouton noir du groupe. Plus le temps passe et plus je me demande ce qui m'a pris d'accepter cette proposition. Ryan pose sa main sur ma cuisse d'un geste réconfortant, réalisant mon malaise.

-On vous a attendu pour commander, nous dit celui qui est assis face à moi.

-Au fait, Alyssa, quelles raisons t'ont amené à venir ici, à Londres ? De ce que Ryan m'a dit, tu n'habitais pas ici avant, me demande la fille.

-Pour changer d'environnement, dis-je pas très convaincue par mes propos.

De ce que j'ai vu pendant nos quinze minutes d'échange, les amis de Ryan semblent être de bonne compagnie. L'homme, de son prénom, Thomas, est un énorme dragueur, mais il est tout de même agréable de converser avec lui. La fille, Olivia, quant à elle, n'est pas très futée pour voir que la plupart des gars qui s'intéressent à elle lui tourne autour pour sa beauté. Par contre, son charisme naturel est irrévocable. Plus la soirée avance et plus les verres se vident avant de se faire remplir à nouveau. Vu mon instabilité à contrôler l'alcool, je tombe très vite sous l'effet du vin blanc. J'ouvre mon téléphone et tombe directement sur l'application de contact. Je fais défiler la liste de mes contacts, jusqu'à ce que mes yeux rencontrent le prénom de Nathan. Je ne cherche pas à ignorer le creux immense qui se crée dans mon ventre à ce moment présent. Je m'excuse poliment auprès des autres et sort à l'extérieur pour m'aérer l'esprit. Je souffle un coup et en profite pour dessoûler un peu en même temps. Depuis le temps que j'attends le moment propice pour pouvoir enfin entendre sa voix à nouveau. Après trois sonneries, j'arrive enfin à percevoir son timbre de voix endormi.

-Allo ?

-Salut.

Un silence règne au bout du fil. Je ne sais pas si c'est du fait qu'il soit étonné que je l'appelle ou s'il s'est tout simplement endormi.

-A... Alyssa ?

-Oui.

À l'entente de sa voix, tout de sa personne me revient en mémoire : ses beaux yeux bleus, ses cheveux bruns toujours négligés, mais qui lui donne un style d'enfer et sa façon si irrésistible de se passer une main dans les cheveux lorsqu'une chose l'exaspère ou le contrarie. Tout chez lui me revient comme si c'était un lointain souvenir. Il ne se décide toujours pas à parler, alors je prends les devants la première.

-Tu me manques, Nathan.

-Alyssa..., dit-il en soupirant lourdement.

Je ne lui laisse pas le temps de finir et déballe mon sac d'une traite.

-C'est vrai. Tes cheveux si doux, ton sourire à la con, tes beaux yeux bleus, ton rire. Tu avais le don de toujours m'énerver, mais ça aussi, ça me manque.

Les larmes me viennent aux yeux tellement je me rends compte de l'importance qu'il a pour moi. Non, je n'éprouve pas que de l'amitié pour lui et je crois que pour moi, c'est clair depuis un bon moment, mais je ne veux en prendre conscience que maintenant.

-...je... Où est-ce que tu es ?

Bien que je sois pompette, je sais que révéler mon emplacement ne pourra en rien régler la situation. J'ai encore besoin de me centrer sur mon bien-être et de réfléchir à tout ça.

-Je ne peux pas te le dire...

Je l'entends soupirer au bout du fil.

-As-tu bu ?

-Oui... j'avoue timidement.

Un long moment passe sous le silence. Même si nous ne parlons pas, le fait de le savoir en ligne avec moi me soulage.

-Alyssa, tu me manque aussi. Pourtant, je t'ai contactée une bonne dizaine de fois et tu n'as donné aucune nouvelle. Je sais que tu as besoin de temps et je suis aussi au courant que demain matin tu ne te souviendras probablement pas de ce que vais te dire, mais je veux que tu saches que...

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'une lourde porte se fait ouvrir à la volée coupant notre échange d'une traite. Je me tourne vers la porte en métal pour voir qui vient de nous interrompre et y découvre Ryan.

-À qui parles-tu, bébé ?

-À personne, je m'empresse de répondre.

-Tout va bien ? On s'en allait rentrer à la maison.

-J'arrive dans un moment.

Il s'engouffre à l'intérieur et me laisse quelques minutes de plus pour pouvoir converser auprès de Nathan.

-Qu'est-ce que tu disais ?

-Rien... Oublie ça. Prends soin de toi, O.K. ? Passe une bonne nuit.

Il ne me laisse pas le temps d'enchaîner une phrase que la sonnerie indique qu'il a raccroché. Je ne rentre pas tout de suite à l'intérieur rejoindre les autres, encore sous le choc de notre conversation. Je ne regrette pas de lui avoir téléphoné, même si désormais, je me pose encore plus de questions qu'avant. Au moins, j'ai pu discuter avec lui quelques minutes et c'est ce qui m'importe le plus, d'avoir pu entendre sa voix et de me remémorer mon vrai chez moi. 

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Coucou! Un autre court chapitre. La fin arrive bientôt. Il devrait rester dix chapitres. Nous commençons déjà à regarder pour le prochain livre. Bisous!

-Cass & Ana xx