The burning chill

Chapitre 7

Après avoir parcouru la longue liste des enregistrements, je me décide à me lever du canapé, en restant, cependant, emmitouflée dans ma couette. Je regarde l'heure sur le four et constate qu'il est onze heures, soit deux heures avant mon cours d'anglais. Je regarde dans le congélateur à la recherche d'un repas pas trop difficile à préparer. J'attrape un sac de plastique contenant des saumons. Ma mère était tellement pressée ce matin avant de partir travailler, qu'elle n'a pas amené de repas. Je décide donc de préparer ce poisson pour le lui amener et pour, moi aussi, pouvoir manger autre chose que des plats surgelés. Je les place sur une plaque et les mets dans le four, en attente de la cuisson. Je reprends place sur le divan et attends que la minuterie du four m'indique que c'est cuit. Près d'une heure plus tard, le four n'a toujours pas émis de son. Je décide donc de me lever jeter un coup d'œil pour voir ce qui ne tourne pas rond. Quelle cruche ! J'ai oublié de mettre la minuterie. Je m'empresse d'ouvrir le four pour voir si les saumons sont toujours mangeables, mais non, ils sont complètement cramés. Voilà pourquoi je déteste autant cuisiner. Je suis une terrible cuisinière et chaque fois je rate le plat. Je décide d'aller acheter quelque chose à manger dans un restaurant pour ma mère et moi. Ce sera peut-être plus simple ainsi, finalement.

* * *

Le long couloir laisse une ambiance pesante autour de moi. Je ne me sens pas tout à fait à ma place ici. J'entre dans le cabinet d'avocat de ma mère et ferme la porte derrière moi. Je dépose sur son bureau le sac contenant les deux repas. Lorsqu'elle sent ma présence, elle lève les yeux et me sourit. Je m'assieds face à elle et nous mangeons calmement, jusqu'à ce qu'elle prenne un ton plus glacial. Je reconnais très bien ce timbre de voix. Quelque chose la tracasse. J'attends ses explications et quand elle s'aperçoit que je la questionne du regard, elle dépose les baguettes sur la table.

-Chad m'a contactée, m'apprend-t-elle. Il a fait une connerie et doit aller en cours. Il a besoin d'un avocat pour le défendre.

Je reste ahurie face à sa révélation.

-Refuse ! je m'écrie tout en me levant de ma chaise.

Il a fait vivre un calvaire à ma sœur, il est hors de question que ma famille lui apporte de l'aide. Qu'il aille se faire voir lui et ses problèmes et s'il est emprisonné, ce sera tant mieux.

-C'est plus grave que ce que tu penses. Je ne peux pas t'en parler pour raison de confidentialité, mais il a besoin de mon aide.

-Lorsque Selena avait besoin de son aide, il ne lui a pas apporté une once d'appui. Je ne vois pas pourquoi nous ferions autrement.

-Je te le répète, il a réellement besoin d'aide.

-Comment peux-tu faire ça à Selena ? Elle va devoir élever un bébé toute seule, à cause de cet incompétent, et tu continues de le protéger !

Je cache ma bouche de mes mains, me rendant compte de mon erreur, mais c'est trop tard, le mal est fait. Je me maudis intérieurement. Les yeux de ma mère se remplissent d'effroi. Ce n'est certainement pas comme ça qu'elle s'imaginait apprendre la grossesse de l'une de ses filles.

-Mais de quoi est-ce que tu parles ? me demande-t-elle.

Je devrais la fermer et laisser Selena raconter ce qu'elle aurait dû apprendre d'elle-même à nos parents, mais ma mère attend des explications.

-Celui que tu veux protéger est celui qui a lâchement abandonné ta fille quand il a appris qu'elle était enceinte.

Elle ne répond pas, probablement sous le choc de cette nouvelle.

-Je... je vais appeler ta sœur.

J'accepte en silence. Je jette mon restant de repas chinois dans la poubelle et marche machinalement vers la porte. Quelle journée de merde ! Mon cours commence dans moins d'une demi-heure, alors je retourne dans ma voiture. Pendant la route, mon téléphone sonne, alors je réponds. Il se connecte automatiquement au bluetooth.

-Salut.

La voix de ma sœur me paraît lointaine. Mes remords ne s'amplifient que d'autant plus, lorsque je remarque que le ton qu'elle emploi ne se veut pas mauvais, mais plutôt tendre.

-Je suis terriblement désolée, Selena. Je n'ai pas fait exprès de le dire à maman, mais quand elle m'a dit qu'elle comptait défendre Chad, j'ai pété les plombs. Je n'ai même pas d'excuse valable, c'est ma faute et j'en ai conscience.

J'ai déballé mon sac si vite, que je ne suis pas sûre qu'elle ait bien saisi tout ce que je lui ai dit.

-Ça va, ne t'en fais pas.

Je ne réplique rien, sous le choc de ses dires.

-J'aurais aimé lui dire moi-même, mais c'était un accident, alors ça va. Tout ce qui compte, maintenant, c'est qu'elle soit au courant.

Je ne pensais pas que ma sœur serait si indulgente avec moi. Elle aurait tout à fait eu le droit de m'en vouloir, mais elle a préféré me pardonner et oublier cette histoire.

* * *

Maintenant que ma mère est au courant pour le bébé et que Selena n'est pas fâché contre moi, un poids énorme s'est enlevé de mes épaules. Un bout d'efface provenant de la personne assise derrière moi ne me préoccupe presque pas. Presque. Je regarde derrière moi pour voir celui qui s'amuse à se foutre de moi. Tellement préoccupée par mes pensées, je n'ai même pas remarqué que Nathan s'était assis derrière moi. Je détourne le regard, épuisée de ses conneries. Les minutes s'écoulent et il n'a toujours pas recommencer à m'emmerder. Ce n'est pas le genre de Nathan d'abandonner si facilement. Soudain, j'entends le bruit d'un ciseau découper près de mon oreille. Beaucoup trop près. Je me détourne vivement vers Nathan et découvre celui-ci brandissant un ciseau d'une main et quelques mèches de mes cheveux de l'autre. Je passe une main dans mes cheveux, mais elle s'arrête beaucoup trop haut. Cet imbécile a coupé près de dix centimètres de mes cheveux. Je l'observe les yeux ronds, affolée.

-Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, nom de dieu ?!

Je m'empresse de remonter mes cheveux en un chignon haut pour cacher ma nouvelle coupe de cheveux. Nathan se met à rire en me voyant paniquer. 

-Je peux savoir ce qui est drôle ? je demande rageusement.

-Tes cheveux, se marre-t-il tout seul.

Je me lève et sors du cours à grandes enjambées. Je ne resterai pas ici une minute de plus. Qui aurait cru qu'il soit débile au point de me couper les cheveux ?  Je me précipite vers le premier salon de coiffure qui entre dans mon champ de vision. Dès que je mets les pieds dans la bâtisse, je me dirige vers la dame en panique pour qu'elle m'arrange cette coupe de cheveux immonde.

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Alors comment avez-vous trouvé ce chapitre? Eh oui, Nathan a coupé les cheveux d'Alyssa, ce qui ne lui a, bien évidemment, pas plu. Ce livre avance de plus en plus et nous sommes heureuses de vous apprendre qu'on bosse dessus chaque jour. Merci énormément à tout ceux qui nous lisent. On vous aime!

-Cass & Ana