Overjoyed [Katsudeku/French]

Chapitre 12

- STOP ! hurla Izuku, stoppant net ses trois camarades, qui s'étaient élancés vers Nightmare Teller à la seconde où Sero avait touché le sol.

Asui lui jeta un regard interrogateur, surpris qu'il les arrête.

- C'est exactement ce qu'il cherche, reprit le jeune garçon d'une voix tendue. Son alter doit avoir un périmètre d'action très restreint. Sinon, aucun de nous ne serait encore debout.

- Alors y'a qu'à pas s'approcher, grogna Katsuki en tendant son bras en direction de l'assassin, sa main crépitant déjà de rage.

- Tt-tt. À votre place, je ne ferais pas ça, M. Bakugou.

Nightmare Teller s'accroupit près du corps de Sero étendu au sol.

- Vous ne voudriez pas qu'il soit pris dans l'explosion, n'est-ce pas ? Bien sûr que vous ne voudriez pas. Et il me semble que la précision et la mesure ne sont pas votre fort.

- Vous avez ce que vous voulez, le coupa Asui, la voix vacillante de rage. Vous n'avez plus de raison de retenir nos camarades en otage. 

L'assassin tourna son visage vers la jeune femme. Izuku crut un instant apercevoir sa lèvre trembler par l'ouverture du masque, mais le mouvement s'arrêta presque aussitôt.

- Si je pouvais les réveiller, lâcha Nightmare Teller d'un ton glacial, je serais anesthésiste. Pas tueur à gages.

Sa réplique atteignit Izuku comme un poing à l'estomac. Jusqu'ici, ils se représentait Kirishima et Jiro comme des prisonniers condamnés à mort. Dans une mauvaise situation, mais il était encore possible de les secourir. Mais tout changeait. Ses amis n'étaient pas des condamnés à mort, ils avaient déjà été exécutés. Ils étaient déjà perdus, et Sero venait juste de les rejoindre. 

Izuku serra les dents. 

- Vous n'avez jamais eu l'intention de respecter votre part du marché, cracha-t-il, entre l'incrédulité et la douleur.

Nightmare Teller haussa les épaules négligemment.

- Bah devine, Sherlock.

Le jeune garçon avait du mal à trier les émotions qui bouillonnaient en lui. D'un côté, le déni, qui lui soufflait que tout cela n'était qu'une mauvaise blague qui disparaîtrait rapidement. Il y avait aussi une part désespoir, niché dans son ventre, qui voulait le voir pleurer et se recroqueviller sur lui-même. Mais, par-dessus tout, il était envahi par la colère. Contre le monstre à visage humain qui se tenait devant lui, et contre lui-même, pour être incapable de le mettre hors d'état de nuire sans subir le même sort. 

Il regarda Nightmare Teller se relever lentement, et étirer son dos en jetant un coup d'oeil à sa montre.

- Écoutez, rien de personnel, mais je vais avoir de gros ennuis si je ne vous tue pas. De gros, gros ennuis. Du coup ça m'arrangerait si vous me laissiez faire. Je ne peux pas vous promettre que ce ne sera pas douloureux. Hum, je ne peux pas promettre que ça sera rapide non plus, remarquez. Oooh, c'est pas avec ça que je vais vous convaincre... Ça économisera un combat inutile, disons.

Son masque eut un mouvement circulaire, comme si il scrutait les visages de ses quatre interlocuteurs.

- Mouais, je vous sens dubitatifs. Bon, j'aurais essayé, au moins. Les gars, vous pouvez y aller.

À ces mots, quatre silhouettes enfouies dans de larges vestes à capuches jaillirent du vestibules en brandissant des couteaux acérés. En un éclair, ils bondirent sur les apprentis héros. Ceux-ci esquivèrent sans peine les coups, mais ne parvinrent pas à se débarrasser de leurs assaillants pour autant. 

- Des amis à moi, annonça Nightmare Teller d'une voix joueuse. Leurs alters sont plutôt marrants, vous allez voir.

Ni Izuku, ni aucun de ses camarades n'arrivait à prendre l'ascendant sur leurs adversaires. Leurs coups étaient trop précis, et les apprentis héros n'étaient pas avantagés par le combat en intérieur. Pire, ils n'avaient pas connaissance des alters de leurs ennemis, ce qui leur interdisait tout mouvement trop risqué. Tout ce qu'Izuku pouvait se permettre, c'était des coups d'oeil réguliers à ses camarades afin de jauger leurs situations. Ojiro bloquait les coups comme il le pouvait à l'aide de ses cinq membres. Asui bondissait avec prudence à cause des nombreux obstacles mobiliers, en cherchant une ouverture chez son adversaire. Katsuki ne quittait pas son assaillant des yeux, guettant la seconde d'inattention qui lui permettrait de l'engloutir dans une explosion meurtrière. Izuku tentait de temps en temps d'asséner un coup, mais il ne parvenait pas à anticiper les mouvements de son vis-à-vis, et se retrouva rapidement cantonné à l'esquive pure. Il ne réalisa que trop tard que Nightmare Teller n'était plus debout à côté du corps de Sero, et s'approchait d'Asui, ses doigts crépitant encore une fois d'une électricité noire. Le garçon cria :

- ASU...

- CRÈVE !

Le corps de l'assassin fut balayé par une violente explosion. Katsuki n'eut pas le temps de savourer sa victoire qu'il poussa un hurlement de douleur et s'écroula. Son adversaire, qu'il avait quitté des yeux, lui avait enfoncé sa lame dans la jambe. Une deuxième explosion l'envoya valser contre le mur. Katsuki essaya de se relever, mais sa jambe blessée ne le portait plus. Il réussit tout de même à s'asseoir au sol, haletant, le visage figé dans une expression de douleur. Une voix s'éleva soudain d'un coin de la salle, le faisant hoqueter de surprise.

- Je t'avais conseillé de ne pas faire ça, pourtant...

Nightmare Teller émergea d'un angle mort et s'approcha de Katsuki. Son masque avait été noirci par l'explosion, et son sweat, brûlé par endroits, révélait une épaisse mousse de protection enveloppant le corps de l'assassin. Ses mains crépitaient plus que jamais de leur lueur noire. 

- KACCHAN ! hurla Izuku, en se déportant pour lui venir en aide. 

Malheureusement, son adversaire anticipa son mouvement et le plaqua au sol, son couteau sur la gorge, de telle manière que tout mouvement pour se dégager lui soit mortel. Des grognements de douleurs étouffés lui confirmèrent que Asui et Ojiro avaient tous les deux été mis hors d'état de nuire.

- Une dernière parole ? demanda Nightmare Teller, sa main droite à quelques centimètres du visage de Katsuki.

- T'es la pire des enflures, cracha Katsuki.

- Peut-être, commenta l'assassin. Mais toi, t'es mort. 

- Je ne crois pas, non, lâcha une voix familière. 

Le crépitement sur la paume du tueur à gages s'éteignit soudain. Une fraction de seconde plus tard, une douzaine de héros professionnels investissaient l'endroit, Eraserhead en tête. Les cinq vilains furent neutralisés avant d'avoir eu le temps de faire quoi que ce soit.

- Ohoh, fit Nightmare Teller, aussi ligoté qu'il était humainement possible, d'une voix incroyablement blasée. Donc vous n'avez pas respecté l'accord non plus. Je ne suis pas sûr de si je suis déçu ou non.

- Pour info, ils l'ont respecté, soupira Aizawa sans le quitter des yeux. Ils avaient juste prévu une sécurité.

Asui, qui venait de se relever, détacha le mini émetteur qui était fixé dans sa nuque, dissimulé par sa longue chevelure.

- Iida, murmura-t-elle dans l'appareil. C'est Asui. Ojiro et Midoriya vont bien. Bakugou est blessé, mais il n'est pas en danger de mort. Sero...

Elle s'interrompit, cherchant ses mots, le regard lourd.

- ... Sero a eu un gros problème.

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