- Ah ! Euh, je ne le dirai à personne ! Et d'ailleurs, c'est pas mes affaires !
Ochako leva les mains devant sa poitrine en un geste d'apaisement. Autant elle doutait que Bakugou ait si peu de self-control qu'il lève la main sur elle, autant se mettre le jeune homme à dos n'était pas vraiment dans ses projets. Même si l'expression menaçante de ce dernier lui indiquait que le travail était déjà bien avancé.
- Exactement, gronda le blond. C'est pas tes affaires.
Après un dernier regard chargé de méfiance, il se dirigea à son tour vers le placard pour se saisir d'un balai. Ochako se rappela soudain qu'elle était censée nettoyer la classe, et ramassa son propre instrument par terre, avant de se mettre au travail. Son regard glissa vers la fenêtre, aperçut le soleil commençant à se coucher. Elle accéléra le mouvement ; ses amies l'attendaient, elle devait se dépêcher.
- Depuis quand ?
Elle faillit s'auto-gifler. Les mots étaient encore sortis sans qu'elle puisse les arrêter. Sans doute le fait de voir Bakugou balayer, ce qui diminuait de beaucoup son potentiel de menace, et d'autant la retenue de la jeune femme.
Le blond releva brusquement le visage. Il ne dit pas un mot, mais son expression de fureur mettait Ochako au défi de dire un mot de plus.
"Et puis zut, pensa cette dernière. De toute façon, il ne m'apprécie déjà pas."
- ...Probablement pas depuis longtemps, reprit-elle en portant de nouveau son regard vers la poussière au sol, partiellement pour éviter de regarder son interlocuteur. Sinon toute cette histoire au collège n'aurait pas eu lieu, non ?
- T'as aucune idée de quoi tu parles.
La voix du jeune homme contenait presque plus d'amertume que de colère. Ochako, surprise, leva les yeux pour le fixer.
- Ça t'amuse, c'est ça ? reprit-il en plantant dans le sien un regard de plus en plus menaçant. Effectivement, c'est drôle. À mourir de rire. Le méchant caïd est tombé amoureux de la gentille petite victime qu'il a humilié pendant des années. Allez, marre-toi un bon coup et fous-moi la paix.
- ... C'est dommage, murmura la jeune femme en tournant son regard vers la fenêtre. Ça aurait pu se passer différemment.
- Évidemment, cracha le blond. Si j'avais su...
- Quoi ?
Ochako tourna brusquement la tête pour soutenir son regard. Toute trace de compassion avait déserté ses traits.
- Comment ça, reprit-elle d'un ton glacial, si tu avais su ? Tu réalises que tu as failli briser sa vie, n'est-ce pas ? Tu réalises qu'il a presque sauté d'un immeuble à cause de toi ?Si tu pouvais revenir en arrière, ta seule raison de changer les choses, ce serait de ne pas briser tes chances ?
La jeune femme avança d'un pas, les poings serrés autour du manche du balai. Sa voix tremblait de colère. Katsuki durcit encore un peu plus ses traits.
- Je...
- Oui, tu. Toi. Toujours toi. Et ses sentiments à lui, on en parle ? C'est un être humain, pas une putain de poupée que tu peux utiliser comme punching-ball ou jouet sexuel. Il a une volonté. Il a le droit de s'exprimer. Et tout seul, il a réussi à réparer ce que tu avais cassé en lui.
Elle plaqua le balai sur le bureau qui les séparait, avec un bruit retentissant.
- Je ne te laisserais pas lui faire du mal, cracha-t-elle, le regard planté dans le sien. Pas encore. Si tu l'aimes sincèrement, et que c'est réciproque, très bien, je n'interférerais pas. Mais ça, il va falloir le prouver.
- T'as vraiment aucune idée de quoi tu parles, siffla Katsuki entre ses dents.
- Au contraire, grogna la jeune femme en attrapant son sac et se dirigeant vers la porte. Je le sais très bien.
Avant que la cloison ne se referme derrière elle, elle se retourna une ultime fois vers Bakugou, dont la silhouette se découpait en ombre chinoise dans la lumière orangée.
- Probablement beaucoup mieux que toi, d'ailleurs.
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Overjoyed [Katsudeku/French]
Hayran KurguUne déclaration d'amour, c'est compliqué pour tout le monde. Encore plus pour Katsuki, qui n'est pas du genre à montrer ses sentiments. Forcément, il stressait. Il avait passé un temps incroyable à imaginer la scène dans sa tête, à envisager toutes...