Overjoyed [Katsudeku/French]

Chapitre 5

Le soleil commençait doucement à décliner dans le ciel, nimbant le paysage urbain d'une lueur chaude. À cette heure, les abords de Yuei étaient bondés, non seulement d'élèves rentrant chez eux, mais aussi de quelques journalistes espérant tomber sur l'un des professeurs, et tout simplement de gens qui passaient par là. Izuku se mêla à cette foule et adopta naturellement son rythme de marche, clignant des yeux chaque fois qu'un rayon de lumière était réfléchi directement sur sa rétine. C'était cette heure particulière, où la fatigue de la journée se diffusait dans le cerveau des gens et qu'ils passaient en pilote automatique, qu'ils faisaient confiance à l'habitude et laissaient leur pensées divaguer et leurs jambes bouger seules jusqu'à destination. Comme chaque soir ou presque, il céda au mouvement, alors que sa concentration s'effilochait doucement dans l'atmosphère.

- Hé, Midoriya ! Hé, attends ! Arrête-toi !

Izuku stoppa à l'appel de son nom, et se retourna vers Kirishima. Le garçon aux cheveux rouges trottina tranquillement jusqu'à lui, son sac swinguant à son épaule avec sa course.

- Tu vas à la gare ? demanda-t-il avec un sourire.

- Hmmm-hmm, acquiesça son interlocuteur.

- Génial. Ça te dérange si y va ensemble ? Je voudrais te parler d'un truc.

Un peu surpris, Izuku acquiesça de nouveau, et les deux garçons se remirent en marche. Kirishima mit nonchalamment les mains dans ses poches, mais son expression était inquiète.

- C'est à propos de Bakugou, commença-t-il en regardant droit devant lui.

Izuku sursauta. Probablement le sujet dont il avait le moins envie de parler sur le moment. Était-ce lié aux événements de la veille ? Katsuki n'aurait pas eu l'idée de mêler Kirishima à tout ça - non ? Même si celui-ci était sans doute ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour lui, il doutait que la fierté de Kacchan ait diminué au point qu'il en vienne à lui raconter la scène. Ne sachant pas trop à quel point Kirishima était renseigné sur la situation, Izuku resta silencieux, attendant qu'il poursuive.

- Il était vraiment bizarre aujourd'hui, reprit-il. Comme... mou. Et amer. Et vénère en même temps. Quand il m'a dit d'aller me faire foutre, c'était comme si il voulait vraiment que j'aille me faire foutre. Tu le connais depuis longtemps, non ? Tu as une idée de ce qui se passe ?

"... Plutôt, oui," pensa Izuku.

- ... Non.

Kirishima fit la grimace. Les deux garçons s'immobilisèrent sur le quai, juste à temps pour voir le train freiner doucement et les portes s'ouvrir.

- Merde. J'espérais que tu puisse m'aider sur ce point-là. Bon, bah je vais devoir lui demander directement.

Pataugeant plus ou moins dans la foule du wagon, ils réussirent néanmoins à se caler côte à côte contre une paroi. Le train s'ébranla dans un crissement de rails.

- ... Tu es sûr que c'est une bonne idée ? demanda Izuku en déchargeant son sac de son épaule. Je veux dire, c'est Kacchan. On ne sait jamais comment il pourrait réagir.

- Mouaip, fit Kirishima en haussant les sourcils. Sans doute. Mais bon, c'est pas en tournant autour du pot que je pourrais l'aider, quoi qu'il lui arrive. Tu crois pas ?

Izuku eut un petit rire nerveux.

- Ah, reprit le jeune garçon aux cheveux rouges, c'est vrai que vous n'êtes pas en très bon termes, tous les deux. Ça doit te paraître bizarre, que je vienne te parler de ça.

-Bah... Pour être franc... J'ai un peu de mal à comprendre comment tu fais pour envisager sérieusement de juste aller vers lui et lui poser directement des questions auxquelles il n'a sans doute pas envie de répondre. Je veux dire, il va juste t'insulter et partir, non ? D'expérience, ça ne sert pas à grand-chose de tenter de lui parler ou de le raisonner, et encore moins si quelque chose l'énerve au point que ça se ressente dans son comportement.