« Que faisons-nous aujourd'hui ? Demanda Gerard en chuchotant le plus bas possible.
- On attend sur ce lit, on ne doit pas bouger. Heureusement que tu as une arme avec toi, ça peut nous sauver la vie. »
L'américain la gardait bien serrée contre lui, comme si elle était son seul espoir dans ce monde. Il était dix heures du matin, ils n'avaient rien à manger à part du maïs, un petit morceau de pain et de fromage français.
« Je propose qu'on s'en aille ce soir, dit Frank. Dans la nuit, on ne nous verra pas.
- Et on ne les verra pas non plus.
- Si nous sortons en plein jour, on a plus de chance de se faire mitrailler par un connard planqué dans une maison. Si nous passons par les toits la nuit, on aura moins de chance de se faire sauter la cervelle.
- On va nous entendre.
- C'est ça ou se prendre une balle dans le dos parce que les lampadaires sont allumés toute la nuit.
- Ok, je marche avec.
- Vous êtes tellement têtu, vous, les Américains. »
Gerard lui donna un coup de coude et lui sourit. Il aimait bien Frank, ce petit gars aux cheveux noirs. Il pouvait enfin voir ses yeux, d'un vert-marron qui le transperçait, tel une balle. Son ventre se noua, il ne savait pas pourquoi, alors il essaya d'oublier cette réaction étrange qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Il savait qu'être en la compagnie de ce jeune homme l'aiderait, il n'était plus seul, il pouvait enfin compter sur quelqu'un et ne plus se retrouver seul en se demandant ce qu'il devait faire.
Tout d'un coup, des cris retentirent non loin, puis des coups de feu. Frank se leva tel un chien à l'affût, il s'avança lentement vers la porte de la chambre, tout en prenant son sac au passage.
« Suis moi, ordonna-t-il au jeune soldat, prends tes affaires au cas où. »
Gerard obéit et le suivit. L'italien ouvrit la porte tout doucement. Ils traversèrent le couloir et s'assirent devant une fenêtre qui donnait une vue sur la rue où Gerard s'était retrouvé le jour d'avant, cherchant un coin pour se cacher. La scène qui se déroulait devant eux les horrifia. La maison d'en face avait été forcée, du feu jaillissait des fenêtres, des soldats Allemands se tenaient devant, ils avaient alignés les survivants de l'incendie qu'ils avaient causé en face d'eux. Une femme était coincée au deuxième étage, elle était penchée par dessus une fenêtre, elle appelait à l'aide en français. Un des Allemands pointa son arme sur elle et tira. Son corps tomba tel un sac de farine sur le bitume avec un bruit sourd. Gerard recouvrit sa bouche pour ne pas crier, horrifié par l'événement. Deux adolescents et un vieil homme avaient survécu. Un homme grand avec une petite moustache blonde, qui paraissait être le commandant cria des ordres dans sa langue natale et ses soldats se mirent en face des survivants qui criaient pitié. Le vieil homme fit une prière, mais avant de la finir, un filet de sang jaillit de son front et éclaboussa son visage. Les deux adolescents n'y échappèrent pas et subirent le même sort.
« C'est pour ça qu'il faut qu'on s'en aille ce soir, Gerard. »
*Désolée pour ce retard, j'avais plus trop le temps de penser et l'inspiration n'était pas énormément présente. Mais merci à vous de continuer à lire cette histoire...
J'espère que ce chapitre vous a plu,
Livia.*
VOUS LISEZ
Black Rain [frerard]
FanfictionLa deuxième guerre mondiale a éclaté, les Américains volontaires sont envoyés en France pour combattre les Allemands. Gerard et Mikey Way rejoignent leurs alliés, laissant des promesses intenables à leurs proches. Après une terrible tragédie, Gera...