Black Rain [frerard]

Chapitre 16

« À quelques kilomètres, il y a un village non occupé, nous allons nous y arrêter et vous pourrez partir de votre côté ! cria le soldat français à Frank par dessus le vacarme que faisait le camion sur la route pleine de cailloux.
- Pas de soucis et encore merci beaucoup de nous avoir sauvé la vie !
- Avec plaisir. »

  La chaleur était remontée, laissant des gouttes sur les fronts des soldats et des résistants. Le trajet ne fut pas si long et arrivé au village, le camion se gara à l'entrée à côté d'un puit et d'un regroupement d'autres soldats français. En sortant, Frank donna une tape amicale au soldat avec qui il avait discuté pour le remercier.

« Le Nord est vers là, indiqua-t-il aux amants en pointant une forêt qui semblait s'étendre sur plusieurs kilomètres. »

Ils lui sourirent et commencèrent à prendre la route. Ils marchaient droit, sans un mot, le sourire plaqué sur leurs visages. Ils entrèrent dans la forêt et se prirent la main, ils avaient de l'espoir en eux. Ils allaient rejoindre cette Angleterre, cette terre promise qu'ils attendaient tant. Le mal semblait s'être éloigné, beaucoup trop loin pour les atteindre. Ils atteignirent un côté de la forêt où les arbres étaient plus éloignés les uns des autres et l'herbe plus verte tel un tapis. Frank s'assit par terre, et posa son dos contre le sol pour observer les rayons du soleil passer au travers des branches. Les oiseaux chantaient pour eux, le vent vint caresser les cheveux de Gerard qui s'allongea aux côtés de l'Italien. Sans dire quoi que ce soit, Gerard caressa la joue bleutée de son compagnon. Ce dernier ferma ses paupières sous le contact. Il s'approcha de lui et scella ses lèvres aux siennes dans un soupir de plaisir. Frank ressentit en lui ce chaud qui remonta dans son ventre et le désir glissa jusqu'au bout de ses doigts. Il en voulait plus, il voulait sentir la peau de Gerard, la voir briller sous l'astre. Ils se déshabillèrent doucement, glissant leurs corps l'un contre l'autre. L'herbe chatouillait le dos de Frank et les jambes de Gerard. L'Américain remplit le cou de Frank de baisers tandis qu'il caressait ses hanches et se frottait contre sa cuisse. L'Italien haletait, remplit de désirs. Il allait exploser tellement il en voulait, il voulait sentir tout le corps de Gerard, goûter chaque parcelles de sa peau. Le vent sifflait au rythme de leurs souffles, le soleil éclairait leur peau abîmée par la guerre. Une fois totalement nus, ils se contemplèrent, le rouge aux joues, nerveux.

Puis se furent leurs premières fois ensembles. Ils firent l'amour un peu maladroitement, les yeux à demi clos, les oreilles bourdonnantes. Et ils n'arrivaient pas à s'arrêter tellement ils étaient en plein extase. Même la guerre ne pouvait pas les stopper, un obus aurait pu tomber pas loin, il aurait explosé en même temps que leur orgasme, résonnant dans la forêt, faisant trembler l'écorce des arbres.
Dans un dernier spasme, Gerard retomba délicatement sur Frank, l'entourant de ses bras nus et il enfouit son visage dans son cou. Leur respiration haletante trahissait ce qu'ils venaient de faire, ainsi que l'immense sourire qui était scotché sur leur visages. Leur corps nus se cherchaient encore, voulant rentrer en symbiose, voulant n'être qu'un. L'un était la moitié de l'autre et ils s'étaient cherchés depuis des années. Ils étaient enfin trouvés et ne voulaient que s'unir.

« Frank. Ne me laisse pas seul, s'il te plaît.
- Pourquoi je te laisserai seul ? demanda l'Italien.
- Je ne peux pas te perdre, j'ai besoin de toi, Frank Iero. Même si je meurs, promets moi que tu resteras à mes côtés et que tu m'emmèneras en Angleterre ou en Amérique. »

Frank ne sût que répondre. Ses yeux s'embuèrent de larmes et tout ce qui put prouver son amour à Gerard fut le baiser qu'il lui donna, le plus tendre et le plus déchirant des baisers.

*nda : j'ai remarqué que je suis allée un peu trop vite dans leur romance. Comme dans une autre histoire que j'écris. Oups. Je laisse pas de place au suspens moi. Merci d'avoir lu !*