Chapitre 12

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   Gerard n'arrivait pas à dormir, à chaque bruits qu'il entendait au dehors, il empoignait son arme et se préparait à tirer. Mais rien ne venait. La respiration douce de Frank l'apaisait. Il tourna son visage pour observer celui de l'Italien. Il découvrit qu'il ne dormait pas non plus, ses paupières étaient à demi ouvertes laissant apercevoir ses pupilles vertes. Il sourit.

« Toi non plus tu ne dors pas, murmura l'Américain.

- Impossible. Je ne sais pas vraiment pourquoi. »

  Ils se redressèrent et s'assirent en tailleur, face à face. Le cœur de Gerard battait la chamade sans qu'il ne sache pourquoi. Il avait aussi une boule à la gorge. Depuis qu'il avait rencontré Frank cela lui arrivait souvent quand ils étaient assez prés.

« Je pensais que l'on pourrait faire un tour autour de la grange pour voir s'il y a des baies, j'ai vu quelques buissons, dit Frank à voix basse.

- Oui, oui... , répondit Gerard distraitement.

- Qu'est-ce que tu as ? Lui demanda Frank. Tu as l'air ailleurs...

- Je ne sais pas ce qu'il m'arrive ces derniers jours, je me sens... si bien près de toi. »

  Gerard posa sa main sur le genoux de Frank et commença à caresser sa cuisse doucement. Ce dernier s'approcha de lui et prit son menton entre ses doigts. Leurs yeux se rencontrèrent et ils ne se lâchèrent pas.

« Je crois que la guerre nous rend un peu fou, avoua Frank.

- Ça ne me dérange pas, répondit Gerard. »

Il fondit sans réfléchir sur les lèvres de l'Italien. Leurs lèvres se mouvèrent après un court instant où ils ne bougèrent pas, la peur au ventre de ce geste interdit.

« On ne peut pas, murmura Frank toujours près des lèvres du soldat. C'est...

- ... dangereux, interdit ?! Et alors ? Nous ne dérangeons personne, il n'y a que nous.

- Tu as raison. »

  Ils s'embrassèrent sous les rayons argentés de la lune qui glissaient sur leurs visages salis et fatigués par la guerre.

Black Rain [frerard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant