Mr。Jung [HM]

16

- Arrête..!

Un coup.

- Arrête ça..!

Un nouveau coup.

- Je t'en supplie... Arrête...

Les coups pleuvaient sur le corps du garçon. Il était recroquevillé sur lui-même, tentant de se protéger au mieux. Et il pleurait.

Cette scène, il la revivait en boucle depuis son enfance.

Et plus le temps avançait, plus les coups étaient violents. Comme si, sa majorité approchant, ses parents sentaient leur fils leur échapper. Comme si l'urgence qu'ils ressentaient leur faisait déverser toute la violence dont ils pouvaient faire preuve sur leur fils. Comme s'ils tentaient de lui faire le plus de mal possible avant la date limite.

Car ils le savaient.

Ils avaient conscience que, dès qu'il le pourrait, leur fils partirait le plus loin possible d'eux sans jamais se retourner.

Et les coups pleuvaient.

Et le garçon hurlait.

Les voix de l'enfant qu'il était et du jeune adulte qu'il devenait se mêlaient pour ne former plus qu'un seul son : celui du désespoir.

Un appelle au secours qu'il adressait à qui il pouvait, mais que personne n'entendait.

Le cri d'une âme torturée depuis le plus jeune âge. Une âme prisonnière de son corps. Prisonnière de sa souffrance.

Une âme qui en avait assez d'être emprisonnée.

Et, alors que son père allait lui infligé une nouvelle blessure, il le repoussa, de toutes ses forces. Il mit tout son courage et sa puissance dans ses jambes, et le repoussa du plus fort qu'il put. L'homme vacilla et alla s'affaler sur un buffet. Le silence reigna un court instant. Le jeune homme se rendait tout juste compte de ce qu'il venait de faire, et l'homme se rendait compte de ce que son fils avait fait. Il entra dans une fureur noire, une fureur qui terrifia le blond encore plus que d'habitude. Une fureur qu'il n'avait jamais vu. Il se releva le plus vite qu'il put, geignant à causes de ses mouvements douloureux, vacilla jusqu'à la porte, l'ouvrit, et partit en courant.

- JIMIN ! REVIENS ICI ! Hurla son père.

- JIMIN ! Renchérit sa mère.

- ALLEZ CHIER TOUS LES DEUX ! JE VOUS DETESTE ! Hurla le blond en atteignant la porte du bâtiment.

Des pas lourds dans l'escalier derrière lui le firent paniquer, ses doigts tremblaient tandis qu'il tirait sur la vieille poignée de la porte.

Les bruits se rapprochaient.

La porte ne s'ouvrait pas.

Cinq mètres.

- Allez allez allez là..! Jura le blond.

Quatre mètres.

Il mit un grand coup de pied de la porte et hurla quasi immédiatement, sentant tout son corps le lancer.

Trois mètres.

Il devait ouvrir cette porte. Il n'avait pas le choix. Si son père l'attrapait, il n'était pas sûr de revoir un jour la lumière du jour.

Deux mètres.

- Pitié Dieu, si tu existes, aide-moi.

Un mètre.

- Oui..! Souffla le blond alors que la porte s'ouvrit, enfin.

Son père tendit le bras pour l'attraper, mais le blond se faufila dans l'entrebâillement de la porte, s'élança dehors, et disparu au coin d'une ruelle.