Chapitre 4

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Passant par le garage je déverrouillais ma vieille Ford Mustang Coupé de 1966. Même si elle me causait quelques problèmes parfois, cette carcasse roulait toujours et sa valeur sentimentale faisait que je ne voulais en changer pour rien au monde. Elle avait été la première voiture de mon grand-père et l'année de mes 18 ans, il m'en avait fait cadeau en me disant d'en prendre soin. Quelques mois plus tard il nous quittait et cette voiture était le seul souvenir qu'il me restait de lui. Balançant mon sac à dos dans le coffre, je m'installais au volant et démarrais.

Je roulais sans trop savoir où aller, me contentant d'admirer le paysage qui défilait devant moi et changeait chaque heure un peu plus. Une pancarte m'indiquant le Route 87 me sortis de mes pensées. Je ne savais pas où elle menait mais je l'empruntais. Après encore deux heures de route, je m'arrêtais à une station essence qui semblait déserte. Le petit local semblait fermé et aucune autre voiture n'était présente. Ne me posant pas plus de questions, je remplissais le réservoir de ma voiture et, ne voyant toujours aucune personne arriver dans ma direction, remontais à l'intérieur, remerciant le ciel pour cette essence gratuite. Je tournais la clé dans le contact et ma voiture trembla comme elle le faisait à chaque démarrage puis...s'arrêta. Je réessayais de la lancer mais elle fit de même et ce, également pour les quatre fois qui suivirent. Pestant, je sortais de l'habitacle et donnais un coup de pied dans une des jantes. Comment avais-je pu être aussi stupide pour penser que ce taco me conduirait sans problème dans mon périple ? Et qu'est ce que je foutais ici, bordel ? Y'a d'autre moyen d'arrêter de déprimer que de prendre ses affaires et partir au fin fond de la Sibérie, nan ? J'aurais pu faire comme une toute autre personne et m'installer pendant des jours devant la télé, sans ouvrir les volets, sous un plaid avec de la glace. Mais nan, encore une fois Clarke Griffin avait décidé de n'en faire qu'à sa tête et se retrouvait maintenant au milieu de nul part avec une carcasse lui servant de voiture et deux bananes en guise de repas.

Dans tous les cas, si je voulais rentrer chez moi, il faudrait bien que j'arrive à refaire fonctionner le moteur. J'ouvrais donc le capot, dans un nuage de fumée noire, essayant de voir, grâce à mes deux trois cours de technologie du collège ce qui pouvait poser problème.

...:" C'est pas un endroit où tu devrais mettre ta tête, Blondie"
Sursautant, je levais rapidement la tête à la recherche de la voix et me prenais le capot en plein sur le crâne, déclenchant le fou rire de cette même personne que je n'arrivais toujours pas à distinguer à cause de la fumée. M'écartant de la machine, je finissais par distinguer une jeune femme brune, les cheveux noués dans une queue de cheval, me regardant avec un sourire narquois sur le visage.

..." Je suis Raven. Raven Reyes, au passage" me dit-elle en me tendant une main que je serrais, toujours en la regardant avec méfiance.

Raven :" Je ne suis pas un vieux psychopathe qui attend les jeunes filles aux stations essences pour finir par les violer et cacher leur corps dans les pompes à gazoil si c'est ça qui t'inquiète....
Clarke :"Clarke. Clarke Griffin" lui repondis-je pour mettre fin à son interrogation.
Raven :"Blondie était mieux finalement"

Levant les yeux au ciel, je retournais à mon occupation.

Raven :" Je continue à dire que tu devrais pas mettre ta tête là dedans, Blondie"
Clarke :" Tu veux pas arrêter une seconde de m'appeler comme ça et aller voir si y'a pas une autre personne à aller faire chier ?"
Raven :" Ouuuuh, Blondie se rebelle, intéressant. Quoi qu'il en soit, je me sens obligée de rester là pour éviter que tu fasses exploser tout le moteur et mon magnifique corps avec"
Raven :" C'est vrai quoi, c'est pas comme si t'avais une ingénieure sous la main mais que tu continuais à râler en tripatouillant ce qui ressemble vaguement au bouchon du liquide lave-glace et qui donc, n'est pas d'une grand utilité dans ton cas."
Clarke :" Attends...tu viens de dire quoi là ? T'es ingénieure ?"
Raven :" C'est vraiment tout ce que t'as retenu de mon monologue ? Je suis déçue Blondie"
Clarke :" Donc tu peux m'aider à réparer ma voiture ?"
Raven :" Je pourrais, effectivement, mais ce ne sera pas gratuit."
Clarke :" Je n'ai pas pris beaucoup de.."
Raven :" Oh non non, je ne parlais pas d'argent"
Clarke :" Je n'ai pas l'intention de coucher avec toi !" m'offusquais-je
Raven :" Alors je ne parlais pas non plus de ça mais ravie de voir que tu rejettes mon corps de déesse" répondit-elle, mimant une figure triste ce qui me fit, pour la première fois depuis un moment, esquisser un sourire.
Raven :" Bon, quoi qu'il en soit, écarte toi de là avant de tuer cette beauté et regarde faire la professionnelle"
Me mettant sur le côté, je regardais la jeune fille travailler, avec ce léger froncement de sourcils montrant sa concentration. Dix minutes plus tard elle s'écriait :

Raven :" Tadaaaaaaa, elle va rouler comme au premier jour comme ça, vas-y démarre qu'on voie un peu ce qu'elle a dans le ventre !"
Je m'éxécutais et, à peine eu-je tourné la clé, que le moteur vrombissait comme la première fois où mon grand-père était arrivé chez nous à son bord et me l'avais confiée. Cette pensée réchauffa mon coeur meurtri et, remerciant d'un sourire la jeune hispanique, je m'apprêtais à démarrer quand celle-ci m'arrêta.

Raven :" Attends moi là, tu vas pouvoir me rendre le service que tu me dois."

Intriguée, je patientais néanmoins, regardant l'ingénieure retourner dans le petit local de la station essence avant d'en revenir quelques minutes après avec un sac à dos semblable au mien qu'elle jetait sur les sièges arrières.

Raven :" Voilà, on peut partir à l'aventure !
Clarke : Désolée mais je voyage seule
Raven : eh bien plus maintenant, je viens de démissionner pour toi alors roule avant que le soleil se couche et qu'on doive dormir dans ton vieux taco !
Clarke : Je suis sûre que t'avais même pas de patron là-dedans
Raven :  Arrête un peu de minimiser les efforts que je fais pour toi et roule" me répondit-elle en souriant.

À ces mots, je faisais à nouveau vrombir le moteur et nous partions ensemble vers une destination qui nous était encore inconnue.
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Heyyy, nouveau chapitre pour la fiction, j'ai essayé de le faire plus long que les autres, dites moi ce que vous en pensez 😉

Again.◾️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant