Chapitre 31

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«But you didn't know all the ways I loved you»

...:" Clarke ! Clarke ! Regarde moi !"

Je bougeais enfin la tête, mes yeux rencontrant ceux de Raven, tandis que j'espérais secrètement que ce soit quelqu'un d'autre.

Raven :" Tu peux pas rester là, t'es trempée, allez viens, lève toi !"

Je restais à terre, je ne me rendais même pas compte que mes vêtements étaient maintenant trempés par la pluie, je ne sentais même plus le froid qui parcourait ma peau. Je sentais seulement les larmes qui coulaient encore, par centaines, sur mon visage. Les bras de Raven me tiraient vers le haut mais pourtant, je ne pouvais pas me lever. Je restais là, assise par terre au milieu de ce parking, à pleurer ma haine contre moi-même.

Raven :" Clarke...
Clarke : Je l'ai perdue Rav'...je l'ai perdue...
Raven : Bellamy et Octavia sont retournés au chalet voir si elle y était. Tu lui parleras, ça va s'arranger Blondie.
Clarke : Elle a raison. Je ne lui faisais pas confiance alors qu'en vérité c'est moi qui lui ai brisé le coeur.
Raven : Je ne dis pas que ce que tu as fait est bien..mais vous vous aimez. Tu l'aimes et elle t'aime, elle a été blessée mais elle est toujours là."

Je tournais mon visage vers le sien, ma vue brouillée par les larmes.

Clarke :" Et si elle n'était plus là ?
Raven : Ce n'est pas en restant là que tu le sauras, allez viens, on rentre, tu vas tomber malade."

J'acquiesçais et me levais avec son aide. La voiture était toujours là, ils avaient dû rentrer à pied. Raven m'y installa, m'attacha, étant incapable d'effectuer le moindre mouvement.
Elle contourna le véhicule et s'installa au volant pendant que ma tête était toujours tournée vers la fenêtre. Le moteur démarra et nous nous dirigeâmes vers le lieu que j'appréhendais de retrouver.

Nous nous garions quelques minutes plus tard et encore une fois, ce fût Raven qui vint m'ouvrir la portière et m'aidait à descendre. Aucune lumière de ressortait du chalet, comme si il n'y avait personne à l'intérieur. Comme s'il ne vivait pas. Il était pourtant rempli de vie quelques heures auparavant.

Nous approchions de la porte d'entrée et Raven actionna la poignée. Le chalet était bien plongé dans le noir, aucun bruit n'en sortait. Nous entrions et découvrions un désastre. Tout le salon était sans dessus dessous, la table était renversée au sol, tout ce qui se trouvait sur les meubles était à terre. Si je ne savais pas ce qu'il s'était passé, j'aurais cru à un cambriolage. Un bruit se fit entendre dans les escaliers et mon coeur s'accéléra et je me dirigeais en bas des marches. Un visage apparu. Celui d'Octavia. Suivi de celui de Bellamy. Les deux semblaient désespérés, comme s'ils étaient effrayés de ce qu'ils venaient de voir.

Lexa n'était pas avec eux.

Clarke :" O-Où est-t-t-elle ?
Octavia : Clarke..."

Je n'en attendais pas plus et montais les marches quatre à quatre, les bousculant au passage. Il fallait que je la voie. Que je lui explique. J'avais besoin d'elle.

J'arrivais devant notre chambre et ouvrais la porte d'un coup.

Vide. La chambre était aussi vide que le salon. Aussi vide que la salle de bain. Seuls des objets jonchaient le sol. Je relevais la tête et c'est là que je le vis. Le placard était ouvert en grand et à l'intérieur, seulement mes habits. Elle avait tout emporté. Il ne restait plus aucune trace de celle que j'aimais dans cette pièce sinon le raz de marée qu'elle avait créé. Le miroir était brisé, les morceaux étalés sur le sol, un trou ornait maintenant l'un des murs.

Elle était partie. Lexa était partie, loin de moi et ça, par ma faute. La seule fille que j'aie aimé à ce point, la seule qui aie réussi à panser mes plaies s'était enfuie loin de moi.

Je m'effondrais à nouveau contre le sol, un cri de désespoir traversant ma gorge avant que mes oreilles ne se bouchent. Je n'entendis ni le bruit de la porte qui volait, ni celui des pas de mes amis qui accouraient vers moi. Mon monde venait de s'écrouler. À nouveau. Et plus rien ne pourrait le reconstruire sinon une personne. J'avais besoin d'elle. J'avais besoin qu'elle soit à mes côtés. Les larmes dévalaient mon visage sans s'arrêter, ma respiration se saccadait, je paniquais. Je paniquais parce que je me rendais compte à quel point cette fille que je ne connaissais que depuis quelques mois m'était vitale, à quel point j'avais reconstruit mon monde autour d'elle et à quel point il s'écroulait dès qu'elle partait. Elle ne pouvait pas partir. Elle ne pouvait pas me quitter comme ça. Je ne l'accepterai pas, ni aujourd'hui ni jamais. Je l'aimais, elle m'aimait, elle ne pouvait pas être partie loin de moi sans un regard en arrière.

Qu'est-ce que j'avais fait ? Qu'est-ce qui avait bien pu me passer par la tête quand mes mains s'étaient glissées dans les cheveux d'une autre fille, que j'avais laissé cette même fille toucher le corps qui n'appartenait qu'à cette qui avait déjà volé mon coeur ?
Elle m'avait prouvé qu'elle pouvait être celle qui reconstruirait mon monde et je venais de détruire le sien. Je me maudissais, maudissais cette soirée, maudissais cette fille, maudissais Lexa.

Des pleurs, des bras autour de moi et puis plus rien, le noir.

Je me réveillais, me tournais vers Lexa pour me blottir dans ses bras mais cette fois, je ne sentis que du froid. Un froid qui inonda mes veines jusqu'à arriver à mon coeur pour le glacer à son tour. Je revoyais son visage, ses larmes qui coulaient à cause de moi et les miennes ne tardèrent pas à en faire autant. Qu'est ce qui pourrait être plus pathétique que de pleurer au réveil ? J'étais pathétique, je le savais, mais je ne pouvais faire autrement. Je n'avais tout simplement envie de rien. Ni de manger, ni de voir le reste de mes amis, ni de me lever de ce foutu lit froid.

Je serrais son oreiller dans mes bras dans l'espoir de sentir son odeur mais quand, enfin le parfum enivra mes narines, il ne me fit que pleurer de plus belle. Elle était partie loin de moi et avait passé la nuit dehors. Je ne savais pas ce qu'elle faisait, où elle était, avec qui et ça me rendait folle. J'avais peur pour elle. Le froid se faisait de plus en plus tenace et je ne pouvais l'imaginer seule, dehors. Rien que cette idée me brisait le coeur. J'imagine que je méritais cette douleur. Je n'avais pas la force de me lever, je voulais rester dans ce lit toute la journée et toutes celles qui viendraient où elle ne serait pas avec moi. À quoi bon faire comme si je vivais alors que j'avais perdu tout ce qui m'importait ?

Je fermais les yeux, dans l'espoir de me rendormir et ainsi, de mettre fin à ces pensées qui me hantaient. Comme pour m'anéantir, les images de notre rencontre, du premier sourire qu'elle m'avait accordé, du soir où elle m'avait tenue dans ses bras, de notre premier baiser, le souvenir des battements de mon coeur qui s'accéléraient quand elle était près de moi et qui aujourd'hui battait seulement pour donner un semblant de vie à mon corps me revinrent.

La douleur me broyait le coeur. Le manque me lacérait la peau. Les larmes creusaient mon visage. Mon coeur criait qu'elle revienne. Mais elle n'était plus là, elle ne serait jamais plus là.

Lexa était partie, aussi vite qu'elle était arrivée et rien ne pourrait la faire revenir.

Again.◾️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant