Tous les regards étaient braqués sur elle. Le téléphone resté dans sa main, elle semblait sur le point de s'écrouler. Alors nous attendions. Un signe, un mot, quelque chose pour nous rassurer, nous dire que tout allait bien, que cette journée resterait parfaite, qu'on pouvait vivre plus d'une journée sans être accablés d'un nouveau problème. Mais rien ne venait. Son visage restait pâle. Sans vie.
Clarke :" Je..j'ai eu le directeur de mon école d'Art au téléphone. Je suis absente depuis trop longtemps...ils vont me virer si je n'y retourne pas..."
Et alors que nous avions tous repris une respiration, heureux que ce ne soit pas un coup de téléphone annonçant que nous avions perdu quelqu'un, ses mots sonnèrent comme un coup de tonnerre dans le ciel.
Clarke :" Je retourne à Brooklyn."
Comme une onde de choc, la peine se répandit dans le chalet à la vitesse de la lumière. Elle ne laissait aucune autre alternative, elle ne laissait aucun espoir être. Elle allait partir et c'était déjà décidé.
Raven :" Qu-Quand..?
Clarke : Demain...matin..ils ont réservé un des premiers vols..j'imagine que j'ai de la chance qu'ils acceptent de payer le voyage..
Bellamy : J'imagine qu'il n'y a pas d'autre choix n'est ce pas ?
Clarke : Le directeur a tout fait pour me garder le plus longtemps possible, disant au conseil que j'étais un de ses meilleurs éléments mais ça fait 3 mois que je n'y vais plus, ils ne lui ont pas laissé le choix...soit je reviens dès la semaine prochaine, soit je dis adieu à tout ce dont j'ai rêvé pendant des années..."Tout le monde se leva de sa chaise et vint, en silence, serrer Clarke dans ses bras. Un câlin de groupe. Une étreinte pour se montrer combien on s'aime, une étreinte pour se dire merci de tout ce que l'on s'est apporté, une étreinte pour se dire au revoir, une étreinte pour pouvoir supporter la douleur tous ensemble. Personne ne parlait, seules les larmes coulaient sur les joues de tous, terminant leur chemin sur les épaules de leur voisin. C'était ça l'amitié. C'était rencontrer des gens, vivre des choses que vous n'auriez jamais pensé vivre à leur côté, s'aimer, se déchirer puis pleurer quand l'autre part parce qu'on se rend compte que la vie ne nous laisse pas le choix et que ces moments de rêve que l'on a passé ensemble n'étaient que temporaires. Il serait fou de penser pouvoir vivre toute sa vie dans la joie, dans la bonne humeur, aux côtés de ceux qu'on aime. Nous ne sommes pas dans un conte que l'on lit à un enfant avant qu'il s'endorme pour lui faire croire que la vie est belle, qu'un jour il sera heureux pour toujours, qu'il aimera et sera aimé jusqu'à la fin parce que c'est comme ça que c'est écrit. La vie n'est pas un conte, et nous nous en rendions compte à cet instant.
Clarke :" Je ne veux pas partir..je...j'ai tellement besoin de vous..
Raven : Eh Blondie, tu vas continuer ton rêve, tu vas montrer à tous les autres que tu n'as pas besoin d'être là tous les jours à écouter de vieux profs qui puent te raconter comment Dalí s'est coupé l'oreille pour être la meilleure. Tu mérite le meilleur, tu mérites de vivre ton rêve, alors ne pleure pas pour nous. On se reverra, je te le promets."Clarke hocha la tête, les pouces de son amie balayant les larmes qui coulaient sur son visage. Elle avait connu les meilleurs moments de sa vie ici, avec les meilleures personnes qu'elle aurait pu rencontrer. Pourtant il était temps. Temps de rentrer à la vie normale, de retrouver son loft, retrouver les décors de Brooklyn qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Retrouver sa vie. Sortir de son rêve. Affronter ses démons.
Après être restés quelques minutes de plus dans les bras les uns des autres, tous décidèrent de débarrasser la table, dans une ambiance totalement contraire à celle qui avait accueilli leur début de repas. Puis ils montèrent dans la chambre de Clarke, l'aidant à rassembler ses affaires, à rassembler ses souvenirs avant qu'elle ne laisse un vide.
Clarke :" Au moins j'en aurais profité pour refaire la déco de la chambre"
Ils riièrent. Parce que c'était tout ce qu'il leur restait pour ne pas fondre en larme. Rire. Rire comme ils avaient fait pendant des semaines ensemble. Rire parce que si une larme coulait sur leur joue, ils pourraient toujours dire que c'était une larme de joie. Personne n'était dupe pourtant, une fois qu'elle aurait passé la porte, les rires s'arrêteraient et plus personne n'aurait à faire semblant. Ils pourront pleurer sans se retenir, se réconforter les uns et les autres et finir par se dire que ce n'était qu'un au revoir. Que là-bas, à plusieurs centaines de kilomètres, une jeune blonde les attendrait et qu'ils se retrouveraient tous un jour pour vieillir ensemble. Une once d'espoir que le conte puisse exister.
Petit à petit, les habits disparaissaient de l'armoire, la salle de bain retrouvait sa neutralité, Clarke s'en allait. Et puis il ne suffit que de quelques minutes de plus pour la chambre soit vide. Pour que tout ce qu'ils avaient partagé soit enfermé dans deux petites valises. Alors ils s'asseyèrent sur le lit, sans que personne n'ose parler. Tous avaient compris, ils ne pouvaient plus revenir en arrière, la machine était lancée et ils avaient juste à l'accepter.
Bellamy :" Merci d'avoir essayé de rentrer par effraction dans mon chalet."
Un sourire apparu sur le visage de la blonde et elle se tourna vers le garçon qui avait été son meilleur ami pendant cette aventure. Sans répondre, elle le prit dans ses bras et le serra du plus fort qu'elle pouvait, comme pour tatouer l'empreinte de ses muscles sur son corps.
Clarke :" Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Je ne l'oublierai jamais.
Bellamy : Je ne t'oublierai jamais."Puis elle se tourna vers celle qui avait été le début de ce périple.
Clarke :" Merci de m'avoir permis de vivre tout ça et de l'avoir vécu avec moi.
Raven : On se reverra Clarkie. Je te le promets. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça."Et enfin elle se tourna vers celle qui avait toujours été là pour l'épauler. Celle qui l'avait soutenue coûte que coûte.
Clarke :" Merci O'. Je n'aurais jamais pu rêver mieux que de rencontrer une amie comme toi.
Octavia : Sois heureuse Clarke. Tu le mérites plus que tout le monde."Le silence repris sa place, laissant seulement les battements de leur coeur se faire entendre dans la petite pièce où ils s'étaient tous rassemblés.
Enfin, jusqu'à ce que quelqu'un n'ose poser la question qui tournait dans tous les esprits mais que chacun gardait pour soit.Bellamy :" Tu vas lui dire ?"
Il n'y avait pas besoin de précision. Chacun des membres du groupe qu'ils avaient formé savait de qui il parlait. Alors Clarke prit une grande inspiration, comme pour calmer le stress qui montait en elle dès qu'elle y pensait. Devait-elle lui en parler ?
Clarke :" Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Je n'ai pas envie de la voir revenir seulement pour me regarder partir. Et...j'aimerais que...si vous la recroisiez un jour..que vous ne lui dites rien. On vivra mieux chacun de notre côté.
Tous hochèrent la tête et promirent à la blonde de respecter sa décision. Ils se rendirent chacun leur tour dans leur chambre respective, laissant la nuit emporter la douleur qui leur broyait le coeur et l'appréhension de la journée suivante.
Dans le calme de la nuit, le sommeil emporta chacun des habitants du chalet. Chacun, sauf une. Et sans en avertir qui que ce soit, elle ouvrit la porte de sa chambre descendit en bas, ouvrit la baie vitrée, se rendit sur le balcon et fit ce qu'elle n'aurait jamais pensé faire. Trahir l'une des personnes qu'elle aimait le plus.
...:" Allô ?
Octavia : Ne me fais pas regretter ce que je suis en train de faire."
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Again.◾️
Lãng mạnUne seconde, une minute, et puis tout s'écroule. Le 12 août 2016, l'avion en partance de Paris pour Washington se crash dans les entrailles de l'Atlantique. À bord, Abby, Jake et Mia Griffin, venus rendre visite à leur fille et soeur, Clarke. Une se...