La vengeance de la chaise

Crise

Je partis rejoindre Jun tant qu'il était encore dans mon champ de vision et lui attrapait la manche pour qu'il m'attende, sauf qu'il se dégagea d'un coup et continua son chemin en m'ignorant.

-Jun ! Attends-moi ! L'interpellais-je, mais il ne m'écouta pas et continua d'avancer.

À la façon dont il marchait, il avait l'air plutôt énervé alors j'arrêtais de cherchais à obtenir une réponse de sa part et on finit par le faire le chemin ensemble, mais en silence.
Arrivait au parc, on vit Samuel assit sur un banc entrain d'écouter de la musique sur son téléphone. Jun lui sauta directement dessus

-S'il te plaît, laisse moi souffler un peu. J'ai besoin de réfléchir, lui dit-il d'une manière ennuyé.
-Est-ce que...ça va ? Lui demandais-je hésitant.

-Oui, me répondit-il faiblement.

Jun le prit dans ses bras et je me sentis extrêmement mal à l'aise, et surtout de trop.

-Je sais vraiment pas si je dois quitter l'agence, soupira-t-il, j'ai de plus en plus mal à la tête en ce moment.

-Tu prends toujours tes médicaments ?

Des médicaments ?

Il fit non de la tête avant de lui dire qu'il n'aimait pas les prendre d'un ton qui me faisait de la peine, puis il posa sa tête contre son épaule en soupirant.

-J'ai envie de mourir...

-On va faire l'exercice de respiration qu'on fait quand je suis chez toi, d'accord ?

Ils se redressèrent tout les deux pendant que je les observais curieux de savoir quel était ce fameux exercice. Jun se mit à respirer plus fort que la normal et Samuel cala sa respiration sur la sienne.

-Vas-y Samuel, répète après moi, tout va bien, lui dit-il.

-Tout va bien, puis après un temps d'attente, il continua, tout irait mieux si ce n'était pas pareil, si les choses étaient différentes...

Il avait presque soufflait la fin de sa phrase, je n'étais même pas sûr de l'avoir comprise. Mais ce que je vis tout de suite après ne me rassura en aucun cas. Il afficha un visage émerveillé, comme s'il venait d'un coup d'avoir la révélation de sa vie.

Jun et moi nous regardions inquiets, et au moment même où je reportais mon attention sur Samuel, il était sur son téléphone visiblement entrain d'écrire un message. Jun se pencha pour voir à qui il écrivait et lui arracha d'un coup en s'écriant

-Non Samuel !

Il le regarda totalement choqué. Jun lui tenta de retrouver son calme et continua d'une manière plus douce

-Vernon ne fait pas partie de ta famille, lui dit-il en lui rendant son bien.

Je le regardais avec incompréhension.

-Il vient de dire à l'agence que Vernon était son frère.

-Quoi ?!

Samuel se prit la tête entre les mains et se pencha en avant pour fixer le sol.

-Tout est de sa faute, tout est de sa faute,...

Il se mit à se le répéter en se balançant vers l'avant puis vers l'arrière.

-Il est entrain de faire une crise, il vaut mieux que tu me laisse gérer ça. Tu n'as qu'à aller rejoindre Vernon. Je pense qu'il s'inquiète.

-Tu es sûr que ça va aller ?

-Oui, ne t'en fais pas.

J'acquiesçais et me mis en chemin absolument pas rassuré lorsque j'entendis au loin Jun criait « Arrête ! »

Je me retournais et le vis lui arracher une nouvelle fois son téléphone de ces mains.