La vengeance de la chaise

Jun

De Samuel à Vernon :

Je suis tellement désolé.

De Samuel à Vernon :

Je t'aime toujours tu sais.

De Samuel à Vernon :

Répond s'il te plaît.

De Samuel à Vernon :

Si tu savais comme je m'en veux, je ne savais pas qu'il passerait ce soir.

De Samuel à Vernon :

Je te promets que j'allais tout te dire.

De Samuel à Vernon :

Vernon...

Et il y en avait encore une bonne vingtaine comme ça.
Je poussais un soupir en défilant mon fil d'actualité dont les ¾ était remplies par Samuel.

-Tout va bien ?

Je me retournais vers mon petit ami qui venait de débarquer dans la cuisine, il prit un croissant posé sur le meuble avant de venir s'asseoir à ma droite, à la table du salon.

-Samuel t'as envoyé un message ? Enchaîna-t-il.

-Ouais, et pas qu'un, répondis-je en lui tendant mon téléphone, regarde par toi-même.

Il prit mon téléphone entre ses mains et fit défiler mes notifications.

-Ah ouais ! Puis il fronça légèrement les sourcils et m'indiqua un message, Il parle de son petit ami ?

J'acquiesçais et repris mon téléphone pour continuer à lire les messages.

-Tu vas le rappeler ? Me demanda-t-il entre deux bouchées de croissant.

Je reportais mon attention sur lui et constata qu'il avait une multitude de miettes autour de son visage.

-Tu manges vraiment comme un porc, pouffais-je tout en enlevant à l'aide de mon pouce les restes de miettes autour de ses lèvres.

Il s'empourpra face à mon geste mais ne me repoussa pas, loin de là.

-Oui, je compte le rappeler mais plus tard, peut-être ce soir.

-Bonne idée. Puis il me regarda d'un air interrogateur, mais alors, est ce qu'on peut dire qu'il va mieux ? Enfin je veux dire par rapport à avant, quand tu allais le voir.

Je pris une profonde inspiration tout en réfléchissant à sa question. Je me grattais la nuque et me décida à lui répondre.

-J'en sais trop rien, le fait qu'il se soit trouvé un petit ami est une bonne chose, mais il me dit dans les messages qu'il m'aime toujours... Je déglutis n'osant pas trop poursuivre ma pensée.

-Ouais, souffla-t-il, il pourrait très bien sortir avec lui juste pour te rendre jaloux.

-Hm.

Je voyais bien à son visage que ça l'affectais quand même un minimum, alors je me levais et le prit dans mes bras. Il répondit à mon étreinte et je le sentis sourire contre mon épaule. Nous restâmes un petit moment comme cela, lorsque nous entendirent quelqu'un rentrer dans le dortoir.
Instinctivement, nous nous séparâmes l'un de l'autre pour voir qui venait de pénétrer dans le salon.

-Coucou !

-Salut Jun !

-Yup.

-Alors, comment ça va depuis hier Vernon ? Me demanda-t-il avec un énorme sourire, Tu es bien rentré ? Je suis désolé, je n'ai pas pensé à t'envoyer de message, continua-t-il tout en enlevant son manteau.