"A mes fils perdus"

203 26 45
                                    

Disclamer : les personnages sont issus du jeu video Detroit:become human et sont la propriété exclusive de Quantic Dream.

« à mes fils perdus »

« Putain mais où est-ce qu'il est encore passé ?! »

Fowler s'impatientait. Il avait déjà appelé huit fois sur le portable d'Anderson et envoyé deux de ses hommes écumer la ville afin de retrouver le vieil inspecteur. Mais il n'avait toujours pas de nouvelle de l'officier de police. A croire que plus il essayait de lui sauver la mise, plus Hank prenait plaisir à plonger. L'homme soupira. Il savait qu'il aurait dû laisser tomber il y a longtemps, mais il n'arrivait pas à s'y résoudre. Il s'accrochait désespérément à l'espoir de retrouver dans ce vieil ours mal léché et alcoolique une étincelle de l'excellent policier et ami qu'il avait connu. Et pendant un temps, il y avait presque cru. Lorsque ce jeune androïde était entré dans la vie de Hank, quelque chose avait changé en lui, lentement. Il semblait s'apaiser, chaque jour un peu plus. Il retrouvait son sourire. Il tempérait son caractère. Et, lors d'instants aussi brefs qu'intenses, son visage semblait un peu moins vieillit par la colère et la fatigue. Hank revenait. Connor n'avait pas seulement apporté une grande aide au département de police sur les affaires concernant les déviants, il avait aussi tendu une main à Hank, et, en à peine quelques jours, il avait accompli plus avec cette tête de mule que Folwer et ses hurlements durant ces dernières années. C'était d'ailleurs pour ça que, finalement, Jeffrey s'était démené comme un malade pour ne pas que le lieutenant perde sa plaque après avoir agressé cet enfoiré de Perkins. Il avait pris de grands risques et engagé sa propre carrière dans cette affaire. Et tout ça pour quoi ?

« J'en ai ras-le-bol de ses conneries ! Reed, rencarde-toi avec la scientifique ! »

Mais alors qu'il s'apprêtait à passer un neuvième coup de fil incendiaire à son lieutenant, ce dernier arriva en titubant légèrement. Folwer sentit sa colère gagner encore du terrain. Mais elle était tempérée par la pitié que lui inspirait l'alcoolique. Non, décidément, il devait apprendre à laisser tomber. On ne ranime pas un cadavre en décomposition.

« TU ETAIS OU ? Ça fait deux heures Hank, deux putains d'heures qu'on te cherche dans tous les bars ! Tu es lieutenant de police bon sang, continue comme ça, et tu auras tout le loisir de vider tes bouteilles sous un pont ! Alors bouge ton cul et mets-toi au boulot ! »

L'intéressé fit un signe d'agacement à son supérieur avant de répondre sur un ton contrarié :

« ça va Jeffrey ! Me les brises pas ok ? C'est pas le jour... c'est vraiment pas le jour. »

Fowler tiqua. Un an... cela allait bientôt faire une année que toute cette pagaille avait commencé. Il n'avait plus exactement les dates en tête, mais il se rappelait parfaitement du froid de ce mois de novembre dernier. Et il se souvenait aussi d'avoir envoyé l'androïde le plus coincé au monde écumer les bars à la recherche de son futur coéquipier.

« C'était aujourd'hui, c'est ça ? »

Le principal intéressé fit semblant de ne pas avoir entendu, occupé à analyser le cadavre d'un homme d'une cinquantaine d'années. Folwer insista.

« Ce soir, t'étais au Jimmy's bar, hein? Merde Hank, arrête tes conneries, c'était qu'une putain de machine. »

Hank ferma les yeux et serra ses poings de colère. C'était qu'une putain de machine. C'était tout ce que les gens trouvaient à dire en général pour essayer d'apaiser sa peine. Ouais, une machine, c'est ça. Une machine qui savait sourire, douter, espérer, et qui avait rit, ce jour-là, dans ses bras, lorsque après cette révolution, il l'avait serré si fort contre lui. Putain ce rire si timide, comme un petit grelot, il lui avait donné la chair de poule. Et dans le froid matinal, ça l'avait réchauffé. Alors oui, c'était qu'une machine, mais une machine mille fois préférable aux humains. Le vieil inspecteur se releva et adressa un regard noir à son supérieur suivi d'un magnifique doigt bien haut.

"Frontières" [DBH]- fic terminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant