Chapitre 25

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Café. Il me faut du café.
Je regarde l'eau bouillir sans trop penser, sans trop bouger. Punaise, j'ai envie de mourir. Ce matin je me suis réveillé hyper tôt, et je suis épuisé mais je n'ai pas réussi à fermer l'oeil quand je suis retourné dans le lit.

Un enfer est un trop joli mot pour décrire la bulle dans laquelle je suis. Je soupire, et au même moment des mains se posent sur mes hanches, me faisant sursauter, puis un menton s'appuie sur mon épaule.

- Alors, de qui est-ce que tu as rêvé ?

Je roule des yeux.

- Bonjour à toi aussi. Ça va ? Oui merci ça va aussi.

Je sens Caleb sourire dans mon épaule et j'aurais bien roulé des yeux une deuxième fois mais je les ai roulé trop fort la première fois et maintenant j'ai un peu mal. Fichu Caleb, me faire du mal avec la moindre de ses actions.

- Oui, enfin, t'as rêvé de qui du coup?

Je souffle. Plus grossier y'a pas. Mon eau est enfin prête, je pousse Caleb sur le côté afin de prendre une petite tasse dans les tiroires. Mais bien sûr c'est sans compter sur sa lourdeur légendaire.

Tandis que je me penche, je le sens se coller à moi par derrière. Je puise dans  ce qu'il me reste de volonté dans la vie pour l'ignorer.

- Tu ne m'as pas répondu.

Et je ne compte pas le faire. Je me redresse et dispose ma tasse sur le plan de travail comme si de rien n'était. Je me sert en espérant que cet idiot ne me bouscule pas. Bien heureusement il ne le fait pas.

Une fois mon café prêt je prend quelque biscuits au spéculos histoire d'avoir quelque chose de consistant dans l'estomac parce que selon mon emploi du temps j'ai deux heures de philosophie qui vienne et franchement mes neurones ne sont pas prêts à fonctionner.

Surtout pas pour étudier des questions du type "l'oméga peut-il être libre ?" ce qui aurait pu être une très bonne question si je ne savais pas que c'était simplement un autre prétexte de la société pour nous rabacher que les omégas sont des êtres inférieurs aux alphas physiquement et intellectuellement et que par conséquents ils avaient besoin de gouvernance et de protection.

Et après on se demande pourquoi mes nerfs lâchent en ce moment. L'école -au moins l'école- est censée être neutre sur ces questions. Mais non. Quelqu'un a inventé la philosophie.

Je retiens un soupire en me retournant pour me retrouver face à Caleb qui me regarde en fronçant les sourcils. Je tente de le contourner, sans succès.

- Caleb qu'est-ce que tu fais ? Soufflai-je, exaspéré.

- Et mon café ?

- Quoi ton café ?

- T'es censé m'en faire un.

Je pose ma main sur ma hanche, outré.

- Ah, je ne savais pas que je travaillais ici, où est mon salaire ?

Il me fixe pendant quelques secondes comme si j'étais la personne la plus ennuyeuse du monde puis soupire en se retirant de mon chemin.

- Tu peux pas faire les choses sans t'embrouiller avec les autres...C'est bon vas boire ton café, je vais faire le mien.

J'ouvre la bouche pour répliquer mais finis par abandonner et me met à avancer vers la salle à manger.

Je m'installe à table, me laissant tomber sur la chaise lourdement.

J'étais prêt à me disputer avec lui. Sur quoi ? Ça, j'en sais absolument rien.

Tu devrais faire des efforts.

Take Me HighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant