Chapitre 32

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PDV Ezra

Quelques semaines plus tôt

Je me laisse glisser contre le mur, tentant de retrouver une respiration régulière.

Pourquoi ?

Une question que je me pose tous les jours et je n'ai jamais de réponse.

- Uhm, ça va ?

Punaise, je croyais qu'il n'y avait plus personne. Je lève les yeux lentement, très lentement. Un beau type qui n'a pas l'air trop méchant me fixe avec une mine inquiète. Je secoue la tête et regarde devant moi.

- C'est rien. Un peu craqué. Oméga, vie de merde, tout ça...enfin tu dois pas connaître t'as pas l'air d'en être un.

Le type rigole et s'accroupit devant moi. Génial, je suis enceint, en voie de déscolarisation et un cas social maintenant.

- Non, en effet. Je ne connais pas grand-chose à la vie d'oméga, j'en suis l'opposé même. Et ça peut te paraître bizarre, je sais, et je te promet que je ne dis pas ça pour te manipuler -comme d'autres- ou quoique ce soit...mais je me fiche un peu que tu sois un oméga, alors, si ça ne te dérange pas maintenant, veux-tu bien me dire ce que tu as ? Je peux peut-être t'aider tu sais.

Je souffle.

- Voyez-vous ça, quel gentil alpha. Et tu penses que je vais te croire, c'est ça ? Vous nous battez, nous baisez pour nous faire des petits monstres et nous déscolariser, et une fois qu'on est bien détruit et fatigué vous nous tuez, on connaît ça va ; pas la peine de faire semblant. Et puis d'abord j'ai pas besoin d'aide.

Il soupire et s'assoit en tailleur. Sérieusement ?

- Donc, t'es enceint et tu vas être déscolarisé ?

Je lui lance un regard noir.

- Pars ou je pars.

- Je m'excuse sincèrement pour ce qu'il t'arrive. Mais je ne comprend pas pourquoi tu dois être déscolarisé ? Ta grossesse n'a pas l'air si avancée ?

- Oui bah ça c'est parce que je suis maigre. Enfin, étais.

- Tu peux toujours en discuter avec ton alpha ?

- Discuter !? Avec Caleb ? Mais de quoi ? De coups de poings ? T'es drôle toi, laisse moi vivre. Et puis d'abord ce gosse à la con j'en veux pas. Je vais me jeter dans les escaliers tiens, on dit que ça tue bien les graines de ce type.

Il grogne, me faisant sursauter et me prend la main. Je tente de la retirer, mais il la tient fermement et quand je lève les yeux sur lui, il me foudroie presque du regard.

- Ne dis pas ça. Peu importe qui te l'a donné, peu importe les problèmes que tu as, une vie est une vie. Elle est précieuse, elle est importante. Et c'est ce que tu es entrain de créer. C'est la chose la plus magnifique du monde et oui ça en a pas l'air là, mais tu verras que tu vas te mettre à aimer et chérir cette partie de toi. Donne à ce futur bébé, ce futur enfant, ce futur adolescent, ce futur adulte d'exister. Donne lui la chance de voir la lumière du jour, de danser dans les parcs, de jouer. C'est pas de sa faute. Ma mère a failli m'éliminer aussi, mais je suis bien content d'être en vie maintenant.

Je reste abasourdi pendant quelques secondes, puis j'enlève ma main qu'il a enfin desserré. Je me lève sans un mot et ramasse mes affaires.

- Je m'appelle Sasha, et toi comment tu t'appelles ?

Je serre les dents et ouvre la porte de la pièce.

Take Me HighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant