Françoise Dupatel, vêtue d'un tenue de tweed et porteuse d'un sac à main, arrive au commissariat et est accueilli par Tricard dans le bureau du commissaire. Tandis que Marlène tape à la machine, le commissaire-divisionnaire invite l'institutrice à s'asseoir. Cette dernière lui dit immédiatement :
- J'espère que vous ne m'avez pas fait venir ici pour rien, commissaire-divisionnaire.
- Ne vous en faîtes pas, chère madame...
- Mademoiselle. J'y tiens.
- Très bien, mademoiselle. Je vous ai fait venir ici parce qu'on a retrouvé votre voisin.
- Je le sais déjà. Par les journaux.
- Ah oui, c'est vrai que les nouvelles vont vite.
Mlle Dupatel le regarde avec sévérité. Tricard, pris d'un soudain malaise, détourne le regard vers un dossier. Il le prend et l'ouvre, comme pour le consulter.
- Vous connaissiez bien Hugo Difoisis ? demande-t-il.
- Pas vraiment. Quand on se rencontrait, on se disait bonjour, comme n'importe qui de bien élevé. Est-ce tout ?
- Pas vraiment. D'après votre témoignage, des personnes ont enlevé votre voisin. Je me trompe ?
- Non. C'est ce que j'ai dit, et je maintiens cette déclaration.
- Excusez-moi de vous dire ça, mais... il semble que votre déposition soit...
- C'est aussi compliqué pour vous de parler ?
À ce moment-là, Tricard préfère discuter avec la jeune Juliette Martoin plutôt que continuer à parler avec cette vieille chouette. Mais il doit le faire s'il veut libérer des innocents et arrêter un meurtrier.
- Ce que j'essaie de vous dire, c'est que vous avez fait un faux témoignage.
L'institutrice se lève d'un seul coup. Ses mains serrent plus fort son sac à main.
- Insinuez-vous que je suis une menteuse ?
- Eh bien... oui, répond Tricard en s'enfonçant de plus en plus dans le fauteuil du commissaire.
- C'est tout simplement scandaleux ! Tout simplement scandaleux ! Moi, une mademoiselle respectable, accusée de la sorte ! Vous allez avoir de mes nouvelles !
Mlle Dupatel s'apprête à sortir quand Marlène prend la parole :
- Votre voisin est parti de son plein gré.
Mlle Dupatel s'arrête. Elle se tourne vers la secrétaire blonde et lui dit :
- Vous n'étiez pas là. Vous ne pouvez pas le savoir.
- Bien sûr que si, parce que...
- Parce que ?
- Parce que je l'ai croisé. Et on a même discuté.
L'institutrice s'approche de Marlène et lui demande :
- Vous le connaissiez ?
- Eh bien... oui, oui. On était amis depuis tout petit.
Mlle Dupatel la regarde fixement avant de retourner s'asseoir.
- J'avoue, commissaire-divisionnaire. J'ai menti.
- Donc, vous revenez sur votre déposition ?
- À votre place, je ne ferais pas le malin. Maintenant, je vais vous dire la vérité.
- Je vous écoute.
- Hier, j'ai vu mon voisin sortir précipitamment de chez lui. Comme cela m'a intrigué, je lui ai demandé ce qui se passait. Il m'a alors supplié de raconter une histoire absurde d'enlèvement.
- Pourquoi avoir accepté ?
- C'est vrai qu'une personne comme moi n'aurait habituellement pas accepté de faire un faux témoignage. Mais j'avais une dette envers lui. Un jour, il a sauvé ma réputation à cause d'une rumeur qui disait que je couchais avec le directeur. Alors, j'ai accepté de faire un faux témoignage.
- Vous savez qu'un faux témoignage peut avoir de lourdes conséquences, mademoiselle ?
- J'en ai conscience. Mais c'était dette pour dette. Mon grand-père tenait à ce principe. Je peux y aller, maintenant ? J'ai beaucoup de choses à faire, et je tiens à ne pas être en retard.
- Eh bien, allez-y, je ne veux pas vous retenir.
L'institutrice se lève et quitte le bureau. Marlène quitte son poste pour aller vers Tricard.
- Bravo. Vous avez réussi à la faire avouer.
- Tout le mérite vous revient, Marlène. J'étais littéralement mort de peur devant elle tellement elle est intimidante.
À ce moment-là entre Avril avec des dossiers. Elle se dirige vers les deux personnes et pose les dossiers sur le bureau.
- Voilà, dit-elle. Croyez-moi, ce n'était pas facile.
- Ce sont les dossiers demandés par Laurence ?
- Oui. Ceux de la maîtresse et des deux amis de Duvaux. Qu'est-ce qu'on peut peut y trouver ?
- Ça, c'est à nous de le découvrir, dit Tricard.
Les trois personnes se mettent donc à consulter les dossiers. Puis arrive le moment où Avril tombe sur quelque chose de curieux. Elle montre le dossier de Mathilde Sophimon - la maîtresse de Duvaux - à Tricard et Marlène.
- Lisez ça.
- Incroyable, dit Marlène.
- Est-ce que vous pensez que...
- Je pense que ça va intéresser Laurence.
La journaliste part donc retrouver Laurence dans sa cellule. Elle lui montre le dossier. En le lisant, le commissaire sourit.
- Je dois admettre que pour une fois, vous avez utilisé la semoule qui vous sert de cerveau.
La jeune rousse reprend vivement le dossier et s'apprête à quitter Laurence. Ce dernier lui dit :
- Allez, revenez Avril. Je vous taquinais.
Comme elle lui tourne le dos, le commissaire ne peut pas voir qu'elle sourit. Elle retourne vers lui et lui demande :
- Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
- On va faire tomber les masques.

VOUS LISEZ
LPM - Jeu, assassinée, et match
ФанфикLe commissaire Laurence patauge dans une affaire de trafic de bijoux. Alors qu'il continue son enquête, il reçoit l'appel d'une personne qui prétend avoir des informations sur le trafic. Quand le commissaire arrive au rendez-vous, il découvre le cad...