Avril gare son scooter juste à côté du grillage qui l'empêche d'accéder directement au terrain de tennis. Elle enlève ensuite son casque, le pose et se dirige vers un cabanon qui avoisine le terrain. La journaliste emprunte une allée de galets - ça existe encore, des trucs pareils ? - avant d'arriver devant la porte. Elle sort de sa poche son carnet pour vérifier l'adresse. Oui, elle est bien au 18, rue Charlie Hyde. Il y a peut-être d'autres rues dont les noms ont pour initiales C.H., mais celle-là lui paraît être la plus vraisemblable - n'était-ce pas aux environs que le corps de Bartouille, la victime du meurtre, a été retrouvée ? N'empêche, ça compte pour une maison, ce cabanon ? Il a besoin de travaux, ça se voit.
Avril toque à la porte, puis attend. Le panneau de bois s'ouvre violemment, et la jeune reporter se retrouve face à un géant de deux mètres. Il est barbu, a les cheveux en bataille et ses yeux bruns lancent un regard noir à la journaliste.
- Bonjour, lui dit-elle.
- Qu'est-ce que vous voulez ? lui demande-t-il avec une voix d'ogre.
- Je m'appelle Alice Avril, et je suis reporter à La Voix du Nord. Est-ce que...
- Vous êtes journaliste ?
- Euh... Je viens de vous le dire à l'instant.
- Alors, dégagez. Pas envie d'avoir des rôdeurs autour de moi.
Sur ce, il lui claque la porte au nez. Mais penser qu'Avril abandonne aussi facilement est une erreur. Curieuse et soupçonnant cet homme de ne pas être net, la jeune journaliste glisse le long des murs avant d'arriver à une fenêtre par laquelle elle jette un coup d'œil. Elle n'est guère étonnée par l'intérieur : des meubles à la qualité discutable, un portrait mal accroché au mur et une tête de cerf. Rien qu'en voyant cette tête, Avril ne peut s'empêcher d'avoir la nausée. Mais son attention est vite captée par la présence d'un homme élégamment vêtu et qui parle avec le géant de deux mètres. La journaliste colle son oreille contre la paroi du verre de la fenêtre dans l'espoir d'entendre quelque chose.
L'homme peu amical dit à celui qui est bien vêtu :
- Écoute, j'ai pas envie que t'ais des ennuis, Rémi.
- C'est gentil de penser à moi, lui répond l'autre, mais crois-moi, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Personne n'est au courant de ce que je fais, et si quelqu'un est au courant, j'ai mes méthodes pour le faire taire.
- N'empêche...
- N'empêche que tu commences à être vraiment casse-pied. Attends...
- Quoi ?
- Ne te retourne pas, lui murmure le dénommé Rémi. Il y a une femme qui nous espionne.
Malgré la recommandation de son frère, le géant se retourne et voit la journaliste. Cette dernière s'en aperçoit rapidement et quitte son poste d'observation. Elle se met à courir le plus vite possible jusqu'à son scooter, enfile son casque et démarre en trombe. C'est alors qu'arrive quelque chose qu'elle n'a pas prévue.
Le géant, la voyant sur le point de s'enfuir, prend un seau qui traîne et se dépêche de se mettre près de la route. Lorsque la jeune rousse se trouve à un mètre de lui, il lui lance le seau à la figure. La journaliste tombe de son scooter et se laisse rouler sur la route pendant que son véhicule dérape. Par chance, l'impact a eu lieu au niveau du casque, ce qui fait qu'Avril n'est ni blessée à la tête ni même évanouie, mais par malheur, le grand bonhomme parvient jusqu'à elle en quelques enjambées. Il la prend par le col de sa veste, la hisse et l'emmène chez lui, tandis que la journaliste se débat pour se libérer.
Le géant entre avec sa captive, la jette au sol et ferme la porte à clef. Avril, le nez en sang, relève la tête quand le frère Rémi s'approche d'elle. Il se baisse vers et lui dit d'une voix trop douce :
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LPM - Jeu, assassinée, et match
FanfictionLe commissaire Laurence patauge dans une affaire de trafic de bijoux. Alors qu'il continue son enquête, il reçoit l'appel d'une personne qui prétend avoir des informations sur le trafic. Quand le commissaire arrive au rendez-vous, il découvre le cad...