Chapitre 9

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  Le commissaire Laurence descend de sa chère voiture une fois arrivé devant la maison de Léonard Leuficc. Ce dernier est en train de sortir ses poubelles. Lorsqu'il voit Laurence s'approcher de lui, il lâche ses poubelles et lui serre la main.

- Bonjour, lui dit-il. Vous êtes nouveau dans le quartier ?

- Un peu.

- Vous cherchez une maison ?

- En fait, je cherche des informations.

- Vous êtes de la police ? demande le joueur de tennis sur le ton de la plaisanterie.

- En effet. Commissaire Laurence. J'enquête sur la mort d'une femme. On a retrouvé sur elle un bout de papier avec votre nom et votre adresse dessus.

- Alors ça, c'est bizarre. Est-ce que je la connais ?

- Elle s'appelle Anaïs Bartouille.

  Leuficc devient pâle à vue d'œil. Il fait un pas en arrière, mais reprend vite son sang-froid. Il demande la tête haute :

- Et... comment est-elle morte ?

- Tuée avec un pistolet.

- Un pistolet. Mais... c'est impossible ! C'est à n'y rien comprendre !

- Qu'est-ce qui est impossible ? demande Laurence.

  Le joueur de tennis regarde le commissaire comme s'il vient de se rendre compte de la présence de ce dernier. Il balbutie :

- Rien... rien... C'est juste que... On peut en parler à l'intérieur ?

- Non. Qu'est-ce que vous me cachez ?

- Rien, rien... C'est que c'est un grand choc d'apprendre cette nouvelle.

- Vous étiez très proches, tous les deux ?

- Oui. On était comme cul et chemise.

- Donc, vous deviez bien la connaître ?

- Oui. Où voulez-vous en venir ?

- Savez-vous si des personnes avaient des raisons de la tuer ?

- Non. Je ne vois vraiment pas. Est-ce que vous en avez fini ? Je dois passer un coup de fil.

- À qui ?

- À Hugo. C'est un copain. Même si quelquefois c'est mon adversaire sur le terrain. J'arrive toujours à le ratatiner.

- Est-ce qu'il en voulait à votre... amie ?

- Pas que je sache.

- Comment était-elle, ces derniers temps ? Inquiète, surexcitée...

- Elle était comme d'habitude. Elle cherchait à calmer les bagarres. D'ailleurs...

  Leuficc fait une pause qui ne tarde pas à éveiller la curiosité du commissaire.

- D'ailleurs ?

- Lors de notre dernier entraînement, Hugo s'est un peu fâché. Anaïs est allée le calmer, et depuis, tous les deux semblent prendre leurs distances. D'autres personnes pourront le confirmer.

- Je ne doute pas de votre mauvaise foi.

- Pardon ?

- Où étiez-vous, hier soir ?

- J'ai passé toute la soirée avec une journaliste. Plutôt sympa, pour une rousse.

  Cette précision n'échappe pas à Laurence qui, pour être sûr, demande :

- Est-ce que le nom de cette journaliste serait Alice Avril ?

- Oui. Pourquoi ? C'est important ?

- Tout est important dans une affaire de meurtre. Au fait, est-ce que vous êtes au courant d'un quelconque détail à propos d'un trafic ?

- D'un trafic ? Non. Moi, je suis dans les balles, pas dans les bijoux.

- Vraiment ?

- Oui. Rien d'autre ?

- Merci. N'hésitez pas à venir au commissariat si quelque chose vous revient. Le moindre détail, même d'apparence insignifiante, a son importance.

- Comptez sur moi.

  Laurence retourne dans sa voiture et quitte Leuficc. Ce dernier rentre chez lui, se précipite vers le téléphone et compose un numéro. Il attend quelques secondes avant qu'on ne décroche.

- Allô, chef ? Il y a un truc que je voudrais bien savoir...

LPM - Jeu, assassinée, et matchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant