Chapitre 18

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  Dans le bureau du commissaire, le téléphone sonne. Marlène, qui est en train de se regarder dans un miroir de poche, décroche le combiné et dit :

- Bureau du commissaire Laurence, j'écoute. Quoi ? J'arrive tout de suite !

***

  À l'hôpital, les infirmières et les médecins se bousculent. L'un d'eux est en pleine discussion avec Marlène, qui est venue le plus vite possible.

- Une balle a frôlé la tête de votre amie. Un peu plus, et elle serait morte.

- C'est horrible !

- Elle a reçu un coup sur la tête, sûrement lorsqu'elle a roulé à terre. Sa tête a dû se cogner contre une pierre. C'est en tout cas ce que je peux déduire de la déclaration des personnes qui l'ont amenée ici. Sinon, elle va bien, mais elle devra se reposer pendant quelques jours.

- Est-il possible de la voir ?

- Bien entendu.

  Le médecin amène la secrétaire à une chambre. Dans celle-ci se trouve un vieux monsieur qui a une jambe dans le plâtre et Alice Avril dont la tête est enrubannée de pansements. Marlène s'approche de son amie qui la regarde avec étonnement.

- C'est toi, Marlène ?

- Bien sûr que c'est moi, Alice. Qui veux-tu que ce soit d'autre ?

- Désolé... Mais j'ai failli ne pas te reconnaître avec cette coiffure, ces lunettes...

- Tu penses que je devrais me changer ?

- Oui. J'ai envie de revoir la Marlène que je connais.

- Même si elle est... "blonde" ?

- Écoute, reste comme tu es. Je t'assure, tu n'as pas besoin de changer.

- C'est vrai ?

- Ben oui.

  Marlène serre fort dans ses bras la journaliste, qui, d'abord surprise, fait de même avec Marlène, sous les yeux du vieux monsieur qui semble choqué - peut-être parce qu'il croit que les deux jeunes femmes sont plus que des amies.

- Dis, demande Avril à Marlène, il est où, Laurence ?

- Il a été appelé pour s'occuper d'un meurtre.

- Un meurtre ? Tu penses que c'est en lien avec...

- Je ne sais pas. Peut-être.

  La journaliste hoche la tête, puis se lève de son lit.

- Alice, qu'est-ce que tu fais ?

- J'ai un reportage à faire.

- Non, non, Alice. Tu dois te reposer pendant quelques jours.

- Marlène, tant qu'on ne sait pas qui est le meurtrier, je ne pourrai pas avoir de repos.

- Bon... Si tu le dis... Mais tu me jures qu'après, tu prendras du repos.

- Je te le jure sur la tête de Laurence.

  Une infirmière entre à ce moment-là et demande :

- Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ?

- Oui, répond le vieil homme. Je veux changer de chambre.

***

  Le commissaire Laurence montre du doigt l'issue de secours de l'entrepôt à l'agent qui avait poursuivi le fuyard.

- C'est donc par là qu'il s'est enfui ?

- Oui, commissaire.

  Laurence ouvre la porte et arrive dans une ruelle. Il traverse ladite ruelle jusqu'au bout et s'aperçoit qu'elle donne sur une place peu animée. Il y a peu de chances qu'un témoin ait vu quelqu'un s'enfuir par là, mais il y a quand même des chances. Il est sur le point de faire demi-tour quand une serviette qui traîne par terre attire son attention. Ce qui l'intéresse à propos de cette serviette, c'est qu'il y ait du sang dessus. Le policier sort un mouchoir de sa poche et ramasse la serviette pour l'examiner. Elle est typique de ceux qu'on retrouve dans certains cafés. Dessus, il y ait écrit : Rox-âne. Sûrement le nom de l'établissement d'où provient cette serviette.

  Le commissaire rentre dans l'entrepôt et se met en quête d'autres indices. Il fouille dans les moindres recoins, à commencer par les machines. En inspectant l'un d'elles, il s'aperçoit qu'une tôle n'est pas recouverte de poussière et qu'elle est mal vissée. Il sortit de sa poche un petit couteau suisse - cadeau d'un camarade de la résistance - et s'en sert pour dévisser la tôle. Une fois cela fait, il enlève la tôle et fait une découverte intéressante. En effet, quelqu'un a caché un de ces petits appareils qui permettent de chauffer une pièce rien qu'en appuyant sur un petit bouton. Le commissaire prend l'appareil et l'examine. En quoi est-ce que ça peut être lié au meurtre ?

***

  Avril et Marlène sortent de l'hôpital, la première soutenue par la seconde.

- Tu sais, Marlène, je peux marcher toute seule.

- Oui, mais tu as reçu un choc. Tu imagines si tout d'un coup, tu t'évanouis ?

- T'en fais pas, Marlène, je ne suis pas en sucre.

- Où est-ce qu'on va maintenant ?

- On va aller voir Laurence. J'ai des infos de première à lui fournir.

  Un taxi les attend. Les deux jeunes femmes sont sur le point d'y arriver lorsqu'un homme se précipite sur le véhicule et demande au chauffeur :

- Excusez-moi, pouvez-vous m'emmener le plus vite possible au tribunal ?

- C'est que, monsieur, j'attends une dame...

- Il s'agit d'une affaire de la plus haute importance. Alors, ne discutez pas.

- Mais...

- Bouclez-là !

- Hé ! Vous pouvez rester poli avec ce monsieur, intervient Avril, prenant la défense du chauffeur.

- Vous, la bonne femme, ne vous mêlez pas de ça !

- Tu vas voir ce qu'elle va te faire, la bonne femme !

- Ne me tutoyez pas.

- Ah ouais ? Je vais me gêner.

- De toute façon, les gens comme vous sont rien. Les personnes de votre race ne sont que des minables, de la vermine.

  C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La journaliste se jette sur l'homme comme un loup sur un chien. Tous les deux se battent jusqu'à l'arrivée d'un policier.


LPM - Jeu, assassinée, et matchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant