Chapitre 25

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  Rasse entre dans la salle d'autopsie. Glissant est en train de danser sur un fond de musique de jazz, et le corps d'Hugo Difoisis se trouve encore sur la table d'autopsie. L'inspecteur s'approche du médecin légiste et lui demande :

- Alors, qu'est-ce que vous voulez me dire ?

- Ah, inspecteur. Est-ce que vous aimez ce morceau ?

- Plutôt, oui. Mais vous n'avez pas quelque chose d'un peu plus joyeux, histoire que ça colle bien à l'ambiance ?

- S'il doit y avoir une musique d'ambiance à ce moment-là, ce sera du type suspens et mystère.

- Pourquoi ? L'affaire est résolue, non ?

- J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas, inspecteur. Il y a deux choses qui m'intriguent : l'heure du décès et l'arme du crime.

- Ah ?

- D'après la température du foie, le crime a été commis peu de temps avant sa découverte. Mais en cherchant un peu plus loin, j'ai découvert qu'en fait, le meurtre a eu lieu environ une heure plus tôt. On a voulu nous tromper sur l'heure de la mort en réchauffant le corps.

- Vous... Vous en êtes sûr ?

- Certain, même. D'ailleurs, l'arme du crime n'est un presse-papier. En fait, ce qui l'a tué, c'est l'équivalent d'un angle de bureau. On l'aurait donc poussé sous le coup de la colère, puis déguisé l'accident en meurtre. Plutôt étrange, non ? Normalement, ça devrait être l'inverse.

- En effet...

  Tandis que Glissant a le dos tourné, l'inspecteur fouille la pièce des yeux. Yeux qui finissent par tomber sur une paire de ciseaux. Il jette un coup d'œil vers le médecin légiste et, après s'être assuré que ce dernier ne le regarde pas, il prend les ciseaux, s'approche silencieusement de Glissant, lève le bras...

- Coucou !

  Cet appel fait retourner l'inspecteur. Juste devant l'entrée de la salle d'autopsie, Laurence, Tricard, Marlène et Avril le regardent tenir en l'air son arme improvisée. La journaliste appuie sur un bouton de son appareil-photo et un petit clic se fait entendre.

- Et voilà, dit-elle, c'est dans la boîte. Ça va faire la une des journaux.

  Glissant immobilise le bras de Rasse et reprend sa paire de ciseaux.

- Pardon, ceci est à moi.

  Le médecin légiste rejoint ensuite le petit groupe qui fait face à l'inspecteur. Ce dernier demande comme s'il ne comprend rien à ce qui se passe :

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

  Laurence s'approche de lui à pas lents en lui disant :

- Rasse, je vous arrête pour le meurtre de Hugo Difoisis.

- Quoi ? Mais c'est absurde.

- Pas du tout. Je vais vous dire ce qui s'est passé. Ce n'est pas Jean-Luc Duvaux qui a tué Anaïs Bartouille, mais Hugo Difoisis. Lorsque ce dernier s'est rendu compte de ce qu'il a fait, il a pris peur et a décidé de se cacher. Il est parti de chez lui et a demandé à une voisine de raconter une histoire d'enlèvement, dans l'espoir que ça puisse le protégé. Mais plus les heures passaient, plus la culpabilité rongeait ce joueur de tennis. Il avait commis un meurtre. Il n'allait pas échapper à la justice. Il a alors décidé de se rendre. Il a appelé son ex-fiancée pour tout lui raconter, avant de passer un coup de fil à vous, Rasse. Vous êtes alors venu avec deux hommes que vous avez laissés en planque pendant que vous entriez dans l'entrepôt. Et c'est là que les choses ont mal tourné.

LPM - Jeu, assassinée, et matchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant