Chapitre 7

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  Quand Avril se réveille, la première chose qu'elle voit est sa machine à écrire. Elle est bien dans son petit bureau du journal La Voix du Nord. Tout en se frottant les yeux, la journaliste se remémore la soirée de la veille.

  Elle et le champion de tennis avaient bu, grignoté et bavardé durant toute la soirée. Elle avait dû le quitter aux environs de minuit sur son scooter. Elle s'était rendue au journal pour écrire son article et a fini par s'endormir.

  Après avoir regardé son travail qu'elle juge convenable, Avril sort de son bureau. Alors qu'elle s'apprête à sortir pour rendre visite au commissariat, elle surprend son chef Jourdeuil en train de dire à quelqu'un :

- Oui, on a trouvé une femme morte sur un terrain de tennis. Apparemment, elle est liée à un trafic de bijoux. Je veux un papier pour ce soir.

- D'accord, chef.

  Avril n'en croit pas ses oreilles. Une femme tuée, et en plus liée à un trafic sur lequel bosse Laurence ! Il y a peut-être quelque chose à voir du côté du commissaire...

***

  Quand Laurence entre dans son bureau, la première chose qu'il voit le déplaît très fortement.

- Rasse ! Que fichez-vous ici ?

- Je travaille, Laurence.

- En fouillant dans les affaires des autres ?

- Ce n'est pas ce que vous faîtes, d'habitude ?

  Laurence répond juste par un grognement. Il se dirige vers l'intrus qui est assis à SA place. Une idée traverse l'esprit du commissaire. Il empoigne et le tire d'un geste brusque. L'inspecteur Rasse se retrouve donc les quatre fers à l'air en l'espace d'une poignée de secondes. Laurence lâche un sourire tandis que Rasse se relève en le foudroyant du regard. Les deux ennemis continuent de se regarder sans rien dire quand Tricard entre et leur dit :

- Alors, avez-vous au moins une piste ?

- J'en ai quelques unes, lui répond Rasse, et toutes me paraissent bonnes.

- Dans ce cas, lui dit Laurence d'un air moqueur, dîtes-nous vos petites théories, à moins que vous ne les ayez piquer à quelqu'un d'autre.

  Marlène entre à ce moment-là. Elle porte un tailleur rouge, quelque chose de pas trop voyant. Le commissaire s'adresse à elle :

- Ah, Marlène ! Je vois que, malgré les circonstances de la veille, vous restez encore fidèlement à votre poste.

- Oui, commissaire.

  La secrétaire a dit ça d'un ton froid. Laurence en est frappé et demande à Marlène :

- Quelque chose ne va pas ?

- Oui, commissaire, lui répond sa secrétaire sur le même ton de froideur.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Et vous le demandez !

  Marlène quitte le bureau en fermant violemment la porte. Laurence reste là, stupéfait. Une idée pour expliquer la cause du comportement de sa secrétaire d'habitude si douce lui vient à l'esprit.

- Avril...

  Pour lui, il ne fait aucun doute que la journaliste rousse a quelque chose à voir avec l'attitude de Marlène. Décidé à en avoir le cœur net, il s'apprête à quitter son bureau quand Tricard l'apostrophe :

- Où allez-vous, Laurence ?

- Régler le problème de ma secrétaire.

- J'ai donc tout le temps pour résoudre cette affaire de meurtre, dit Rasse avec un sourire mauvais.

  Laurence lui jette un regard rempli de haine avant de quitter Tricard et cet inspecteur de malheur. D'abord, ce dernier se mêle de SON affaire, et ensuite Marlène lui fait la tête. Qu'est-ce qui peut lui arriver de pire ?

LPM - Jeu, assassinée, et matchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant