Chap.18 : Escouade

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PDV Reader :

Chef d'escouade T/n.

C'est étrange à entendre. Je ne sais pas si je vais réussir à m'y habituer. D'ailleurs, j'ai toujours pensé que mes supérieurs se contentaient de donner des ordres, superviser les entraînements, se battre et faire de beaux discours. Sur ce point, je me suis lourdement trompée. Derrière tout ça se cache un énorme travail administratif.

Deux semaines se sont écoulées suite à ma requête et c'est aujourd'hui que je débute au poste de chef d'escouade. Le temps ne m'a pas fais perdre ma motivation, simplement... aujourd'hui, je n'ai pas envie de rencontrer les membres de mon escouade.

C'est comme le jour de rentrée pour les cours théorique : je déteste ça à un tel point que je ne me suis présentée qu'au bout d'un mois car l'instructeur m'avait pris entrain de faire l'école buissonnière. Ce qui est bien avec les cours, c'est qu'on peut s'absenter. Une sanction s'ensuit. Mais je ne pense pas que je peux sécher ce jour ci.

Après tout, d'une certaine manière, c'est moi l'instructrice.

— Yooo, je lance d'une petite voix

Actuellement, je suis en face de mon escouade dans une position assez dégradante. Je savais qu'il me serait impossible d'esquiver cette situation. Je le savais très bien. Mais qui ne tente rien, n'a rien.


8h20 (quelques minutes plus tôt)

— Bordel de merde, je soupire en frappant ma tête contre la table

— T/p, ça va ? me demande Armin, inquiet

Dire que je suis malade aurait pû passer comme excuse si ce n'était pas le Caporal Ackerman qui s'était présenté au dortoir. Quoi que je dises, il ne me laissera pas échapper à mon rôle. D'ailleurs, de force, il m'a fait venir au réfectoire et dès l'instant où je franchirais la sortie, je serais contrainte de me présenter à mon escouade. Mon supérieur surveille l'entrée ce qui m'empêche de fuir seule.

Armin termine sa pomme sous mon regard désespéré. Soudain, mon attention se reporte derrière lui où se trouvait : une fenêtre !

— Merci Armin ! je dis en tenant les mains de mon camarade, les yeux étincelants

Discrètement, je me redresse et m'approche de la fenêtre en question l'ouvrant sans faire de bruit. Elle était assez grande pour que je passes ! Je commence alors à l'enjamber jambe sous le regard intrigué des soldats. Que l'on se moque de moi était bien ma dernière priorité. Pour l'instant, je devais fuir. Demain, je ferais sans faute ma rentrée en tant que chef d'escouade. Aujourd'hui, je n'en ai simplement pas envie.

Impatiente de recouvrer ma liberté, je tiens le haut de la fenêtre, m'apprêtant à quitter le réfectoire pour fuir seulement...

— La merdeuse, je te conseille de revenir sur tes pas.

Je me retourne subitement vers l'homme qui m'avait trainé ici. Si l'on pouvait tuer en un simple regard, à l'heure qu'il est, je ne serais plus de ce monde. Pas le choix, pour une fois, je vais désobéir ouvertement à mon supérieur.

Cette initiative éveille mon adrénaline. Voir le Caporal énervé mais incapable de faire quoi que ce soit est très divertissant.

— À plus, bande de tocards, je m'exclame

Je passes ma jambe droite mais lorsque je dirige mon regard à l'extérieur, je me fige sur place.

T/p T/n. Comment as-tu pu oublier que le terrain se trouve juste derrière le réfectoire ?


La Pire SoldateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant