BONUS : Les Origines

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NDA : La fiction va prendre une autre tournure, j'espère qu'elle va quand même vous plaire haha.
Ce chapitre est bien placé dans mon coeur, j'espère que vous allez aussi l'aimer.

PDV Omniscient :

Le passé ne peut être modifié. Vous pouvez regretter amèrement et implorer un retour en arrière, il ne se passera rien.

Ainsi, face au passé immuable, l'Homme a décidé de se tourner vers l'avenir : le passé ne peut plus changer mais l'avenir, nous l'avons entre nos mains.

Donc tout ce que les gens peuvent faire c'est avancer ; subir les regrets du passé et avancer.

Mais il y a certaines personnes qui ne veulent pas faire un pas en avant, qui ont du mal à regarder de l'avant, qui souffre d'un malheur lointain et qui se retrouvent avec un mal-être constant.

Ces personnes là souffrent et ne peuvent envisager une vie sans cette souffrance. Cette douleur a même fini par devenir leur raison d'être.

Et ici, nous retraçons le vécu de la Pire Soldate 6 ans avant qu'elle n'intègre l'armée, avant la chute du mur Maria et surtout, avant qu'elle n'abandonne ses objectifs.

Sauver l'Humanité ? Non.

Intégrer les brigades spéciales ? Non.

Abattre tous les titans ? Non.

Dans ce monde insensé où l'Homme n'est plus au sommet des espèces, cette femme n'avait qu'une seule priorité, un désir égoïste auquel elle s'attachait : surpasser son aîné.

PDV Reader :

« Le lien de sang est plus fort que tout. »

C'était ce genre de connerie qu'il déballait quand il devenait sentimental. Ce genre de phrase stupide qu'il prononçait pour me rappeler qu'il était là pour moi et que je pouvais m'appuyer sur lui.

Mon vécu n'est qu'une histoire banale que l'on retrouve chez plusieurs personnes, il ne vaut pas la peine d'être raconté. Comme tout le monde, j'ai perdu un proche le jour de la Chute du Mur ; comme tout le monde, les titans m'ont enlevé une partie de mon existence... alors pourquoi je ne peux pas avancer comme tout le monde ?

Mon grand frère n'était qu'un idiot qui jouait au justicier. Il aidait les autres sans rien attendre en retour et n'éprouvait aucune haine envers qui que ce soit. Il ne se plaignait jamais et se contentait de prendre sur lui.

C'était l'archétype même du bon gars.

De mon côté, je ne voulais pas devenir comme lui... tout simplement car je savais qu'il m'était impossible de faire passer les autres avant moi. Alors quand j'ai su qu'il souhaitait intégrer l'armée, j'ai tout de suite voulu faire pareil.

Contrairement à lui, ce n'était pas pour sauver qui que ce soit, non, loin de là. Je n'avais qu'une seule idée en tête : le surpasser. J'avais la possibilité de le surpasser dans au moins dans un seul domaine, de lui montrer que moi aussi, je pouvais faire ce qu'il faisait en mieux.

Qu'on me traite d'égoïste ou même de sans-coeur, je n'en avais rien à cirer. C'est mon chemin de vie et j'en ai envie.

En annonçant ma décision à mon frère, il m'a immédiatement soutenu dans ma quête et il a même décidé de m'attendre car l'âge légal pour intégrer l'armée était de 16 ans, et avant, je n'en avais que 14.

On a alors travaillé dur pendant 2 ans, ensemble, on avançait pas à pas. Fièrement, je remarquais que j'excellais dans les arts du combat ce qui n'était pas le cas de mon aîné qui était plus orienté dans la technique. Malgré tout, on s'entraidait mutuellement pour palier les lacunes de l'autre, et c'est ainsi que deux ans plus tard, nous avions enfin pu franchir la première étape : l'armée.

Bien sûr, avant d'avoir le grade de soldat, il nous fallait d'abord passer les 3 ans d'entraînements.

On y était déjà préparé et c'est avec une certaine confiance que l'on se mélangeait au rang.

On devait réussir ensemble les sélections et intégrer les brigades spéciale, on devait travailler dur pour atteindre nos objectifs, on devait s'entraider mutuellement.

Mais ce bonheur paraissait insensé pour ce monde.

Quelques jours après que l'on allait entamer nos 3 ans survint la chute du Mur Maria.

Face à des titans, je ne pouvais rien faire. Je n'y étais pas préparée, que ce soit mentalement ou physiquement. Sans préparation et sans détermination, je n'avais aucune chance. Alors j'ai tenté de fuir, sans aucun scrupule, j'ai fui, lâchement si vous voulez. Je n'étais pas assez stupide pour tenter quoi que ce soit face à un monstre de 20m, malheureusement ce raisonnement ne plaisait pas à un idiot qui jouait au justicier.

Il a voulu sauver des vies en sacrifiant la sienne.

On m'a traité d'égoïste car je ne pensais qu'à moi, mais en vérité, l'égoïste c'est lui. Il n'a même pas pensé à moi, au vide qu'il laisserait derrière lui. Il a agi sans se soucier des conséquences.

Alors non, je n'en veux pas aux titans, je lui en veux à lui.

Dans ce monde en péril, il a emmené ma raison d'être. Mon combat n'a même pas commencé et pourtant, je crève dans la défaite.

Alors que tout le monde avance et se reconstruit, moi, j'ai préféré me servir de cette souffrance pour remplacer ma raison de vivre. Malgré le fait que plus rien ne me retenait, j'étais restée dans l'armée mais cette fois, sans monter les échelons. On s'était promis d'avancer ensemble, un mur s'était alors imposé devant moi, un mur qui m'interdisait de réussir seule, un mur qui dissimulait ma culpabilité.

J'ai alors magnifiquement merdé au bout de 2 ans, mes résultats étaient lamentables et c'est malgré les brimades et les reproches des autres que je revins l'année suivante pour retenter la sélection. Je parvins à passer les 3 ans d'entraînements mais en revanche, j'eus pour surnom "La Pire des Recrues", en réponse à mon classement.

J'eus le choix entre le Bataillon et la Garnison, et pour combler le désastre de mon vécu, j'optais pour le Bataillon.

Mon histoire est banale.

Elle est comme les autres mais aussi très différente.

Aloïs [T/n], décédé à 19 ans.
[Les liens du sang ne sont pas plus fort que tout.]

Ce goût amer de défaite me coupa toute envie de me battre car,

– Si je ne me bats pas, je ne risque pas de perdre.
[T/p] [T/n]

À suivre...

La Pire SoldateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant