Chap.23 : Toile

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— Il me dit de vous embrasser ici et maintenant, de vous faire succomber à mon charme et de vous garder avec moi.

Sa main se pose sur ma joue, sa voix est légèrement envoutante. Son charisme et sa confiance lui procure un charme irréel. Je comprends à présent pourquoi cet homme est si populaire auprès de la gente féminine : il est beau et il le sait.

D'un geste brusque, je l'éloigne de moi et reste de marbre. Tout était parfait pour séduire n'importe quelle personne sur terre seulement son regard n'exprime rien. C'est ce qui m'a ramené à la réalité. Charles est doué de parole mais face à quelqu'un qui pratique le mensonge depuis plusieurs années déjà, ses manigances resteront sans réponse.

C'est ainsi que je quittes les lieux pour retourner aux bâtiments de l'armée. J'arrive quelques minutes après le couvre-feu, mes soldats se sont déjà endormis, fatigués par une longue journée de recherche. Après avoir posé mes affaires et troquer mon uniforme militaire contre un habit d'entrainement, je sors de la chambre le plus silencieusement possible.

Adossée contre la porte d'entrée de l'internat, Mikasa, à ma vue, s'avance. Un faible sourire se dessine sur mes lèvres.

Cela fait un moment qu'elle se joint à moi pour mes entrainements secrets. Elle me donne des conseils pour améliorer ma force physique tandis que je l'aide à travailler sa technique. C'est une entente mutuelle qui nous est bénéfique.

Durant ces moments seule à seule, nous n'échangeons que très peu de mots, préférant communiquer par nos poings. Mikasa est une fille très étrange : elle semble contenir en elle tellement d'émotions qu'elle les exprime souvent maladroitement. Tout le contraire du caporal qui a l'air d'en avoir une maitrise totale.

Je l'observe se relever après que je l'ai mise à terre pour la 4ème fois. Étonnamment, ce soir là, elle engage la discussion et brise ce silence qui nous reliait depuis plusieurs jours déjà.

— Comment s'est passé ton entretien avec le politicien ?

— On va dire que ça a tourné à notre avantage et que nous avançons enfin.

Elle prononce un début de phrase mais s'interrompt elle-même, hésitante. Ses yeux fixent le sol. Elle se mord la lèvre et fronce les sourcils. Je devines facilement ce qui la tourmente.

— Nous rentrons la semaine prochaine. J'annonce avec un rictus au coin des lèvres

Ses yeux se posent sur moi, son regard interrogatif me fait rire. Je la rassure en lui confirmant mes propos. Bien que très faible, je remarque son corps se détendre et la vois pousser un souffle de soulagement. Son protégé doit vraiment lui manquer.

Motivée à reprendre l'entrainement, elle se remet en position. Je l'imite.

Cinq jours plus tard, je rassembles mon groupe à l'extérieur pour une mise en point. Des explications et des consignes s'ensuivent. Je divise à nouveau mon escouade en deux groupes, les mêmes qu'avant sauf que cette fois, nous inversons les positions : je serais à la tête du groupe externe tandis que Mikasa s'occupera du groupe interne.

Depuis la semaine dernière, j'ai pu entrer en contact avec les capitaines des brigades spéciales. Évidemment, ce n'est pas pour parler de projets ou de plans d'échange mais plutôt pour les sanctions qui seront émises à l'encontre d'Ivan. Ce dernier, de sang chaud, a causé 7 bagarres et a envoyé à lui seul 4 des meilleurs éléments des brigades spéciales.

Certes, c'est une très mauvaise impression que nous donnons mais sans cela, nous aurions été ignoré pendant tout notre séjour ici. Et c'était inacceptable. Je devais leur soutirer des informations et donc obtenir une occasion de discuter en présence de tous les capitaines.

La Pire SoldateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant