PDV Reader :
- J'emmerde la vie.
La nuit est tombée, je regagnes très tard dans la soirée le QG, espérant qu'à cette heure-ci, tout le monde soit endormi.
Les conséquences de mes actes me tomberaient dessus demain matin, j'en ai, à présent, pleinement conscience.
Dans le voile de la nuit, je reprends mon visage habituel et franchis la porte d'entrée, me dirigeant vers les dortoirs.
Trempée et affamée, mon corps m'appelle à l'aide, un appel que j'ignore. L'énergie que j'avais dépensé n'était pas la même que d'habitude, et suite aux événements, je n'eus le temps de manger.
Je veux... dormir... mais vais-je y arriver ?
- Oi.
Je m'arrête et reconnais cette voix grave.
- La merdeuse.
Un soupir quitte mes lèvres, je fermes les yeux, me retourne et grince des dents face à mon supérieur.
- Caporal Ackerman.
Il s'avance vers moi de manière à constater mon état lamentable.
Son regard laisse percevoir du mépris avec une pince d'agacement.
Je l'agace, ce n'est pas nouveau pour moi, j'ai toujours eu un don pour agacer les gens. J'aime ça. C'est un petit plaisir personnel que je me suis trouvée au fil des années. Mais ce petit plaisir, je n'en trouve plus aucun intérêt.
Le silence se brise par une bruit de gargouillement provenant de mon estomac.
Mon supérieur me dévisage et soupire.
- Je me retires, Capor-
- Ramène toi. Il lance avant de se diriger vers le réfectoire
Bien qu'hésitante, je finis par m'exécuter.
Derrière le comptoir, je le vois préparer ce qui me semble être du thé.
Mes yeux se posent sur son visage dur et peu expressif, le caporal n'avait pas l'air d'avoir vécu ses plus belles années à en voir ses cernes.
Je ris faiblement.
Comme si quelqu'un ici avait vécu une seule belle année.
- Contente toi de ça, il déclare en posant devant moi une tasse de thé
Je le remercie et saisis entre mes mains la tasse, alors qu'il semblait vouloir me prévenir que l'eau était encore bouillante, au contact de la porcelaine brulante, je ne réagis pas.
L'homme en face de moi me scrute attentivement.
Il a pitié, je le sais et je le perçois facilement.
Aucun autre sentiment ne vient justifier son geste, il a simplement pitié du soldat qu'il a en face de lui.
- Schruder. Je suppose que tu avais une raison de t'en prendre à lui, je me trompe ?
Je grimace.
- On peut dire ça.
C'est faux... et honnêtement, je m'en fiche. Je n'ai pas à me justifier auprès de qui que ce soit.
- Qu'importe ce que tu trouveras comme raison, tu auras une sanction.
- Je m'y attendais déjà.
Qu'on me vire de l'armée serait vraiment le comble.
Durant la minute de silence qui suit, je termines mon thé et me redresse, ne voulant surtout pas prolonger cette discussion. Surtout que je me voyais très mal parler à coeur ouvert à mon supérieur.
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La Pire Soldate
FanfictionCette femme ne rêve pas de grandeurs. Elle ne vit pas, elle ne fait qu'exister. Dépourvue d'ambition et de sentiments, elle se fait appeler par un surnom. Un surnom qui lui colle à la peau. La Pire Soldate. Me croirez-vous si je vous dis que cett...