Be my slave

XXV

Le lendemain, Drago reçut un hibou d'Hermione, lui demandant si elle pouvait passer dans l'après-midi ce qui, naturellement, l'avait rempli de bonheur mais aussi d'agitation. Depuis trois heures, il passait en revue toute sa maison pour y traquer la moindre trace de poussière. Il avait remis en place trois fois les coussins du sofa, et déplacé un nombre incalculable de fois les bibelots ancestraux. Jetant un coup d'œil à l'horloge, son cœur s'emballa lorsqu'il vit qu'elle n'allait pas tarder à arriver. Il décala de nouveau le vase contenant un gros bouquet de fleurs de quelques millimètres sur sa gauche lorsque quelqu'un toqua à la porte.

Drago essuya rapidement ses mains moites sur sa chemise et alla ouvrir la porte. Hermione se tenait dans l'encadrement, un sourire timide fiché sur ses lèvres fines.

— Entre, je t'en prie.

— Merci.

Drago s'était écarté et avait laissé entrer Hermione qui détailla la pièce. L'intérieur était cosy et chaleureux, ce qui était assez surprenant, et à des années-lumière du faste glacial de sa demeure en Angleterre.

— Assieds-toi, dit-il en lui tirant une chaise. Tu veux du thé, ou du café ?

— Un thé, ça sera parfait, répondit-elle, amusée de le voir nerveux au point d'être aux petits soins pour elle.

Hermione l'observait tandis qu'il remplissait les tasses et se dit qu'il était encore plus beau que dans son souvenir. Elle détourna les yeux lorsqu'il revint avec un plateau chargé.

— J'ai demandé à Dolly de me faire des muffins aux amandes, ça au moins je suis sûr que tu aimes, et elle en a profité pour me préparer une tonne de viennoiseries en plus. Je ne sais pas lesquelles tu préfères, donc j'ai mis un peu de tout.

— Dolly ? répéta Hermione, perdant instantanément son sourire.

— Oui, elle est serveuse à l'auberge dont je t'ai parlé. Bien qu'elle ait moins de dix ans de plus que moi, j'ai l'impression qu'elle me prend pour son fils, une vraie mère poule, elle est très gentille, fit-il avec tendresse.

Hermione, qui avait cru l'espace d'un instant qu'il s'agissait de la petite amie de Drago, bien que Harry lui ait assuré avoir vérifié qu'il n'en avait pas, était rassurée, et plutôt étonnée. Jamais elle ne l'avait entendu parler comme ça de quelqu'un... Il semblait bien moins hermétique aux sentiments humains envers les autres, ce qui lui plaisait beaucoup, et surtout, il s'était rappelé que le jour de ses vingt-cinq ans, elle s'était préparé des muffins aux amandes !

— Je te remercie pour l'intention, ça me touche. Je ne pensais pas que tu te souviendrais pour ça, dit-elle en prenant un muffin.

— C'est vrai qu'au final, je ne connais pas grand-chose sur toi, dit-il en baissant les yeux un instant, c'est pourquoi je ne tiens pas à passer à côté du peu que je sais.

Émue, Hermione ne répondit pas. Décidément, Drago avait bien changé. Lorsqu'il s'ouvrait aux autres, il était tellement... adorable ! Une fois de plus, elle sentit son cœur chavirer.

— Tu...

Ils se turent, amusés d'avoir pris la parole au même moment. Hermione lui indiqua de prendre la parole le premier.

— Je te remercie d'être venue, dit-il, les yeux exprimant de la reconnaissance.

— Je suis heureuse que tu m'aies invitée, répondit-elle en souriant, avant de boire une gorgée de thé.