Be my slave

L'amour frappe toujours deux fois à votre porte 4/5

Drago était entré dans leur chambre sur la pointe des pieds. Hermione était couchée, dos à lui. Elle semblait dormir, emmitouflée sous la couette.

Le gros tas de mouchoirs mis en boule qui trônait sur la table de chevet lui indiqua qu'elle avait passé la soirée à pleurer. Il se sentit encore plus coupable. S'il y avait quelque chose qu'il s'était juré de ne plus jamais faire, c'était de la faire souffrir.

Il se déshabilla en silence, en prenant soin de ne pas la réveiller. Lorsqu'il entra délicatement dans le lit, Hermione gigota et se décala encore plus près du bord.

- Désolé, je ne voulais pas te réveiller, dit Drago, piteux.

- Je ne dormais pas, se contenta de répondre Hermione d'un ton ferme.

- On peut parler ? demanda-t-il en soupirant, voyant qu'Hermione lui faisait toujours la tête.

- Je ne vois pas pourquoi !

- Pour que tu arrêtes de me détester peut-être ? répondit-il d'un air las et blessé.

Hermione garda un silence obstiné quelques secondes, avant de finalement se retourner face à lui :

- Je ne te déteste pas. Juste, je t'en veux, et je m'en veux. Je me rends compte qu'en fait, je ne sais rien de toi, de ce que tu as fais avant qu'on soit ensemble je veux dire...

- Et qu'est-ce que ça changerait de le savoir ? dit-il d'un ton rude.

Hermione baissa les yeux. Là était toute la question...

- Je ne sais pas... Je suis perdue. Ce soir, j'ai ressenti pour la toute première fois que peut-être, je m'étais trompée sur toi, que j'avais fais exprès d'occulter des choses de ton passé, que j'avais fait en sorte de ne pas savoir justement...

- Écoute Hermione, tout ce que j'ai fait dans le passé a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est à force d'erreurs comme celle que j'ai faite pour Gabriel Thorn que j'ai vraiment pris conscience que tout ceci n'était pas pour moi, que je me voilais la face. Que je suivais le mouvement en tentant de me persuader que ça ne me faisait ni chaud ni froid. C'était faux bien sûr, mais c'était tellement plus facile de vivre comme ça plutôt que de voir vraiment toute la souffrance qui nous entourait. Je t'avoue qu'au début... au début, j'étais grisé par ce sentiment de puissance. Enfin, je n'étais plus regardé comme un trouillard qui fuyait dans les jambes de son père à la moindre occasion. J'étais respecté, du moins, je me faisais respecter. Mais crois-moi, la réalité m'a vite rattrapé. Même si je n'appréciais pas les massacres, les tortures, je n'avais pas pour autant l'idée de faire en sorte que ça s'arrête. Pour moi, je ne pouvais rien y faire, alors, je fermais les yeux, c'est tout... Je n'en suis pas fier, mais je ne peux pas changer le passé Hermione.

Des larmes coulaient sur les joues d'Hermione, qui était restée silencieuse tout le long des explications de Drago.

- Je veux que tu me dises toute la vérité maintenant. Est-ce que tu as tué des gens en dehors de Nott et Flint ? En le voulant vraiment, précisa-t-elle, sachant qu'en ce qui concernait Ron, c'avait été un terrible accident.

Le regard d'Hermine était implorant et empli de douleur, comme si elle craignait d'avoir la réponse, mais qu'elle la voulait quand même par-dessus tout.