XII

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Le mois de novembre avait apporté avec lui un vent glacial qui sifflait dans tout le manoir. Hermione sentait des courants d'air dans ses jambes, ce qui lui laissait à penser qu'une fenêtre était sans doute restée ouverte. Elle vérifia consciencieusement toutes les pièces et finit par trouver la source. La fenêtre du bureau de Malefoy était entrouverte. Elle passa derrière le secrétaire pour la refermer.

Lorsqu'elle se retourna, une lettre ouverte sur le bureau de Drago attira son attention. Jamais elle ne s'occupait des documents de travail qui trônaient régulièrement sur son bureau, s'en moquant comme de sa première paire de chaussette, mais cette lettre avait quelque chose qui l'attirait. L'écriture manuscrite semblait être d'un autre âge, mais surtout, la signature la fit frissonner il s'agissait de celle de Voldemort.


Fébrilement, elle s'empara du papier et parcourut rapidement la lettre des yeux.


« Chers amis Mangemorts,

En l'honneur des deux ans de la disparition du Survivant, vous êtes conviés à un banquet, le 15 de ce mois-ci, dans mon domaine personnel. Merci de venir accompagnés de vos esclaves. Diverses réjouissances et surprises seront prévues.

Je compte sur votre présence.

Lord Voldemort. »


Hermione relut plusieurs fois cette courte missive avant de finalement la reposer avec dégoût. La lettre était datée du cinq novembre, et le quinze... c'était le lendemain.

Hermione pensa tout d'abord que Drago avait dû décliner l'invitation, mais elle était d'avis que la phrase « je compte sur votre présence » était un ordre déguisé plutôt qu'une réelle envie d'avoir tous ses Mangemorts auprès de lui...


Elle attendit anxieusement le retour de Drago pour l'interroger. Lorsqu'il finit par passer la porte, elle alla à sa rencontre :


— Quand est-ce que tu comptais m'en parler ?!


— Je rentre à peine et tu m'accueilles avec des reproches ? On m'avait dit que seul le mariage rendait les femmes comme ça...


— Très drôle, Malefoy. Je parle de l'invitation de ton cher maître.


— Tu lis mon courrier Granger ? dit-il en changeant de ton.


De toute évidence, il n'appréciait pas.


— Je... non, elle était là et... Mais ce n'est pas le sujet ! répondit Hermione qui semblait se sentir fautive tout à coup.


— Je comptais t'en parler ce soir, où est le problème ?


— Le problème ? Mais, c'est que c'est demain, et...


— Et quoi ? Tu vas me dire que tu n'auras jamais le temps de trouver une toilette acceptable ? railla-t-il. Inutile Granger, comme tous les esclaves, tu porteras le chiffon que je t'ai donné à ton arrivée.


Hermione ouvrit la bouche mais pour la première fois, elle ne trouva rien à dire ! Trop de sentiments se bousculaient dans sa tête. Elle ne savait pas ce qu'elle avait espéré... Que Malefoy l'épargne en lui disant de rester ici ? Pourquoi l'aurait-il fait ? Bien que courageuse, elle redoutait plus que tout de se retrouver entourée de Mangemorts, de Voldemort ! Pourquoi avait-il voulu que les prisonniers de guerre soient présents ? Depuis près de cinq mois qu'elle était retenue captive, elle avait malgré tout été protégée de la violence et de la misère de la guerre, de celle des Mangemorts. La vie en compagnie de Malefoy n'était pas une sinécure, mais en s'imaginant au milieu des autres, elle prit de nouveau conscience que Malefoy aurait pu la faire souffrir bien plus qu'il ne l'avait fait.

Be my slaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant