Be my slave

II

Noa sortit sa baguette magique et un loup argenté et vaporeux apparut, filant comme une flèche vers l'intérieur du manoir.

Peu de temps après, le grand portail s'ouvrit tout seul. L'homme s'empara calmement du bras d'Hermione et lui dit d'avancer. Après quelques mètres parcourus sur le gravier, un grincement indiqua à Hermione que le portail était en train de se refermer. Cette simple pensée la fit suffoquer. Elle ne pouvait pas rester là à ne rien faire, elle devait tenter quelque chose !

Noa semblait calme et serein. Ses réflexes étaient probablement réduits, et si Hermione avait le temps de courir et repasser le portail juste avant qu'il ne se referme, ça lui laisserait peut-être quelques précieuses secondes avant qu'il ne la rattrape, pensa-t-elle.

Chaque seconde réduisait ses chances de s'enfuir, alors d'un coup, elle libéra son bras et se mit à courir à toutes jambes en direction du portail. Elle n'était plus qu'à un mètre lorsqu'elle percuta Noa qui venait juste de transplaner devant elle. Elle fut sonnée, aussi bien par sa chute sur le sol que par la surprise ! Mais ça ne s'arrangea pas lorsqu'une poigne d'acier se referma sur sa gorge et la releva de terre, comme si elle n'était pas plus lourde qu'une plume.

— Tu comptais aller où comme ça sale garce ? cracha Noa qui arborait maintenant un visage aux traits terrifiants de méchanceté.

N'attendant aucune réponse, il asséna deux gifles monumentales à Hermione qui vacilla malgré la poigne de l'homme toujours aussi forte. Son oreille gauche se mit à siffler et le sang de sa lèvre fendue se répandit sur son menton et sa robe.

Elle n'aurait jamais pu imaginer que l'homme qui lui faisait face pouvait être aussi violent.

— En route, et n'essaye pas de recommencer où ça va mal aller !

Hermione n'en doutait pas, et de toute façon, le portail complètement fermé à présent mettait fin à ses derniers espoirs de fuite.

Comme une condamnée à mort, elle marcha lentement à la suite de Noa. L'allée lui semblait interminable, mais paradoxalement, ils furent sur le pas de la porte d'entrée en un clin d'œil. Hermione aurait tout donné pour que la traversée ait été plus longue, ou pour que Malefoy mette davantage de temps à ouvrir la porte...

— Vous êtes en retard, déclara sombrement Drago Malefoy, l'air mécontent.

— Désolé, un petit contretemps, grogna Noa qui poussa Hermione en avant.

Cette dernière grimaça en se massant la nuque douloureuse qu'il avait tenue serrée tout ce temps.

— Je vois, répondit Drago avec un haussement de sourcils en direction d'Hermione. Tiens, c'est pour ta patronne. Tu peux disposer.

Drago tendit une bourse en cuir à l'homme qui la soupesa l'air concentré.

— Désolé de vous demander, mais... il me semble qu'il en manque.

— En effet, il n'y a que la moitié, précisa Drago calmement, comme s'il ne voyait pas où était le problème.

— C'est que... Noa semblait plus que mal à l'aise.

— Tu expliqueras que je goûte fort peu de recevoir un colis esquinté.

L'homme ne sembla pas comprendre sur l'instant, mais la lumière se fit lorsqu'il vit le sang séché et l'hématome qui commençait à se former sous l'œil de la captive. Après un acquiescement piteux, il fit demi-tour, abandonnant à son sort celle qu'il avait escortée jusqu'ici.