L'amour frappe toujours deux fois à votre porte 5/5

3K 195 57
                                    

L'esprit encore embrumé, Blaise maudit le piaf qui tapait contre ses carreaux. Malgré le fait qu'il eût enfoui sa tête sous son oreiller, il continuait d'entendre les grattements de l'oiseau, ce qui le fit bougonner des injures au volatile.

D'un geste las, il s'extirpa de son lit et chancela jusqu'à sa fenêtre.

Les rayons du soleil qui percèrent lorsqu'il ouvrit les volets manquèrent de le rendre aveugle ! Il fallait dire, il ne s'attendait pas à ce que le jour soit levé. Depuis trois jours qu'il était enfermé chez lui, seul, et dans le noir, à ruminer, il en avait perdu la notion du temps.

Les yeux à moitié clos, il s'empara de la missive attachée à la patte du hibou et claqua les fenêtres sans plus de cérémonie.

Tâtonnant jusqu'à son lit, il s'y laissa tomber avant de décacheter le rouleau de parchemin.

« Blaise,

Cela fait maintenant trois jours que tu ne donnes plus de signe de vie J'espère que c'est parce que tu roucoules avec Amanda

Je n'ai pas voulu passer chez toi au cas où, pour ne pas déranger, mais je commence à me faire du souci, et Hermione aussi.

Alors dis-moi que tout va bien, où alors je viendrais te voir cet après-midi chez toi.

Drago. »

Blaise soupira et reposa la lettre. Bien sûr, il se doutait que Drago et Hermione finiraient par s'inquiéter, mais il n'avait pas envie de leur parler. Leurs conseils n'avaient servi qu'à le torturer un peu plus en lui faisant espérer quelque chose qu'il s'était refusé jusque là.

Et puis, ils étaient tellement heureux ensemble, que quelque part, ça lui faisait mal. Lui aussi voulait connaître ça. Mais il semblait que l'amour persiste à lui tourner le dos. D'abord avec Ginny, puis avec Amanda…

Il finit par regarder l'heure, il était déjà 14h00, et il n'avait aucune envie que Drago le trouve ici, et dans cet état.

Blaise enfila donc rapidement ses habits et sortit de chez lui avec un but précis : se soûler.

À cette heure, le jeune homme avait peu de chances de trouver un endroit désert. Il se décida néanmoins pour le bar de la Mandragore. C'était un endroit mal famé à une certaine époque, et depuis la fin de la guerre, il n'y avait guère plus de clients pour oser se montrer dans ce trou paumé. Les gens avaient trop peur d'être associés à la clientèle précédente…

Mais malgré ça, le gérant l'avait gardé ouvert. C'était un vieil excentrique qui conversait tout seul la plupart du temps. Alors même si Blaise devait entendre un vieux cinglé parler seul et renifler la vieille odeur de chou farci qui flottait toujours dans l'air, pour avoir une chance d'être seul et pas retrouvé par Drago, c'est-ce qu'il ferait.

La porte grinça effroyablement lorsque le métis entra dans le bar. Comme il s'y était attendu, la salle plongée dans l'obscurité était vide, et l'odeur de chou était bien présente. Même s'il avait tenté de si préparer, il eut un mouvement de recul. Seuls les gens désespérés pouvaient vraiment venir ici…

Il héla le vieux barman et commanda une Vodka au venin de Basilic. Contrairement à ce qu'il avait pensé de prime abord, il n'était pas le seul client. Il apercevait dans l'ombre quelqu'un lever régulièrement le coude. Le type devait avoir une sacré descente, et vu les verres vides qui encombraient la table devant lui, il devait être ici depuis des heures…

Be my slaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant