Be my slave

XIX

La différence fut flagrante. Elle se retrouvait à l'air libre il faisait gris et froid, et elle était seule. Hermione regarda la petite cabane en bois qui trônait, entourée d'immenses pins, sur la colline, au pied de laquelle elle venait de transplaner. C'était leur refuge de base, magiquement agrandi.

Elle sentit ses jambes vaciller, et l'instant d'après, elle se retrouva assise sur les genoux, à pleurer toutes les larmes de son corps. Les émotions qui se succédaient en elle étaient trop fortes. En l'espace de peu de temps, son existence avait été bouleversée. Elle se mit à trembler, et pas seulement à cause du froid mordant de décembre. Elle était libre. C'était ce qu'elle avait souhaité le plus au monde, alors pourquoi n'éprouvait-elle pas la joie qu'elle aurait due ? Son cœur la faisait souffrir, et ses poumons refusaient de fonctionner correctement, elle ressentait un vide, un manque, et lorsqu'elle regarda la petite fiole argentée qu'elle tenait toujours étroitement serrée dans ses mains, ses sentiments s'accentuèrent encore plus, et les larmes redoublèrent d'intensité.

Elle aurait dû insister, elle aurait dû s'agripper à lui, mais elle ne l'avait pas fait, encore trop ébranlée par ce qu'il s'était passé entre elle et Drago et maintenant, il était loin, et elle ne le reverrait sans doute jamais...

Hermione resta inerte un long moment, jusqu'à ce que ses membres soient engourdis par le froid, jusqu'à ce qu'elle ne ressente plus rien. Elle était vidée de toute émotion, comme si elle en avait ressenti tellement en si peu de temps qu'elle avait épuisé sa réserve. Elle devait continuer maintenant, reprendre là où elle s'était arrêtée, avant Lui. Il fallait qu'elle se relève, et rentre parmi les siens, qu'elle continue le combat, qu'elle se ressaisisse.

Avec difficulté, elle se remit debout et marcha lentement jusqu'à l'entrée de leur quartier général. Grâce à la baguette de Harry, elle put lancer les sorts lui permettant d'y accéder. Lorsqu'elle fut à l'intérieur, elle s'y sentit bizarrement étrangère. Elle percevait des voix dans les pièces ouvertes, mais elle ne distinguait pas qui en étaient les propriétaires. Elle croisa quelques personnes qui la dévisagèrent, elle ne les connaissait pas, et apparemment, eux non plus. Puis un cri de joie la fit se retourner :

— Hermione ?! Hermione, par Merlin ! Je suis si content de te voir ! Comment vas-tu ? Comment as-tu réussi à t'échapper ?

Tout à son enthousiasme, Dean Thomas, qui l'avait enlacée, l'abreuvait de questions.

— Je vais bien, je te remercie Dean.

Hermione lui rendit son étreinte et lui sourit, même si ses yeux ne renvoyaient pas la joie qu'ils auraient due.

— Je suis tellement heureuse d'être de retour.

Ce n'était pas un mensonge, pas tout à fait.

— Il y a l'air d'avoir beaucoup de nouvelles têtes ici ! s'exclama-t-elle avec un semblant d'émerveillement, pour échapper à la trop douloureuse question sur sa présence ici...

— Oui, je vais te présenter ! Depuis que nous savons que Harry est vivant, l'afflux de nouvelles têtes est jour après jour plus grand encore !

Tout en continuant à parler des nouveautés les plus importantes depuis sa capture, Dean la conduisit dans la grande pièce qui servait de pièce de réunion. Il y avait des dizaines de personnes dedans, jamais Hermione n'avait vu autant de monde dans leur petit QG, qui comptait apparemment des dizaines de pièces supplémentaires. Il lui faudrait sans doute un long moment avant de se sentir de nouveau à sa place parmi eux.