XXIV

4.2K 219 137
                                    

— Merci mon chéri !

Hermione récupéra la pâquerette que lui tendait son fils avec un grand sourire. Depuis des heures, elle prenait le soleil sur un transat dans le vaste jardin de la demeure que Harry avait acquise, et s'amusait de voir Alaric lui ramener tout ce qu'il trouvait d'intéressant de ses recherches dans le jardin.

Sitôt sa fleur offerte, il était reparti fier de lui en gambadant avec encore quelques hésitations, à l'exploration du jardin.

— Hermione, je suis rentré ! Comment vous allez tous les deux ? demanda-t-il, excité.

— Très bien Harry, répondit-elle avec le sourire. J'ai amassé un vrai petit trésor depuis ce matin ! Me voilà en possession d'une pâquerette, de trois cailloux, d'un ver de terre (à qui j'ai redonné la liberté), et d'un morceau de coquille d'œuf d'un oisillon quelconque.

Harry éclata d'un rire franc, ce qui attira l'attention du bambin qui revint en trottinant de ses pas encore mal assurés, qui ne manquaient pas d'attendrir à chaque fois les adultes présents.

Alaric tendit les mains vers Harry avec la ferme intention d'être installé dans ses bras. L'enfant parlait très peu, mais à la place, il avait acquis la faculté de se faire très bien comprendre, notamment avec ses yeux si expressifs.

Harry se baissa à sa hauteur, et lui posa une question :

— Est-ce que tu as été sage ?

L'enfant sembla réellement peser le pour et le contre et finit par dire un timide « oui ».

— Alors je t'ai ramené un cadeau !

Alaric laissa échapper un rire de joie et tapa dans ses mains potelées en signe d'excitation. Harry sortit sa baguette et la pointa sur l'intérieur de sa cape, derrière laquelle il tenait le cadeau bien caché.

— Abracadabra !

Le garçonnet gazouilla de plaisir lorsque Harry lui mit devant les yeux un nounours qui représentait une petite fouine. Lorsqu'il croisa le regard torve d'Hermione, il lui expliqua, un peu penaud, qu'il avait craqué lorsqu'il l'avait vu dans la vitrine d'un magasin du Chemin de Traverse.

Reconnaissant, Alaric tendit de nouveau ses petites mains pour remercier Harry, qui le prit bien vite dans ses bras.

Harry l'embrassa sur le front et lui passa la main dans les cheveux, tout en lui demandant ce qu'il avait fait de sa journée, tandis qu'Alaric mâchouillât déjà l'une des pattes de la peluche.

Hermione les regardait, attendrie. Cependant, Harry avait encore vu cette lueur fugace de peine lui voiler les yeux un instant. C'était très souvent lorsqu'il passait un moment tendre avec Alaric. Il se doutait qu'à chaque fois, elle devait regretter qu'à sa place, ça ne soit pas Drago. Bien qu'elle lui dise souvent qu'elle ne pensait plus à lui, et qu'elle s'était remise, il voyait bien que ce n'était pas le cas. Bien sûr, la plupart du temps, elle le cachait, où était réellement heureuse, mais ça ne durait jamais longtemps.

— Qu'est-ce que vous diriez d'aller vous promener ?!

— Je ne sais pas trop...

— Tu n'as jamais envie de rien, je te ferais remarquer, la rabroua gentiment Harry.

— Peut-être demain, ça serait aussi bien, non ?

Be my slaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant