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Comme les rares passants dans la rue, la jeune femme marchait d'un pas empressé. Il faisait certes gris et froid, mais ce n'était pas la seule raison qui la poussait à avancer tête baissée tout en tenant resserrés les pans de sa veste autour de son visage.

Se promener sur le Chemin de Traverse n'était plus très agréable depuis l ascension au pouvoir du Seigneur des Ténèbres. Seuls les partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit -Pas-Prononcer-Le-Nom flânaient la tête haute et sans crainte.

Les autres, les Sang-Mêlé, ou pire les descendants de Moldus, vivaient sur leurs gardes. Ils n'étaient jamais à l'abri d'une attaque soudaine.

Les survivants de la Grande Guerre, comme elle avait été appelée, étaient peu nombreux et servaient pour la plupart de domestiques. Ce n'était pas un sort enviable mais certains s'estimaient heureux. Le sort réservé à ceux qui avaient combattu le Seigneur des Ténèbres avait été bien plus cruel.

C'était le cas pour cette Héroïne de Guerre, comme l'appelaient ceux qui avaient combattu, Hermione Granger.

Frissonante d effroi à la pensée du sort de cette jeune fille qu'elle avait connu il y a vie  des années à Poudlard, la jeune femme presse davantage le pas lorsqu'elle arriva à la hauteur d'un établissement très mal famé qui s'étendait sur une large surface de la rue.

Voulant s'écarter au maximum du groupe d'hommes qui se trouvaient attroupés devant l'entrée de la bâtisse, elle percuta quelqu'un qui venait de transplaner.

Les paquets qui lui encombraient les bras se répondirent sur le sol, provoquant une hilarité méprisante des hommes qui patientaient sur le pas de la porte.

- Tu ne pouvais pas faire attention espèce d'idiote ! invectiva l homme qui avait été bousculé.

- Je suis navrée Monsieur, je vous le jure ! Je ne l ai pas fait exprès,  pardonnez moi, couina la femme, catastrophée.

Elle n'osa pas lever les yeux de peur d attirer encore plus les foudres de l'homme. Les personnes comme elle devaient faire profil bas maintenant, car rien ne leur était pardonné. Les Sang-Pur avaient droit de vie ou de mort sur les " vermines " comme ils étaient surnommés depuis la victoire du Seigneur-des-Ténèbres.

- Dégage et que je ne te revoie plus, cracha l'homme en la poussait avec le pied.

La malheureuse qui s'était accroupie pour ramasser ses commissions en attrapa encore un peu et s'éclipsa en courant. Son maître la ferait certainement fouetter pour avoir perdu des achats, mais elle préférait s'y risquer plutôt que de désobéir à l'ordre de l'homme qu'elle avait bousculé.

Ce dernier pesta et se redressa  fièrement après s'être épousseté avec mépris, comme si le contact avec la femme l'avait souillé, puis il salua le groupe d'homme avant d'entrer dans l'établissement.

La maison " Aux milles plaisirs" était un établissement de luxure haute gamme. Et bien qu'il soit déjà venu dans cet endroit à quelques reprises, c'était pour une raison bien précise que Drago Malefoy était là aujourd'hui.

- Bonjour Mylord ! Je suis ravie de vous revoir, fit avec emphase une vieille femme à l'allure extravagante. Vous le savez, j'ai tout ce dont peu rêver une jeune et bel homme tel que vous, dit-elle, enjôleuse.

- J'en doute, répondit laconiquement Malefoy. Je n'ai rêvé d' avoir une catin au Sang-de-Bourbe.

- Heu... Oui, bien sûr, je ne voulais pas insinuer...

La vieille femme rougit d'embarras et un tremblement quasi imperceptible lui parcourut le corps. S'il y avait un homme qu'elle ne devait jamais se mettre à dos, c était lui. La réputation des Malefoy n'était plus à faire, et la sienne particulièrement. On le disait plus cruel que son père encore.

Be my slaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant