LA MÉLODIE DES ÂMES SEULES - 𝗸𝗮𝗴𝗲𝗵𝗶𝗻𝗮

o7 ✦ Tu ne sais pas ce que ça fait

Bonsouaar !
Voici le septième chapitre, avec enfin une information que vous attendiez tous je pense ! Comme d'habitude, merci à DarkCheshire-, Alexe282093, Kagura_2057, loxrnlt et Calycorne !
Bonne lecture-☆

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Ce fut la sonnette de sa porte d'entrée qui sortit Kageyama de l'hibernation dans laquelle il s'était plongé. Une fois rentré chez lui, il s'était enroulé dans la couverture qu'elle lui avait offert, restant allongé sur son canapé à se repasser toutes les bons moments qu'ils avaient passé tous les deux.

Lorsqu'il entendit la sonnette, il se leva à contrecœur pour aller ouvrir, se doutant vaguement de l'identité de la personne qui martelait le pauvre bouton. Il ne fut donc pas surpris, en ouvrant la porte, de se trouver nez à nez avec un jeune homme à peine plus âgé que lui, aux cheveux gris impeccablement coiffés.

« Bonjour, Kageyama.

- ... Sugawara... »

Peu déstabilisé par cet accueil froid, Kôshi entra dans l'appartement sombre qu'occupait le noir. Il balaya le tout d'un œil critique avant d'actionner l'interrupteur pour illuminer la pièce. Les deux hommes grimacèrent, l'un quand il fut ébloui par la lampe qui s'alluma, l'autre quand il vit le désordre qui régnait dans l'habitation.

« Je n'ai pas eu le temps de ranger, marmonna Tobio comme vague excuse.
- Kageyama..., soupira Sugawara. Tu étais censé nous prévenir en cas de rechute.
- Je n'ai pas rechuté. » rétorqua le susnommé en roulant les yeux.

Le gris balaya le bazar qui régnait dans le petit appartement de la main. Les affaires de cours du jeune homme étaient étalées un peu partout et de la vaisselle sale gisait dans l'évier.

« Bon. Peut-être légèrement. »

Kôshi soupira avant de lui adresser un regard attristé.

« Je sais que c'est dur. Mais...
- Arrêtez tous de dire ça, trancha Tobio. Si vous le savez pourquoi vous vous sentez obligés de le dire ? »

Sugawara l'observa silencieusement, lui adressant le regard que Kageyama détestait : celui qui sonde votre âme et qui vous donne envie de tout déballer. Il se mordit la lèvre.

« Franchement Sugawara, ça va. Tu t'inquiètes pour rien. Pourquoi es-tu venu d'ailleurs ?
- Oikawa m'a dit que tu allais mal. »

Tobio roula les yeux. L'ancien capitaine d'Aoba Johsai commençait à l'agacer.

« Comme s'il fallait l'écouter.
- Il me paraît plutôt bien placé pour connaître les signes du mal-être.
- Pfff, de la part de quelqu'un prêt à se marier à peine deux ans après avoir perdu sa sœur, je le trouve gonflé de parler de mal-être. »

Suga fronça les sourcils.

« Il essaye de surmonter la douleur. Tout le monde ne se cache pas derrière sa peine pour le restant de ses jours. » Cette dernière phrase piqua l'orgueil de Kageyama. Il ne se cachait pas ! Le gris sembla lire dans ses pensées et ajouta : « Tu te caches Kageyama, ne le nie pas. Depuis qu'elle est morte, tu dépéris à vue d'œil.

- Je vais mieux !

- Tu tentes de persuader, mais ça... (Il balaya une nouvelle fois la pièce de la main) ... ce n'est pas aller mieux. Tu ressasses tes souvenirs d'elle encore et encore. Tu dois passer à autre chose. »

Tobio sentit son sang bouillir dans ses veines. Pourquoi Sugawara l'accusait-il ? Il essayait de passer à autre chose ! Mais il en avait assez que des personnes qui ne savaient pas ce qu'il ressentait ne cessent de lui donner des soi-disant conseils.

« C'est facile à dire pour toi ! Tu n'as aucune idée de ce que c'est... » A son grand désespoir, sa voix se fêla. « Tu n'as aucune idée de ce que ça fait... » Sa voix devint presque un murmure. « ... quand on perd son âme sœur. »

La fin de sa phrase fut accueillie par un silence empli de compassion, ce qui ne fit qu'accentuer la colère du noir. Sans prêter attention à une quelconque réaction de Kôshi, il quitta son appartement, désireux de changer d'air au plus vite.