〔⊱⋅ Le procès du cœur | Terminé ⋅⊰〕

Chapitre 2 : Le calme avant la tempête

Les talons de la jeune avocate claquaient sur le sol, dans un bruit presque mélodieux. Elle était habillée d'un tailleur cintré sobre qui épousait parfaitement ses courbes voluptueuses. Elle connaissait parfaitement le lieu, dû à son emploi qu'elle entretenait depuis maintenant quatre ans.

Après une petite marche, elle prit l'ascenseur pour le septième étage. En sortant de celui-ci, un bureau central distinct se trouvait face à elle, celui de la secrétaire, d'une quarantaine d'année, des cheveux noirs de jais coupé au carré, une paire de lunettes sur son nez.

« Bonjour Anne. » dit-elle sobrement en l'accompagnant d'un chaste signe de la main.

« Bonjour Maître Griffin. Tout le monde est arrivé en salle de réunion. » dit Anne avec toujours le même engouement dans sa voix, un grand sourire aux lèvres, le regard pétillant.

Clarke opina et prit la direction de la salle de réunion. Pour quelqu'un qui avait le parfait contrôle de sa vie. Elle n'avait pas pu empêcher ce léger retard. Pourtant, dieu seul sait à quel point, elle détestait les retards.

Le chemin fut rapide. Sans hésitation, elle frappa à la porte avant de l'ouvrir sans attendre d'invitation.

Dix paires de yeux tournèrent simultanément le regard vers elle. Ils la fixèrent, mais elle n'en avait que faire. Son regard froid vagabonda, ce qui amena ses collègues à dévier le leur, trouvant leurs feuilles plus attractives finalement. Une seule collègue inclina légèrement la tête en guise de salutation. Elle répéta silencieusement le geste et détourna son regard pour le placer à l'endroit exact où se trouver sa patronne. Un siège en bout de table que la brune occupait systématiquement et un siège vacant à sa droite et sa gauche. Elle faillit lever les yeux au ciel à tant d'enfantillage.

« Bonjour Mlle Griffin ! Vous avez une petite mine dites-moi, longue nuit ? » lança sa chef, vêtu d'une robe rouge sang, que Clarke put remarquer en s'approchant un peu plus d'elle.

Sa patronne prenait un malin plaisir à vouloir la dominer. Elle haïssait ce fait puisqu'elle est connue comme le dragon de ce milieu professionnel et elle voulait que cela reste ainsi. Clarke avait l'impression que c'était une sorte de punition auquel sa patronne se plaisait.

« Ne vous en faites pas, Becca, ce n'est pas quelques heures de sommeil en moins qui vont m'abattre. » ajouta-t-elle sans s'excuser et qui prit enfin place à droite de Becca.

« Je n'en ai aucun doute là-dessus, Clarke. » dit-elle alors qu'elle décroisa ses jambes. « J'ai vu que Monsieur Walker avait accepté l'accord. » reprit-elle, pour changer de sujet. Clarke hocha la tête affirmativement.

« Bon, puisque Clarke fait enfin l'honneur de sa présence. Nous allons pouvoir commencer la réunion. »

Généralement, les réunions ne duraient pas longtemps, mise-à-part si certains points avaient vraiment besoin d'être évoqués. Sinon, elle se finissait toujours par la distribution des dossiers des prochains clients du cabinet.

C'était le cas aujourd'hui, Becca fit le tour de la table, déposant aléatoirement des dossiers devant les avocats. Une fois son tour accompli, elle reprit place -en ignorant superbement les nombreuses tentatives d'indignation de l'un de ses meilleurs atouts- et débuta de nouveau un speech pendant dix bonnes minutes. Elle finit par congédier tous ses employés en ordonnant à Clarke de rester.

Elles observent la salle se vidait petit à petit dans le silence. Lorsque la porte se referma sur le dernier avocat, Becca se leva pour s'asseoir sur la table, elle croisa les jambes, envahissant l'espace personnelle de la blonde. Elle se pencha pour attraper un dossier et Clarke pouvait à présent apercevoir le décolleté de sa patronne.