Chapitre 10 : Si je dois être cette personne 2/2

1.8K 118 23
                                    

Les  murs et le plafond de la chambre d'hôpital étaient d'un blanc immaculé.  La lumière blanche illuminait la pièce alors que les rideaux étaient  fermés. Pourtant, Raven Reyes était bien dans son lit, à demi-assise, la  fixant de ses yeux ronds dans un silence de mort. Son visage confus lui  démontrait que la Latina ne l'avait pas encore rencontrée. Clarke  s'approcha doucement du lit, un léger sourire avenant. Ignorant  Alexandria, qui était assise près de Raven sur une chaise. 


« Bonjour Raven, je suis votre avocate, Clarke Griffin. »

Raven  la regarde, toujours sans rien dire. Clarke se racla la gorge, avoir à  faire au silence, ce n'est pas ce qu'elle appréciait le plus. Elle alla  pour parler de nouveau avant de se faire couper par Alexandria.

«  Je vais passer un appel, je reviens. » prévient Lexa, en se levant et  s'avancer pour poser ses lèvres sur le haut du crâne de Raven.  Cependant, celle-ci recula pour refuser ce geste d'affection. Lexa  n'avança pas plus et recula.

Le regard vert trouva celui bleu de  l'avocate. Clarke luttait pour que son visage ne montre aucune émotion  qui la tirailler. Alexandria baissa la tête, son visage était dissimulé  par ses longs cheveux bruns, cachant sa tristesse. Elle quitta la pièce,  fermant discrètement la porte.

L'avocate avait observé la scène  presque nostalgique, ravivant des souvenirs douloureux. Elle avait déjà  été ainsi à une époque. Tel un petit oiseau blessé qui fallait soigner  avec précaution pour ne pas l'effrayer un peu plus.

Raven tourna le visage vers la fenêtre caché par des rideaux, toujours décidé à ne pas piper mot. Clarke repose son regard sur Raven, bien décidée à couper court à ce silence pesant.

« Il fait doux, pour un début Mars. »  Brisa-t-elle. L'information fit réagir la brune puisqu'elle posa son  regard sur la blonde en fronçant les sourcils.

« Je... » sembla hésité la brune. « Ça m'effraye... La lumière m'effraye. » avoua-t-elle en reposant son regard sur la fenêtre. « Elles ne comprennent pas... »

Clarke ressentait souvent de l'empathie pour ses clients, mais elle arborait toujours son masque de froideur. Elle le devait pour pouvoir garder une certaine distance et surtout pour des affaires qui pourrait la toucher  plus que d'autres. Cette fois-ci, elle décida d'écouter son instinct.  Elle n'était peut-être que son avocate, mais Raven semblait s'exprimer alors que Lexa lui avait dit qu'elle ne disait rien. Donc, elle écouta d'une oreille attentive sa cliente. Outrepassant les règles.

« Elles ne comprennent même pas pourquoi je ne veux pas qu'elles ouvrent les rideaux. »

« Si tu ne te sens pas prête pour raconter ce que tu as vécu, c'est ton choix. Cependant, je parle par expérience, il ne faut pas rejeter les personnes qui tiennent à toi. »

« À moi ? » se retourna Raven, avec véhémence. « Elles n'ont même pas remarqué qu'Oksana avait pris mon apparence ! Elle m'a volé ma vie ! à tel point que je ne sais plus qui je suis. Je ne sais plus qui j'étais avant. Cela ne faisait qu'un mois,  mais j'ai l'impression d'y avoir passé un an dans cette... Dans ce lieu que j'aimais tant et que je déteste à présent. » dit-elle, d'une voix  vacillante.

Clarke regarde la brune, le cœur lourd, elle s'approche doucement, pas après pas, de telle façon à ne pas effrayer Raven.

«  Je sais que tout te semble impossible pour le moment, mais ça va passer. Je ne dis pas que ce sera facile, ce serait te mentir, mais pour te reconstruire, il va falloir apprendre à affronter tes peurs. »

« Qu'est-ce que vous en savez ! Vous ne pouvez pas comprendre, personne ne peut ! »

«  Au contraire, je comprends. Mon histoire est peut-être différente de la tienne, mais il y a des faits identiques à la tienne. Tes proches ont eu à faire à Oksana en pensant que c'était toi. Ils auront toujours cette culpabilité. Ne crois pas que c'est la raison pour laquelle ils t'aideront, non. Ils t'aideront parce qu'ils t'aiment. Ils tiennent à toi et tu auras besoin de leur soutien plus que tout au monde. »  expliqua-t-elle alors qu'elle s'asseyait sur le bord du lit avec toute  l'assurance qu'elle possédait.

〔⊱⋅ Le procès du cœur  | Terminé ⋅⊰〕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant