Juin 2015,
SMS à Soléa : Je te déteste. Non. J'ai envie de te détester.
Ce ne sont plus deux légumes qui habitent dans cet appartement, mais trois. Aria est l'une des notre maintenant. Et je te déteste pour ça. Parce que c'est de ta faute si elle est aussi mal. Tu ne donnes plus de nouvelles. A personne. J'ai croisé Elyan il y a quelques jours. Tu te souviens d'elle ? Tu sais ? Ton AMIE. Tu nous as oubliés, n'est-ce pas ? Nous on pense toujours à toi, mais tu fais comme si nous n'existions plus. Pourquoi ?
Le silence que tu nous laisse est assourdissant. Il hurle si fort.
Elyan n'a plus de nouvelles de toi depuis ton départ. Bordel, même à moi tu m'as laissé quelque chose ! Une lettre, un message. A eux, à tes amis, tu n'as rien laissé. Je te déteste tellement pour ça si tu savais. Je croyais que tu les aimais. Qu'ils étaient ta famille. Apparemment je me suis trompé.
J'ai l'impression qu'Aria se renferme de plus en plus. Cette semaine, elle rentrait directement à l'appartement dès qu'elle avait fini les cours. Elle évite son téléphone comme si c'était la peste et reste beaucoup trop avec Paul et moi pour que ça soit normal. On s'inquiète tous les deux. Je me demande si c'est à cause de son mec. Si elle est toujours comme ça demain, j'irais lui parler. Merde Soléa, je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation.
***
Alors là. Là. Je ne m'y attendais pas.
Hier, alors que j'étais en train de t'écrire, on a sonné à la porte. Enfin, sonner est un grand mot. Comme Aria était au salon, je lui ai laissé ce privilège d'aller ouvrir. Mais elle ne l'a pas fait. On se déchaînait beaucoup trop sur cette foutue porte, même. Alors je me suis levé, légèrement irrité. Lorsqu'elle m'a vu, elle m'a fait de grands signes pour que je me taise et que je n'aille pas voir.
Sauf que si je n'y allais pas, ça aurait ameuté les voisins. Il hurlait derrière la porte alors que ma colocataire me suppliait de ne pas le faire entrer.
« Je ne veux pas le voir. Dis-lui que je ne suis pas là. »
Je ne comprenais pas trop, mais je me suis exécuté. Hugo m'a regardé de travers avant de me lancer à la figure : « C'était trop compliqué d'ouvrir le verrou ? Elle est où Aria ? Laisse-moi rentrer. » Je m'étais mis en travers de l'ouverture pour ne pas qu'il voit l'intérieur, ni pour qu'il n'envisage de rentrer. J'avais toujours bien aimé ce type, il m'avait l'air cool et sans prise de tête.
Mais j'avais oublié qu'il fallait se méfier de l'eau qui dort.
« Elle n'est pas encore rentrée. Tu lui veux quoi ? »
Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait me sauter dessus pour m'égorger. Mais il s'est repris rapidement, et son regard de fou furieux est redevenu comme avant. « Je voulais juste voir ma copine. Tu pourras lui dire que je suis venu ? Et que je suis désolé. Et que je l'aime. » Il était reparti comme ça et je me suis demandé ce qu'il venait de se passer.
Lorsque j'ai refermé la porte, Aria a hurlé si fort que je pense qu'elle m'a percé un tympan : « Connard ! Je suis désolé mon cul oui ! Putain je ne devrais pas ! Je ne devrais pas accepter ça merde ! Il me fait chier ! »
Je n'ai pas eu le temps de lui demander de m'expliquer qu'elle avait déjà claqué la porte de sa chambre. J'étais resté là, les bras ballants, en me demandant ce qu'il venait de se passer. Paul est rentré à ce moment-là et a demandé « J'ai loupé un truc ? ». Moi-même j'avais loupé un épisode...
***
Je ne comprends plus rien. Il lui a suffi de lui offrir des fleurs et tout est réglé ?
Merde chaton, il y a un truc qui cloche avec ce mec. Il faut que je comprenne quoi, je m'inquiète pour Aria.
Si seulement tu étais là...
Avec tout mon amour,
Nathan——
BONJOUR MES CHAAAATS !Comment ça va aujourd'hui ?
J'espère que ça vous plaît toujours autant !
Je repose encore une fois la question, mais j'essaye au maximum de vous faire plaisir : y-a-t-il quelque chose que vous aimeriez savoir en particulier ??? Je suis curieuse !
On se dit à demain ?
Café, manzana et chocolat
Love,
Chloé. 🐱☕️
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24 lettres sans toi (CEUJDE)
RomanceNathan a toujours écrit, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, d'aussi loin qu'il a su tenir un stylo entre ses mains. C'est comme ça, il a toujours aimé voir l'encre sortir de cet objet inanimé, voir comment ses mains pouvaient créer des mots, des phr...