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Juillet 2015,

SMS à Soléa : Il faut que je comprenne ce qu'il se passe.

21 juillet. L'année dernière, jour pour jour tu as débarqué de ce train, main dans la main avec mon frère. Un an jour pour jour que je tombais sous ton charme.

Chaton, si tu savais comment tu me manques. Je t'aime toujours si fort. Et non, la douleur ne disparait pas avec le temps. Celui qui dit ça nous fait croire de belles conneries. Je suis tombé amoureux de toi un jour d'été, et un an plus tard c'est encore le cas.

Beaucoup de choses se sont passées depuis ton départ. Et je n'ai plus d'espoir que tu reviennes cet été.

Tout est en train de se briser autour de moi. Tout ce que je connaissais est en train de disparaître. Je n'aime pas le changement quand il est trop brutal comme ça.

Paul est parti. Il y a une semaine. Il ne supportait pas de vivre aussi loin d'elle, alors il l'a rejoint. Il reste en Irlande au moins pendant les vacances d'été, puis après il avisera. Il avait l'air heureux. Tant mieux pour lui.

Aria est toujours... Aria. Mais je sens que depuis quelques mois, elle se renferme sur elle-même. Hugo et elle sont toujours ensemble, mais je ne sais pas... C'est toujours autant bizarre. Depuis la scène du mois dernier, je vois ce mec sous un autre angle. Je n'arrive pas à déterminer exactement ce qui me dérange chez lui, mais mes doutes subsistent quand même. Je crois que je vais garder un œil sur lui. Aria a également mal pris le fait que Paul s'en aille à son tour. Et j'ai presque l'impression qu'elle m'en veut pour ça. Alors que, clairement, pour une fois, je n'ai rien fait et ce n'est pas de ma faute. Je me demande si elle ne s'imagine pas que tout lui échappe autour d'elle. Qu'elle reste bloquée au même endroit alors que tout ce qui l'entoure évolue. C'est ce que je ressens parfois.

Tu ne nous as toujours pas donné de tes nouvelles et je commence à perdre patience. Je me demande comment je suis arrivé à garder mon calme jusque-là. Sans doute parce que je pensais qu'il fallait te laisser un peu plus de temps, un peu plus d'espace. Mais je t'ai laissé tout l'espace que je pouvais. Il y a littéralement un océan entre nous ! Et ce n'est pas suffisant ? Ne disais-tu pas que tu m'aimais dans ta lettre ? J'ai besoin qu'on s'explique, qu'on se voit... au moins une dernière fois. Même si je sais que j'aimerais avoir plus d'une vie à tes côtés. Te revoir quelques instants me suffirait assez. Je suis prêt à prendre un billet d'avion pour te retrouver, mais tout le monde essaye de m'en dissuader. Je ne sais pas quoi faire.

Je dois aller chez ma mère cette semaine. T'ai-je dit qu'elle et Vincent ont aménagé ensemble ? Il y a quelques mois. Elle a l'air heureuse avec lui. Même si je sais qu'elle ne l'est pas totalement depuis... Eh bien depuis ce jour-là. Ce jour maudit où elle a appris qui tu étais, ce même jour où la relation que j'avais avec mon frère s'est détruite. Oui, vraiment, ce jour-là je suis arrivé à tout ravager.

Je ruine tout sur mon passage. Je suis la peste et le choléra réunis. Je comprends finalement pourquoi tu as coupé tout lien avec moi.

C'est sans doute mieux comme ça en fin de compte.

***

Je suis arrivé à rester moins de vingt-quatre heures chez ma mère sans péter un câble. Son mec, Vincent, essayait de jouer les beaux-pères cools, et c'est vrai qu'il l'est. Mais j'avais d'autres soucis pour m'en préoccuper. J'étais assez près... alors j'ai laissé tomber le repas de famille et je suis parti à Nice avec la voiture de ma mère. Comme la dernière fois. Je pensais que si tu ne nous répondais pas à nous, tu n'aurais jamais laissé ta grand-mère sans nouvelles. Je devais tenter le tout pour le tout. Si je voulais t'attendre, avancer, ne pas te détester...

Je suis parti tôt le matin sous le regard éberlué de ma mère. Je suis arrivé chez toi tendu comme jamais. J'avais peur que ta grand-mère me claque la porte au nez, qu'elle ne m'ouvre même pas.

Mais ça ne s'est pas passé comme ça. A VENDRE. Des volets fermés. Une maison laissé à l'abandon. C'est ça que j'y ai trouvé. La maison de tes grands-parents était à vendre. Et vide, bien trop vide pour que quelqu'un n'habite ici.

Encore une fois, je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait. Tu étais partie, ta mamie aussi. Tous mes espoirs pour avoir des tes nouvelles venaient de partir en fumée. Et je sentais mon cœur partir en cendres à son tour.

Je me suis assis sur les marches du perron et j'ai attendu. Longtemps. Parce que si ta mamie n'était plus là, tu n'avais plus de raison de revenir. Et ça me tuait.

J'ai reçu un message à ce moment-là. C'était ma mère, je crois. Elle s'inquiétait et me demandait où j'étais.

Je n'ai pas répondu.

En revanche, j'ai gardé mon téléphone dans les mains en essayant de réunir mes esprits.

En début d'année, je t'avais envoyé un message sur un énorme coup de bluff et tu m'avais répondu. Alors, peut-être que ça aurait pu à nouveau marcher.

J'ai tenté.

Je suis allé sur les réseaux sociaux. J'ai tapé ton nom dans la barre de recherche, les doigts tremblants et... je n'ai rien trouvé. Nulle part.

Même ici tu avais disparu.

As-tu seulement existé ?

Notre amour n'était-il qu'un mirage ?

Je suis reparti à Paris après ça.

Je te déteste.

——
BONJOUR MES CHATS !!!

Comment ça va aujourd'hui ?

Finalement je pense que je vais poster les lettres l'après-midi vers 17h la semaine, et le week-end vers 9h. Parce que sinon ça me fait me réveiller pour poster et après retourner me coucher et... sincèrement c'est fatiguant mdr

Du coup voilà, j'espère que ça ne vous dérangera pas.

Sinon, qu'avez-vous pensé de cette lettre ???

Nathan commence à s'énerver un peu...

A DEMAIN ! ❤️

Café, manzana et chocolat
Love,
Chloé. ☕️🐱

24 lettres sans toi (CEUJDE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant