Apocalyptic's Love

Chapitre 43

     Le lendemain matin, je me réveillais vers 5h environ, du moins c'est ce qu'indiquait la montre à gousset que m'avait confié ma sœur. Je me levais sans faire de bruit, et partis prendre une douche froide.

     Je fermai la porte derrière moi, puis je retirai la totalité de mes vêtements, que je laissai choir sur le sol, et je me glissais dans la douche. Je laissai un instant l'eau glacé rouler sur ma peau, et je finis par m'asseoir sous le jet, appuyé contre le mur, les genoux serrés contre ma poitrine. Je ne pouvais m'empêcher de réfléchir, à mon passé, au présent... Au futur...

     Ce fut au bout d'un bon quart d'heure que je sortis de la douche. C'est alors que je fis face à mon reflet, redécouvrant ainsi le moindre vestige de mon tumultueux passé. Les cicatrices lacérant mon torse et mon dos me donnaient envie de vomir. Les souvenirs qu'elles renfermaient me détruisaient à petit feu, tout comme les ténèbres qui les rongeaient inlassablement, empêchant mon sang de les faire disparaître comme n'importe quelle autre blessure.

     Dans un accès de rage, je balançais mon poing dans le miroir. La matière réfléchissante se brisa, divisant mon image. Mon sang coulait le long de la surface brisée, mes globes oculaires s'étaient teintés de la couleur du sang de toutes les âmes que j'avais détruite au cours de ma petite et violente existence.

     La noirceur qui s'insinuait en moi était plus forte que tout. Une faim insatiable tiraillait mes entrailles. Il me fallait du sang... N'importe lequel aurait fait l'affaire tant que je pouvais satisfaire mon besoin de cris et de tortures. Un sourire démoniaque prit place sur mon visage. Un voile noir recouvrit mon corps pour cacher ma nudité, puis je quittais la petite pièce exiguë.

     Il n'y avait plus personne dans la petite chambre, alors j'en sortis et me dirigeais vers la grande salle, la Mort me suivant comme une ombre macabre.

     Ils étaient tous réunis autour de la table en train de festoyer. Ceux que je voulais anéantir pour leur simple existence. Ils se retournèrent vers moi, leurs petits yeux d'humanoïde transpirant la peur et le dégoût tandis que j'apparaissais dans l'embrasure de la porte. Mon sang bouillonnait dans mes veines. Je voulais qu'ils souffrent...

     Rien ne pouvait plus m'arrêter... :

     « Tu es un monstre..., Souffla une voix dans le creux de mon oreille. Tu sais que c'est ce qu'ils pensent tous de toi... Ils ne méritent pas ta miséricorde... Tues-les. TOUS ! »

     Tous crocs dehors, je me jetai sur la première personne venue, et plantai mes canines dans sa chair pour me délecter de son sang si chaud et inspirant la vie.

     Je laissai le corps sans vie de Rick tomber sur le sol avec un sourire de satisfaction étirant mes lèvres dégoulinantes de sang. Les autres ne bougeaient pas et se contentaient de m'observer comme paralysé par la peur. Quelques secondes plus tard, les cris des femmes, les pleurs des enfants et la peur des hommes éclatèrent tel un tourbillon d'offrande pour ma cruauté, renforçant ainsi ma terrible soif. D'un geste de la main, une force surnaturelle les plaqua sur le sol, les empêchant de se débattre et me laissant ainsi le temps de les torturés, un par un, selon mes envies et ma convenance.

     Bien que mon envie de recueillir la souffrance et la douleur fût importante, ma soif d'hémoglobine l'était encore plus. Et du sang, il y en avait partout. Sur les murs, sur les tables, ainsi que sur ce qu'elles contenaient, sur le sol... Les corps de mes « amis » baignant dans leurs sangs... Il n'en restait plus qu'un, je le savais, car il manquait à l'appelle. Il n'était pas dans la pièce, mais je savais très bien qu'il m'avait vu et qu'il se terrait quelque part.

     Durant une longue demi-heure, je cherchais Achille dans tout le complexe. Passant de labo en labo à la recherche de ma petite tête blonde préféré, au sang si appétissant et que je m'étais refusé de consommer depuis bien trop longtemps.