Apocalyptic's Love

Chapitre 10

     Mon regard s'accrocha sur mon réveil. Minuit pile. A cette heure ci, je savais bien que tout le monde dormait dans le manoir :

     « Tu es réveillée ?, Me demanda une voix endormie qui provenait de derrière moi. »

     Je ne répondis pas et allumai ma lampe de chevet pour découvrir l'identité de la personne qui était allongée à mes côtés et dont la voix enrouée ne me disait absolument rien :

     « Rââh ! Mes yeux !, Souffla Achille avant d'enfouir son visage dans l'oreiller.

      -Ah, merde !, Répliquais-je en m'empressant d'éteindre la lumière. Désolé Ach, je t'avais pas reconnu ! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Et dans mon lit en plus !

     -J'suis désolé de débarquer comme ça, à l'improviste, mais j'ai fugué de chez moi... J'en pouvais plus... Alors je suis venu ici parce que c'était le seul endroit où je pouvais être en sécurité..., Répondit-il avec quelques sanglots dans la voix.

     -Ferme les yeux, Chuchotais-je avant de rallumer la lumière. »

     Il ouvrit difficilement les yeux. Quant à moi, j'étais interdite face aux nombreuses contusions qui recouvraient son visage. Il avait les larmes aux yeux...

     Je le vais la main droite et la déposai délicatement sur sa joue pour ne pas lui faire plus de mal. Nous étions agenouillés sur mon lit, l'un devant l'autre. Moi, portant mes vêtements de la veille et lui, vêtu d'un col roulé noir à manches longues avec un pantalon de jogging noir, qu'il avait l'habitude de porter la nuit. La faible luminosité de la pièce dévoilait les quelques reflet blonds présent dans ses cheveux châtains, et ses yeux d'un bleu pâle laissaient transparaître une lueur de souffrance. Les blessures sur son visage étaient les traces des sévices de son père sur lui. Un coquard à l'œil gauche, une entaille sur l'arcade droite, la lèvre inférieur ouverte avec du sang encore frais, une coupure sur la joue droite ainsi que de nombreux hématomes sur les joues et le front. Mais les marques sur son visage n'étaient rien comparer au reste de son corps que ma sœur et ma cousine avaient soigné à plusieurs reprises :

     « Tu n'as pas à t'excuser, finis-je par répondre en l'attirant doucement vers moi pour l'enlacer. Tu es ici chez toi...

     -Merci Sangoange... Merci..., Souffla-t-il en passant ses bras autour de ma taille avant de s'effondrer en larme dans mon cou.

     -ça va aller maintenant... Tout est finis. Je suis là maintenant, Lui chuchotais-je en caressant l'arrière de son crâne. »

     Nous restâmes ainsi pendant quelques temps. Achille parvint difficilement à se calmer. Je le laissai se rallonger. Les cernes sous ses yeux trahissaient sa profonde fatigue, tout comme les miennes que je forge depuis des années. Il n'avait pas dû dormir depuis un moment :

     « Je vais aller dormir dan une des chambres d'amis, Lançais-je en me levant et en me dirigeant vers la fenêtre pour la refermer. Toi, profites-en pour te glisser sous les couvertures, tu vas attraper froid...

     -Non... Restes avec moi, s'il te plait !, Répliqua-t-il en essayant de se rasseoir. Et puis c'est ta chambre après tout. Ce serait plus à moi de partir...

     -Je vais rester, si tu veux..., Soufflais-je en le regardant avec compassion. Laisse moi juste le temps de me changer et de me laver un peu le visage, Conclus-je en remarquant des gouttes de sang sécher sur mon visage.

     -C'est le sang de qui, exactement ?, Me demanda Achille qui tentait de retirer son col roulé alors que je me dirigeai vers ma salle de bain.