XXXII.

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Je n’en pouvais plus, j’étais exténué. Bel me prenait sans parvenir à se contrôler. Il était toujours en ruts. J’étais si sensible que le moindre coup de reins me paralysait les membres. Je n’avais plus la force de me tenir à quoique ce soit. Je criais faiblement son prénom en le regardant dans les yeux, le regard rempli de larmes.

Bel y mettait tout son être, tout son cœur pour me faire l'amour. Mais j’atteignais mes limites. J’avais joui et lui aussi. Mais lui avait du changer de préservatifs plus d'une fois pour me prendre encore et encore. Pour autant, je ne souhaitais pas qu'il arrête. J’étais à quatre pattes à tenir faiblement sur mes coudes et genoux, alors qu’il était penché sur mon dos à entrer et sortir en moi. Tout ce temps, Bel s’était retenu de me toucher, de me caresser et là, il ne parvint plus à raisonner normalement. Je ne voulais pas qu'il me considère comme une chose fragile qui était sur le point de se briser, non. Je voulais réellement le recevoir. Je me figeais du sang entre mes cuisses qui salissait les draps. Je le voulais jusqu’à l’épuisement.

- Bel… ah…

Pourtant, malgré tout, il restait terriblement doux. Enfin, presque. Si ses pénétrations témoignaient de sa force, l’Alpha qui me prenait, me tenait gentiment par les hanches. Il faisait quand même passer mon plaisir avant le sien en frottant son sexe contre mon point sensible. Je bandais encore et avais envie de jouir une nouvelle fois. Je posai ma tête sur l'oreiller ainsi que mes épaules pour offrir à Bel ma chute de reins et mes fesses. Toujours le derrière à l’air, je vins me masturber à l’aide de mes deux mains dans les espoirs d'atteindre cet état de béatitude. Mais surtout de partager un orgasme avec lui car nous n’avions pas pu venir en même temps à chacune de nos jouissances

- Abell, prononça-t-il près de mon oreille.

Il se colla tout contre moi avant de glisser sa main de mes reins à mon bas ventre, et de descendre encore plus bas pour venir prendre mon sexe. Il reprit les rênes en m'affligeant des vas et viens agréables. Je gémissais comme une fille en sentant sa paume caresser ma verge sensible, sans parvenir à retenir ma voix. Je mouillais le coussin en salivant dessus comme un chiot. Et ensemble, nous venions enfin dans une parfaite harmonie. Bel grogna animalement dans mon dos, plantant ses ongles dans la peau de mes fesses pour se tenir à quelque chose et jouir avec moi, une dernière fois.

Puis il s’écroula sur mon dos, m’emportant dans son mouvement, et respirant bruyamment tout près de mon oreille. Je tournai la tête pour le regarder et l’embrasser délicatement en tenant son visage d’une main. J’avais probablement vécu le plus bel instant de mon existence dans ses bras.

Cette étreinte restera à jamais graver dans mon esprit.

L’Alpha reprit ensuite ses esprits, revenant dans un état normal. Il roula sur le côté pour me laisser un peu d'espace et mit la couverture sur nos corps. Et quand je m’apprêtais à engager la conversation, il mit son index contre mes lèvres pour me faire taire. Je le regardais alors, sentant qu'il caressait ma bouche avec son doigt. Bel était allongé sur le côté et tenait sa tête avec son autre main, le bras replié sur le matelas. Je ne dis rien, laissant mon amant me regarder comme si j’étais la dernière merveille du monde. Ses yeux témoignaient toute l'affection qu'il me portait. Il éprouvait un amour sans fin, et avait des étoiles dans les irises quand il posait ses yeux sur moi.

- C'est quoi ce bruit ?

Il me regarda, ne réalisant pas à quel point je mourrais de faim. Je manquais cruellement d’énergie et Bel éclata de rire sans parvenir à se retenir. Puis il caressa mes cheveux et m’invita à me lever.

- Ah !

Je recevais le contre coup de notre rapport sauvage. Je regardais autour de moi et découvris une pièce ravagée. Nous avions fait l'amour dans tous les sens. Bel comprit que j’avais très mal aux reins alors il m’aida à enfiler une chemise à lui et me porta pour aller dans la cuisine.

- Tu veux quelque chose en particulier ?
- Oui, que tu me reposes sur le sol.

Il s’arrêta sans pour autant s’exécuter.

- Hein ?

Je le regardais, amusé par sa réaction innocente.

- Je vais bien. Vraiment.

Bel accepta de me reposer au sol mais me garda à l’œil pour que je ne titube pas. Qu’à cela ne tienne, j’allais mieux que jamais parce que je m’étais enfin uni à lui. Je ressentais encore son corps sur le mien, ses lèvres sur ma peau et son sexe, mais c’était la preuve que tout cela n’était pas un rêve. Je fouillais sans les différents placards de la cuisine, tournant le dos à mon compagnon. Je prenais diverses choses à grignoter car ma faim dépassait tout entendement. Mais je sentis un étau se refermer autour de ma taille.

Je compris que Bel m'enlaçait de derrière.

- Bel ?
- Ce n’est rien. Je suis simplement content de pouvoir être à tes côtés. Je… je ne réalise pas la chance que j’aie, c'est tout.

Bel était bouleversé, et il me toucha en plein dans le cœur avec sa voix remplie de douceur et de sincérité. Si j’avais souffert, ce n’était rien comparé à lui. Je ne pouvais imaginer la douleur qu'il avait ressenti.

- Bon retour, Bel.

Dans mon cou, il laissa ses larmes couler silencieusement, se contentant de me serrer contre lui.

- Abell, merci.

De rien, pensais-je doucement en le laissant pleurer.

LE BÊTA ET L'ALPHA DESTINÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant